Vous avez prolongé Jordan Sarrou jusqu’en 2020 et fait signer vos pilotes également pour trois ans, est-ce que c’est dans la perspective de Tokyo ?
Oui c’est ça. Jordan est dans cette perspective là. Le contrat de Victor va s’arrêter fin 2018, mais c’est clair qu’il veut rester avec nous jusqu’en 2020.
Vous aviez onze coureurs en 2017, allez vous resserrer votre effectif en 2018 et pour les années suivantes ?
Oui complètement, on a fait une tentative cette saison avec des jeunes et onze coureurs dans le team. On s’est aperçu que c’était trop de boulot. On ne peut pas faire du bon travail avec nos élites. Pour bien travailler avec eux, il faut être présent et tu ne peux pas te disperser. L’encadrement a été trop sollicité cette année, donc j’ai resserré l’effectif. On sera six coureurs. On a fait le choix de faire l’impasse sur la catégorie U23 homme. On ne peut pas assurer quatre courses entières le dimanche en Coupe du Monde. Entre les espoirs dames à 8h30 et les élites hommes l’après-midi à 15 heures le staff ne suit pas. On rate des choses à chaque fois.
Qui seront vos six pilotes en 2018 ?
Chez les garçons : Jordan Sarrou, Victor Koretsky et Léandre Bouchard. Chez les femmes : Martina Berta, Hélène Clauzel et une pilote étrangère internationale dont le nom sera communiqué plus tard.
La parité pour vous c’est important ?
Le classement team UCI est fait sur trois garçons, trois filles, c’est logique. À partir du moment où on reconnaît de plus en plus le sport féminin, c’est normal. En plus, ils sont en train d’égaliser les grilles de prix entre les hommes et les femmes comme il y a eu dernièrement sur les cyclo-cross aux États Unis, c’est normal. Je ne vois pas faire un team sans filles. Depuis 20 ans que j’ai un team, il y a très souvent eu la parité.
De plus vous connaissez la saveur d’une médaille d’or olympique avec une féminine ?
Oui, c’est sur avec Julie en 2012, ça a été le déclencheur du team. C’est ce qui nous a fait passer un cap.
Le nom du team change avec Kmc qui passe sponsor numéro un, est-ce que ça vous permet d’avoir un budget à la hausse ?
Déjà, c’est une demande de Kmc depuis quelques saisons. Ils voulaient devenir premier nom du team. Je leur ai toujours dit que ça ne se faisait pas du jour au lendemain et qu’il fallait passer par une augmentation du sponsoring. BH était d’accord de ne plus apparaître dans le nom, mais d’être toujours partenaire, comme Direct Energie cette année. Ça nous a permis de conclure avec Kmc un bon contrat de sponsoring. Ekoi voulait aussi devenir 1er ou 2ème nom du team, donc oui on a eu une bonne rentrée d’argent. Ça nous a permis de garder Jordan Sarrou, il est passé de 30ème à 2ème mondial, il a forcément eu des sollicitations, donc pour le garder il fallait faire un effort financier.
En tant que team UCI représentatif pour la France, vous espérez être sollicité pour le parcours des Jeux olympiques à Paris ?
Personnellement j’aimerais bien. Je pense qu’en 2024, je serais dans le team à titre consultatif. Il y a des personnes autour de la table qui savent qu’après l’échéance de 2020 à Tokyo, je lâcherais les reines. 2020 est un cap pour le team, après si on vient me demander j’aiderais, mais ce n’est pas moi qui irais !
Qu’attendez-vous de David Lappartient pour le VTT ?
Moi, je n’attends rien. Il a été président de la commission VTT depuis quelques années et je ne vois pas ce qui a changé. En ce moment, le changement en VTT se fait plus par Red Bull, qui impose ce qu’il veut fait sur les Coupes du monde. Les Coupes du monde n’ont pas changé depuis 10 ans, c’est toujours le même format, il a eu le cross-country eliminator qui a duré deux ans. Il n’y a pas de nouvelles idées. Le short-track arrive l’an prochain, c’est bien ou c’est mal, mais c’est quelque chose de nouveau. Ce n’est pas Red Bull qui l’a imposé, mais presque. Je pense que David Lappartient a beaucoup d’autres choses à s’occuper plutôt que du VTT. C’est dommage, on est quand même la deuxième nation derrière la Suisse.
L’ambition pour l’année prochaine c’est de redevenir le team numéro 1 ?
On veut être dans les cinq premiers au Ranking Team, c’est ce que je vends à mes sponsors. Après être premier ça va, ça vient, il suffit d’une bonne année de nos leaders et on est devant. On veut rester dans le top niveau des teams. L’ambition c’est toujours la même, gagner la Coupe du monde et être Champion du monde garçon, c’est les deux titres qui manque au team.
Hélène Clauzel arrive chez vous, va-t-elle faire la saison cyclo-cross ?
Non, elle devrait aller jusqu’au Championnat d’Europe, si elle est sélectionnée. La première Coupe du monde de VTT est tellement tôt en 2018 qu’aller jusqu’au Championnat de France de cyclo-cross ce n’est pas possible, sinon il ne faut pas l’emmener sur la première Coupe du monde de VTT et le but n’est pas là. Ce sont des jeunes et on veut les habituer aux grands voyages pour qu’elles arrivent chez les élites avec un passé.
Allez-vous demander à vos coureurs de ne plus faire la saison de cyclo-cross pour faire une vraie coupure ?
Ça dépend de la saison VTT en Coupe du monde. Si, elle commence au mois de mai comme en 2017, on peut laisser les coureurs faire un peu de cyclo-cross. Il faut vraiment être vigilant sur le cyclo-cross, on s’aperçoit que les coureurs laissent du jus l’hiver. Ce n’est pas anodin de faire un championnat de France, il faut faire un long trajet en voiture, il fait froid et après la récupération n’est pas la même. On le fera au coup par coup, si la Coupe du monde commence mi-mai. Nous ne sommes pas à 100 % contre le cyclo-cross, mais on reste vigilant.