Julien, en quoi consiste l’association Génération Mountain Bike ?
L’association existe depuis 2010. Elle a été créée pour sauvegarder et promouvoir l’histoire du VTT en France et fédère tous les passionnés de l’histoire du VTT : d’anciens champions, d’anciens organisateurs, des pratiquants et passionnés ayant conservé leur ancien matériel, des archives… Nous comptons une centaine de membres. Nous avons créé en outre le French Hall of Fame, sur le modèle du concept américain, par le biais duquel nous récompensons tous les deux, trois ans une personne ayant marqué l’histoire du VTT. On pense le faire l’année prochaine au Roc d’Azur.
Quelle est la finalité d’une telle association ?
Nous essayons de rassembler toutes les ressources documentaires, archives, magazines, photos, pour que l’histoire du VTT ne se disperse pas. La finalité, c’est de fonder un musée du VTT. Dans cinq, dans dix ans. C’est un projet que nous avons dans un coin de la tête et qui mûrit au fur et à mesure des rencontres. C’est bien de s’intéresser à l’histoire du VTT parce qu’il y a déjà des personnes qui ne sont plus là, d’autres qui sont vieillissantes, et les archives se perdent assez rapidement. C’est déjà très compliqué de retrouver des contacts, les photos ou classements des premiers Rocs. Nous, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice de l’histoire du VTT. Si c’est un grand sport, c’est qu’il a une belle histoire. Sinon ce ne serait qu’une mode.
Le VTT est une discipline à la fois récente, apparue en France il y a trente ans, mais en perpétuelle évolution…
On n’a jamais vu une industrie, dans le loisir, se bâtir et devenir aussi énorme en si peu de temps. C’est sans équivalent. Il y a trente ans, le VTT n’existait pas. Aujourd’hui il fait partie du quotidien de tous les Français. Il y a une industrie, des salons, une économie énorme, des événements incroyables, des champions. C’est une belle histoire que nous allons nous atteler à raconter à l’échelle de la France, la deuxième patrie du VTT après celle qui a inventé le mountain bike, les Etats-Unis.
Pour les 30 ans du Roc d’Azur l’année prochaine, vous prévoyez plusieurs clins d’œil, quels seront-ils ?
Ils s’établiront en deux volets. Le premier sera proposé le mardi et le mercredi précédant l’ouverture du Roc d’Azur. Il s’agira d’un événement assez intime qui se déroulera sur le site historique du Roc à Ramatuelle, là où il est né. Nous allons proposer un parcours qui reprendra en grande partie le parcours originel du Roc. Le but sera de proposer une manifestation très qualitative, sans rechercher le volume, avec toutes les personnes qui ont fait l’histoire du Roc.
En quoi consistera le second volet ?
Nous avons plein d’idées que nous avons soumises à l’organisateur Amaury Sport Organisation. Eux aussi fourmillent d’idées. Nous sommes sur une phase d’échanges, nous verrons ce qui sera retenu et de quelle manière nous pourrons collaborer ensemble. Sur une idée de Stéphane Hauvette (NDLR : le créateur du Roc d’Azur), nous aimerions notamment faire une randonnée de 70 kilomètres qui relierait Ramatuelle, le site historique, à Fréjus. Ce sera un trait d’union entre les deux sites, à travers le massif des Maures. Nous avons déjà repéré un parcours. On espère que cette randonnée verra le jour. L’objectif sera de fêter ces 30 ans comme il se doit. Le Roc, c’est un monument, cet anniversaire sera l’occasion de le rappeler en regardant dans le rétroviseur et en racontant sa légende, tout simplement.
Propos recueillis à Fréjus le 13 octobre 2013.