Karim, tu es un nouvel acteur dans l’univers des organisateurs de stages route et VTT, qu’est-ce qui t’a poussé dans cette voie ?
Depuis toujours, j’aime partager mes expériences et mes connaissances avec les autres pilotes. C’est donc tout naturellement que j’ai passé il y a deux ans mon Brevet d’Etat cyclisme afin de faire de l’enseignement du vélo une de mes futures activités. C’est donc par goût, par envie et par opportunité professionnelle que je me lance aujourd’hui dans l’univers de l’organisation des stages de vélo. Avec mon associé Frédéric Basconte nous avons créé une structure appelée Azur Bike Tour, qui propose des stages et séjours cyclistes en France mais aussi à l’étranger.
La Côte d’Azur fait rêver, pourtant les côtes espagnoles ou italiennes attirent davantage les stagiaires, pourquoi ?
Je pense très sincèrement que la réponse réside dans le fait qu’il n’y ait pas encore à ce jour de réelle structure permettant l’accueil des cyclistes et des vacanciers sur la Côte d’Azur. Cette région a pourtant de très nombreux atouts et c’est selon moi un lieu parfaitement adapté aux séjours cyclistes. Il n’y a qu’à constater que le sud de la France est le terrain d’entraînement privilégié de nombreux champions : Philippe Gilbert, Alexandre Vinokourov, Thor Hushovd… Il y a très certainement aussi une raison tarifaire car les stages organisés en Espagne et en Italie sont souvent très attractifs financièrement. Mais Azur Bike Tour a réussi à obtenir un partenariat avec l’hôtel club Belambra de Saint-Paul-de-Vence et propose aujourd’hui des séjours de grande qualité à des tarifs équivalents à ceux proposés sur les stages en Espagne et en Italie.
La beauté de l’arrière-pays niçois, sans parler de celle de la Corse, est un attrait de plus…
Effectivement, la Côte d’Azur est une région superbe avec de très belles routes mais aussi de très beaux sentiers pour le VTT ! Il va y avoir une belle actualité sportive en 2013 dans la région avec entre autres la présence du Tour de France et de Paris-Nice, mais aussi des événements plus locaux comme la Charly Bérard, la Vençoise ou encore le Tour du Haut Var. Tout cela permettra de mettre en avant les qualités du sud de la France, son patrimoine historique et culturel, mais aussi plus spécifiquement ses structures et aménagements pour le sport.
Tu proposes à la fois route, VTT, Corse, Riviera, mais aussi des forfaits pour ceux qui ont moins le temps de rouler comme sur Sophia, quel est le potentiel pour cette clientèle « bureau » ?
Je pense que ce type de clientèle a souvent été négligé et qu’il est aujourd’hui temps que les choses changent ! Sophia-Antipolis est le plus gros pôle économique de la Côte d’Azur avec une clientèle jeune, masculine, très active, et souvent éprise de sport outdoor de type VTT, cross-country, trail et course à pied. Nous proposons à ces sportifs-là, dont le temps est souvent très précieux, des sessions de VTT pendant leurs pauses déjeuners. Les objectifs sont de se dépenser, de maintenir sa condition physique, de progresser en bénéficiant des conseils de pilotes professionnels, mais aussi de préparer des événements sportifs locaux comme les Jeux de Sophia.
Quels seront les plus des stages Azur Bike Tour ?
Les points forts de nos stages sont nombreux : une météo de rêve quasiment toute l’année, un encadrement de qualité assuré par des moniteurs polyvalents et diplômés d’Etat, des sites et des parcours magnifiques sélectionnés avec soin, que ce soit sur la Côte d’Azur ou la Corse, et enfin la participation sur nos stages de coureurs et pilotes professionnels comme Jimmy Casper, Frédéric Guesdon ou encore Patrice Halgand. Un autre point qui me semble très important est le fait qu’Azur Bike Tour propose aussi des séjours pour les familles qui accompagnent les sportifs ! C’est un vrai plus qui nous démarque des concurrents. Nous proposons en effet de vraies vacances en famille avec des activités sympas et ludiques pour les accompagnants.
Tu connais bien les deux univers VTT et route, penses-tu que le potentiel soit plus important en route qu’en VTT ou l’inverse ?
Très honnêtement, je pense que les deux univers sont très porteurs. Nous avons la chance de travailler dans une région qui offre un potentiel très important pour les deux activités et notre objectif est de développer le VTT et la route de manière équivalente et homogène.
Tu évoquais le programme accompagnants avec la Riviera comme atout majeur, en quoi cela consiste-t-il ?
La Côte d’Azur fait rêver aussi bien les sportifs que leurs épouses ! Nous avons donc beaucoup travaillé sur le calendrier des semaines de stages afin de les coupler avec les principaux événements de l’année : Carnaval, Festival de Cannes, Grand Prix de Monaco, Tennis Master de Monte-Carlo… Notre programme pour les accompagnants est par conséquent très complet et nous proposons des activités tant physiques que culturelles ou gastronomiques. La région s’y prête parfaitement !
Comment faire que les hôtels qui accueillent les stagiaires acceptent les formules buffets à 15h00 ou les paniers-repas ?
Ça, c’est clairement notre partie du boulot ! Mais je vous rassure, on a réussi à trouver des accords avec nos partenaires hôteliers et tout a déjà été finalisé à ce sujet. Nos stagiaires seront comblés par l’accueil, l’adaptabilité et la disponibilité de nos prestataires tout au long de leurs séjours !
Quels sont tes objectifs pour cette première année d’activité ?
Répondre aux attentes des stagiaires en termes de qualité et d’encadrement, transmettre les connaissances que nous avons acquises au fils des années et enfin faire progresser les participants dans la bonne humeur et la convivialité !
A côté de cette activité, tu restes pilote VTT pour 2013, quel bilan tires-tu de la dernière saison ?
Je suis très content d’avoir obtenu cette année le titre de champion d’Europe d’enduro, c’est pour moi une très belle récompense, synonyme de régularité et d’investissement tout au long de la saison. Je me suis pleinement investi sur les compétitions grâce entre autres au soutien de Kona et de l’ensemble de mes partenaires. J’espère en faire de même en 2013, et pourquoi pas mieux !
Quelles vont être tes ambitions pour 2013, cette fois au plan sportif ?
En 2013, je me donne comme objectifs de faire une belle saison et d’aller chercher un maximum de podiums. Quoi qu’il arrive, j’essaierai de prendre un maximum de plaisir, que ce soit pendant les phases de préparation ou la saison des compétitions.
Comment vois-tu évoluer ta discipline, en-dedans ou plutôt en-dehors des fédérations, des organismes installés ?
D’un point de vue crédibilité, il serait bon que l’on puisse organiser un championnat permettant de décerner chaque année un titre mondial en enduro. Je sais que ce système existe déjà sur les cyclos avec des courses labellises par l’UCI. Le système a été validé très récemment et ce sont des organismes privés qui s’occuperont de mettre en place les courses faisant partie des World Enduro Series. Fédéral ou pas, le plus important reste de ne pas dénaturaliser la discipline.
Propos recueillis le 26 novembre 2012.