Maxime, tu remportes la Coupe de France, tu es sacré champion de France marathon, tu empoches la médaille d’argent au Championnat de France XC, quelle saison !
C’est clair que sportivement, c’est vraiment ma plus belle saison, avec de belles réussites comme récemment le Championnat de France de VTT marathon, mais aussi le classement général de la Coupe de France. J’ai également gagné les shorts tracks en Coupe de France. Ca montre que je suis à la fois polyvalent et régulier, c’est une bonne chose.
Tu es déjà très performant après seulement deux saisons chez les Elites, comment l’expliques-tu ?
L’an dernier, j’ai eu une saison un peu compliquée avec une luxation de l’épaule. Je n’ai pas pu montrer tout ce que j’avais dans le ventre mais là j’ai pu vraiment concrétiser. L’expliquer, c’est un peu difficile. C’est vrai que j’ai franchi un nouveau palier cette année mais je progresse étape par étape. Je ne franchis pas les marches d’un coup, j’y vais pas à pas. A force, je monte de plus en plus haut et cette année je me suis vraiment rapproché du top niveau mondial.
Tu penses encore pouvoir progresser l’an prochain ?
J’espère ! J’espère sincèrement pouvoir franchir un cap international pour finir régulièrement dans le Top 10. Je me suis rendu compte qu’un podium en Coupe du Monde, c’est-à-dire dans les 5 premiers, n’était vraiment pas inaccessible. Je n’étais pas loin de la 5ème place au niveau du temps à Champéry, où j’ai terminé 8ème. Et aux Championnats du Monde je me suis rendu compte que j’allais titiller ces gens-là. J’espère être plus régulier l’an prochain au niveau international, c’est l’objectif.
Tu seras toujours chez BH l’an prochain ?
Bien sûr ! Je m’entends super bien avec l’ensemble de l’équipe, il y a vraiment une bonne ambiance. Tout se passe très bien, on a du matos au top, les sponsors font le nécessaire pour développer des produits de plus en plus performants. En tant que coureur, c’est hyper intéressant de participer à leur développement. Sur le Roc d’Azur, j’ai longuement parlé avec un ingénieur de BH pour savoir comment améliorer le vélo. Ils sont vraiment à notre écoute et c’est pareil avec les autres sponsors de l’équipe, aussi bien vestimentaires que par rapport aux composants.
Ce retour sur les produits, c’est quelque chose que tu apprécies ?
Oui, complètement. Etre coureur dans un team ça sert à faire de la communication mais aussi à aider au développement des produits. J’aime bien m’impliquer dans ce que je fais. Je trouve ça super de pouvoir participer au développement des produits et de me sentir utile.
Que te reste-t-il à améliorer pour atteindre tes futurs objectifs ?
Je suis assez polyvalent, je me débrouille pas trop mal dans beaucoup de domaines. Là où j’ai à gagner, c’est sur les relances très courtes. Des coureurs comme Julien Absalon ou Alexis Vuillermoz, sur les relances, sont très incisifs, très nerveux. A ce niveau-là, sur des accélérations d’une quinzaine de secondes, j’ai un manque à combler. Après, il y a ma cadence de pédalage. Pour beaucoup, ça paraît évident, pour moi aussi d’ailleurs, mais je ne serai jamais un monstre de vélocité. Je tire de gros braquets mais je pense que j’ai aussi à gagner là-dessus pour être plus frais en fin de course.
Les Jeux Olympiques, c’est dans moins de deux ans, y penses-tu ?
Bien sûr. Quand je regarde le classement UCI, je suis quand même 3ème Français. Si les Jeux avaient eu lieu cette année, j’y aurais peut-être eu ma place. En Coupe du Monde, j’ai fait la 2ème meilleure performance française après Julien Absalon. Ca me met des idées dans la tête. Après, les Jeux sont encore loin. Ca va être dur de se qualifier parce qu’il y a du niveau mais on verra.
Quelle est l’image que tu garderas de cette saison 2010 ?
L’image, je dirais que ce serait le titre de vice-champion de France derrière Julien Absalon. J’ai vraiment fait une belle course, je me suis accroché. C’est ce que je garde, je suis vraiment fier d’avoir terminé deuxième derrière Julien. C’était un bon moment.
Il est étonnant de voir que tu retiens davantage une 2ème place derrière Absalon qu’un titre en Coupe de France ou au Championnat de France marathon ?
Oui, je suis d’accord avec ça. Sur un Championnat de France marathon, il y a quand même moins de niveau que sur un cross-country de format olympique. Ca reste une belle victoire quand même mais on sait que les meilleurs pilotes au monde sont sur un autre format. On sait que Julien Absalon, c’est le meilleur. Après, il y a d’autres très bons coureurs en France comme Stéphane Tempier, Cédric Ravanel, Alexis Vuillermoz. Finir 2ème derrière Julien, c’est donc une grosse satisfaction.
Dimanche, tu t’aligneras au départ du Roc d’Azur avec l’ambition d’y briller…
Exactement. Contrairement à d’autres coureurs qui sont venus là en dilettante, j’ai décidé de faire la course à fond. Je n’ai pas préparé ça aussi bien que le Championnat du Monde, ça c’est clair, mais je pense avoir gardé un niveau de forme correct. Je devrais à mon avis pas trop mal m’en sortir. J’espère un Top 5 mais on peut vite se battre pour la victoire. On verra après le départ comment ça se passe car le Roc, c’est spécial comme course. Le départ est très important, on risque d’être englué. C’est toujours utile d’être dans les bonnes roues. C’est une course marquée par la vitesse, 22/23 de moyenne, donc l’aspiration joue. J’ai déjà couru pour la gagne et je sais comment ça se passe, c’est un vrai avantage.
On n’annonce pas forcément de bonnes conditions climatiques, est-ce un avantage ou un désavantage pour toi ?
C’est vrai que ça risque d’être un peu compliqué s’il y a un peu de pluie mais pour moi ce sera peut-être un avantage vu que j’ai couru dans la boue il y a deux semaines à l’Extrême-sur-Loue. Mais ça n’aura rien à voir car c’est beaucoup plus sablonneux par ici. Le terrain ne ressemble pas du tout à ce que j’ai fait ces derniers temps. Ce ne sera jamais le gros chantier, ce sera humide mais ça draine bien par ici. On ne se retrouve pas enlisé.
Que représente le Roc d’Azur pour un pilote ?
C’est une grande classique, à mon avis la plus belle au monde. Sur route, ce serait un peu comme gagner une classique de printemps. C’est comme ça que je le ressens. Le Roc d’Azur est vraiment une épreuve qui me fait rêver depuis tout jeune. Les plus beaux noms sont inscrits au palmarès, à l’exception de celui de Julien. C’est une épreuve qui compte sur un palmarès.
Propos recueillis à Fréjus le 8 octobre 2010.