Margot, tu as fini ta saison en beauté hier matin en t’adjugeant le Roc d’Azur Dames, ce qu’aucune Française n’avait plus accompli depuis Maryline Salvetat en 2005. Comment t’y es-tu pris ?
Nous sommes sorties groupées de la base nature jusqu’au camping. Puis j’ai imposé un peu mon rythme dans la première montée. J’ai vu qu’un petit écart commençait à se creuser. J’ai décidé d’insister et je me suis détachée. J’ai alors fait toute la course seule en tête. Je n’avais pas trop connaissance des écarts mais j’ai maintenu mon rythme et je suis parvenue toujours seule devant au retour à Fréjus.
La course féminine a été décalée de vingt-quatre heures en raison des orages samedi matin, cela n’a pas impacté ta performance ?
Ça a tout de même bousculé mon programme car je devais repartir du Roc samedi soir. Du coup, je suis rentrée chez moi samedi avant de repartir dimanche à 5h00 de la maison. Ça a forcément modifié un peu mon organisation mais je me suis adaptée. Le principal pour moi était que la course ait lieu !
Nourrissais-tu l’ambition de finir ta saison sur cette victoire au Roc ?
Pas forcément la victoire mais je savais que je pouvais faire un bon petit truc, une semaine après le titre de championne de France XCM. Je ne savais pas quel serait le plateau, si des étrangères seraient là. C’est la fin de saison, il n’est pas facile de se situer les unes par rapport aux autres à ce stade de l’année. Mais je suis forcément contente de m’être imposée au Roc. Le Roc, ça marque surtout la fin de la saison. On vient avant tout ici pour y prendre du plaisir, sans trop de pression. Et si en plus on gagne, c’est pas mal !
Vainqueur de l’Extrême-sur-Loue puis du Roc Dames, tu finis l’année à l’image de ta saison. Au top ?
J’ai vraiment été au top de mes résultats cette année. J’ai eu mon pic de forme comme je le voulais aux Mondiaux. Et je n’ai pas relâché la pression après en maintenant mon entraînement sur le plan établi pour les Championnats du Monde, ceci jusqu’au Roc d’Azur. Avant de couper la semaine prochaine !
En quoi vont précisément consister tes prochaines semaines ?
Je vais encore courir une épreuve régionale chez moi puis je vais couper deux semaines. Puis dans l’hiver je vais surtout m’attacher à travailler mes points faibles avec mon entraîneur. Je dois encore travailler sur l’explosivité et la technique, qui me font défaut. En Coupe du Monde, c’est là où ça pèche. J’ai toujours du mal sur les départs.
Quel bilan dresses-tu d’une saison aussi exceptionnelle que la tienne à 20 ans : trois Coupes du Monde Espoirs, une Coupe de France, la médaille d’argent des Espoirs à Hafjell, le Championnat de France XCM, le Roc d’Azur Dames…
Parfois, j’ai un peu de mal à y croire. En début d’année je ne pensais pas faire autant de résultats. Je me suis blessée au genou en début de saison et en reprenant je ne savais pas trop où j’en serais. Je suis vraiment contente d’avoir fait une saison comme ça au final. J’ai aussi changé d’entraîneur en me rapprochant de Mickaël Bouget (NDLR : l’entraîneur de Jean-Christophe Péraud et Hugo Dréchou), ça a changé beaucoup de choses dans ma préparation. J’ai changé ma façon de m’entraîner, les séances, les plannings. Ça passe vraiment bien entre nous deux.
Il y a en perspective un autre changement qui s’annonce puisque tu rejoindras le team de Bart Brentjens la saison prochaine. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
L’assurance de faire toutes les Coupes du Monde, ce que je n’ai pas pu faire cette année. J’en ai loupées deux cette année, c’est ce qui a affecté mon classement général. En allant chez Bart Brentjens, je suis sûre d’effectuer toutes les manches. C’est un team qui peut beaucoup m’apporter également, notamment au niveau de la technique. Il est n°5 international, ça va être une nouvelle expérience et ça devrait me permettre de progresser encore.
Il se dit que tu as déjà dans un coin de la tête une sélection pour les Jeux Olympiques de Rio dans moins de deux ans…
J’y pense parce qu’on me force un peu à y penser. C’est pour l’heure surtout un rêve pour moi. Je vais déjà laisser passer la saison 2015 et on verra bien quels résultats en découleront.
Propos recueillis à Fréjus le 12 octobre 2014.