Michel, à l’heure des bilans de la saison 2014, qu’en retenez-vous ?
Nous avons réussi une très belle saison malgré l’arrêt de Julie Bresset très tôt dans l’année. Nous sommes parvenus à la faire repartir sur la fin avec une très belle 10ème place aux Championnats du Monde. Les garçons, Maxime Marotte et Stéphane Tempier, ont assuré en se montrant vraiment très forts. Jordan Sarrou a été toute l’année sur les podiums. Il n’a manqué que le Championnat du Monde Espoirs sur un pépin mécanique et face à un Michiel Van Der Heijden qui était de la même valeur que lui, les deux ayant gagné quasiment autant de Coupes du Monde l’un que l’autre. C’est en définitive une belle saison dont nous sommes très satisfaits.
D’autant plus que les Espoirs ont particulièrement brillé. C’est prometteur pour l’avenir ?
Oui, mais n’oublions pas que Maxime Marotte a fait deux fois 3ème en Coupe du Monde à Pietermaritzburg et Cairns, que Stéphane Tempier termine 5ème du classement général de la Coupe du Monde avec une 2ème place à Nove Mesto. Les Elites ont aussi ramené de très gros points UCI. Mais c’est sûr que Jordan Sarrou a réalisé quelque chose d’exceptionnel. Sans oublier Victor Koretzky qui a eu un peu de mal à finir la saison mais qui n’est qu’en deuxième année Espoir : il a déjà gagné une Coupe du Monde à Cairns, il lui reste deux ans à faire chez les Espoirs, ça parle.
La déception, c’est la saison gâchée de Julie Bresset. Comment avez-vous travaillé auprès d’elle ?
Nous l’avons laissée tranquille. Nous savions qu’il ne fallait pas la brusquer, et que si elle devait revenir, ce serait toute seule en prenant ses propres décisions. Il lui fallait régler des choses dans son entourage, ce qu’elle a à mon sens bien su faire. Ensuite, nous lui avons forcé un peu la main pour qu’elle reprenne sur les Coupes du Monde américaines, en lui disant qu’elle serait tranquille là-bas, à l’abri des questions des journalistes. Elle a adhéré à notre programme, et puis elle a fait une belle reprise, 16ème au Mont-Sainte-Anne comme à Windham. A Méribel, où elle termine 20ème, elle nous a fait une hypoglycémie, sans quoi elle aurait fait 11 ou 12. Et aux Mondiaux elle s’est bien bagarrée pour faire 10. Elle n’est pas foutue !
Maxime Marotte a fini sa saison sur une victoire au Roc Marathon après avoir fini 2ème du Championnat de France XCM à Ornans. Va-t-il s’orienter davantage vers cette discipline ?
Cela fait plusieurs années que l’on en parle avec Max. En fin de saison, il y a un petit calendrier de marathons intéressant à regarder et à prendre. Une fois que les Coupes du Monde et les Championnats du Monde sont finis, ça laisse deux à trois semaines pour faire de longues distances sur route, et Max aime bien ça. Cette année, c’était l’occasion ou jamais avec des Championnats de France à Ornans pas loin de chez lui et le Roc Marathon sur la lancée. Il a survolé la course, c’est que sa préparation a porté ses fruits. Ça va lui donner quelques idées pour les années à venir.
L’effectif a été intégralement reconduit pour 2015, comment les choses se présentent-elles ?
Nous n’avons effectué aucun changement puisque tous nos pilotes sont encore sous contrat. Nous étions déjà assez fournis, avec sept pilotes en Coupe du Monde, si bien que je ne pouvais pas prendre de monde supplémentaire. Côté matériel, absolument rien ne changera là non plus quant aux partenaires. Mais depuis un mois nos coureurs testent le 29″ et devraient à mon avis y passer l’an prochain. Quand on voit comment Max a marché avec, ça devrait le décider. Mais ils seront libres de leur choix. Nous ne leur imposons pas tel ou tel modèle.
2015 sera une année pré-olympique, on imagine que vous aurez les Jeux en tête ?
Ils les ont déjà tous en tête ! On sait qu’aux Jeux Olympiques, il y aura trois pilotes en équipe de France. Julien Absalon est évidemment incontournable, vu comme il est revenu cette année à son niveau de 2007/2008. Derrière, rien n’est acquis pour les deux autres places. Il y a Stéphane Tempier et Maxime Marotte, mais il y a aussi Jordan Sarrou, Miguel Martinez, Victor Koretzky qui va arriver… Il va y avoir une très grosse concurrence pour ces deux places pour Rio.
Propos recueillis à Fréjus le 12 octobre 2014.