Nino, pendant les Jeux Olympiques, quand vous avez vu Peter Sagan revenir sur vous à la tête de la course, avez-vous eu peur ?
J’ai été un peu surpris qu’il revienne si rapidement sur la tête mais c’était le début de course. Je savais qu’il pouvait être dangereux mais une course de VTT dure 1h30 et vous devez passer à travers les incidents mécaniques, les chutes. A ce moment je n’avais pas peur mais j’étais surpris qu’il revienne si vite.
Nous avons vu aussi que Victor Koretzky était parti très fort, qu’avez-vous pensé de son départ ?
Il a fait une belle course, c’est un des jeunes qui monte et oui c’est une très belle performance pour lui. Tous les coureurs français me donnent du fil à retordre, ils me font travailler dur et c’est toujours super de battre Julien Absalon, Victor Koretzky ou Maxime Marotte.
Après votre troisième place à Pékin, votre deuxième à Londres, vous décrochez enfin l’or à Rio, c’est ça la précision suisse ?
Oui c’était mon grand objectif, j’ai tout fait pour que cela arrive et je suis très heureux que cela ait bien marché. Tout s’est bien passé et j’ai été capable de gagner.
Cela a semblé simple en vous voyant à la télé, vous aviez tout planifié, tout s’est bien passé, et dès que Kulhavy s’est fait lâché tout semblait joué, vous confirmez ou était-ce différent sur le vélo ?
Oui cela peut paraître simple mais une seule erreur et c’est fini donc je suis très heureux de cette course, je me suis senti très fort. C’était incroyable de réussir cela.
Quand avez-vous commencé à penser à la victoire ?
Juste dans les derniers mètres. Vous pouvez toujours avoir un problème mécanique, je voulais juste arriver sain et sauf.
Entre Londres et Rio, on vous a vu sur la route. Est-ce potentiellement une nouvelle carrière ?
Je suis vététiste. C’est ce que j’aime, j’ai déjà signé un contrat pour les quatre prochaines années donc je vais rester au VTT.
Cela signifie que vous allez continuer jusqu’à Tokyo, pensez-vous continuer au-delà de 2020 ?
Je n’ai pas de plans jusque-là mais je veux m’amuser sur le vélo, donner le meilleur de moi-même et j’espère être en forme pour Tokyo, au-delà n’est pas encore d’actualité.
On remarque qu’il faut plutôt être âgé pour gagner en VTT chez les hommes, mais que chez les femmes, c’est plutôt l’inverse, avec une médaillée d’or de 22 ans. Qu’en pensez-vous ?
En VTT, vous devez être très complet. En général, il n’y a que trois ou quatre coureurs qui ont l’espoir de gagner au départ. Je ne pense pas que ce soit une question d’avoir plus ou moins de 30 ans. Il y a aussi de jeunes garçons qui arrivent et qui sont complets avec de la force, de l’endurance et de la technique.
Comment voyez-vous l’évolution du VTT durant les quatre prochaines années, on voit par exemple de plus en plus de parcours artificiels ?
Les parcours ont besoin de bien convenir. Il faut souvent les construire comme à Rio ou Londres et je pense que c’est là où on doit aller. C’est ainsi plus facile pour la couverture télé. Je pense qu’il y aura de plus en plus de parcours artificiels à l’avenir.
Pour les prochaines saisons, allez-vous vous préparer de la même manière ou pensez-vous changer quelques détails ?
Je vais déjà faire une grande pause après cette saison. Je vais ensuite reprendre ma préparation mais je n’ai rien préparé pour l’année 2017, nous verrons.
On peut dire que vous restez très fidèle à vos partenaires, entraîneurs, pensez-vous que c’est une explication importante dans votre succès à Rio ?
Oui, j’ai les meilleurs autour de moi, je n’ai jamais changé d’équipe donc je suis très content de les avoir avec moi et également de continuer avec eux.