Marvin, comment se sont passés tes Championnats du Monde Juniors à Mont-Sainte-Anne ?
Nous sommes arrivés le mercredi à l’aéroport. Nous avons pris des voitures de location puis nous avons mis le cap sur le chalet, un endroit vraiment bien dans lequel nous nous sommes retrouvés à quarante-cinq. Nous avions des cuisiniers, donc rien à préparer, plus qu’à s’installer et à bosser pour les recos.
Comment as-tu senti le parcours dès les reconnaissances ?
Le sélectionneur national Yvon Vauchez ne nous a pas fait faire le circuit le premier jour, vu que nous étions sur place pour une dizaine de jours. Afin que nous ne nous en lassions pas, il a préféré nous conduire sur les petits sentiers derrière le chalet. Nous sommes allés faire le sentier du moulin, le sentier de base. Les jours suivants nous sommes allés faire les reconnaissances.
Et alors, cette découverte ?
C’est le meilleur circuit de l’année, y a pas photo ! L’organisation était super, les Québécois très chaleureux, c’était le top.
Quand les Elites sont arrivés des Etats-Unis, avec la relative déception d’une défaite en Coupe du Monde, quelle était l’ambiance ?
En fait nous ne nous sentions pas dans un esprit de compétition, c’était bizarre. Yvon Vauchez était vraiment décontracté, tout le monde était cool, on rigolait. Quand les Elites sont arrivés, ils se sont mis avec nous sans que l’on ressente de réelle déception. Julien Absalon n’en a pas trop parlé, les Ravanel non plus. Ils nous ont juste raconté leur course mais sans plus.
Revenons-en à ton Championnat du Monde chez les Juniors. Tu es parti de loin mais tu termines 6ème…
Je pars dernier donc ce n’est pas évident. J’ai essayé de remonter le plus vite possible au start loop, c’était la tactique que j’avais mise en place. Je passe 26ème au bout de 10 minutes de course donc j’avais déjà rattrapé un bon morceau. Après j’ai continué, je suis resté longtemps 10ème puis quand les autres ont flanché j’ai remonté des positions pour finir 6ème.
Qu’est-ce qui l’a emporté au final : la satisfaction d’avoir fait 6ème ou la déception d’avoir pu faire mieux si tu étais parti mieux placé ?
Ce sont les deux à la fois. Je suis content car je termine tout de même 6ème mondial, ce n’est pas donné à tout le monde. Mais c’est vrai que si j’étais parti en 4ème ligne, aux alentours de la 40ème position, peut-être que ça aurait pu le faire pour la médaille vu qu’à la fin j’arrive à 45 secondes.
Cela te donne-t-il de l’espoir pour l’avenir ?
Oui, j’ai déjà comparé mes temps avec ceux des Espoirs. Ca me place aux alentours de la 20ème position avec les Espoirs mondiaux donc c’est plutôt encourageant. On va continuer à travailler et peut-être retrouver l’équipe de France dans deux ans, ce serait bien.
Quel va être ton programme dans la perspective du Roc d’Azur ?
Fin septembre, je vais peut-être aller faire deux manches de Coupe de Catalogne avec le team en guise de préparation mais rien n’est encore sûr car il y a les cours bien sûr. Au Roc, on verra bien ce qu’on pourra y faire. Ce sera plaisir avec un peu d’esprit de compétition.
Fanny Bourdon et toi 6èmes au Canada, Célia Bourgeois sélectionnée aux JO d’hiver à Vancouver, c’est une belle reconnaissance pour le team…
Nos dirigeants sont hyper contents. Tout le monde nous le dit beaucoup, ils sont fiers de nous. Fanny était déçue en revanche car elle avait déjà fait un podium en Coupe du Monde et elle pouvait viser une médaille. Mais les félicitations des uns et des autres au chalet lui ont redonné le sourire. Elle a été très sollicitée ensuite et je pense qu’elle devrait nous quitter l’an prochain, c’est ce qu’elle nous a fait comprendre.
Tu es un pur produit du club de Beaumes-de-Venise ?
Oui, j’ai appris à faire du vélo ici auprès de Ricardo Sanchez et des autres encadrants du team. J’ai commencé à 6 ans. C’était un sketch au début !
A côté du VTT, que fais-tu ?
Je fais une Terminale STG au lycée Victor Hugo à Carpentras. Je n’ai pas d’emploi du temps aménagé donc ça va être un peu compliqué pour l’année prochaine. On verra comment ça se passera en Espoirs 1 mais je ne vais pas trop m’affoler. Des échos que j’ai eus des Espoirs qui ont fait les Coupes du Monde, c’est bien mais pas valorisant de toutes les faire. Tu pars en 250ème position, tu fais deux tours à pied, deux sur le vélo et après tu te fais prendre un tour par les premiers…
Propos recueillis à Villes-sur-Auzon le 12 septembre 2010.