Joshua, tu viens de t’engager pour un an, avec ton frère Lucas, au sein du team BH-SR Suntour-KMC. Comment les contacts se sont-ils finalisés ?
C’est une opportunité que nous ne pouvions pas refuser car le team BH-SR Suntour-KMC est une grosse structure au niveau VTT. Nous avons longtemps discuté, ce n’était pas dit que ça se ferait, mais après ma 3ème place à Montgenèvre en finale de la Coupe de France les choses se sont enfin précisées.
Tu courais cette année dans le team Everblue.HD. Rejoindre un groupe sportif tel que BH était un point de passage obligé pour poursuivre ton évolution ?
Oui, car si mon père avait créé le team Everblue.HD dans le but de nous aider et de nous emmener sur les Coupes de France, nous n’avions pas les moyens de disputer des Coupes du Monde et des événements de plus grande envergure. Rejoindre le team BH-SR Suntour-KMC nous permettra d’accéder à l’ensemble des Coupes du Monde européennes, ce qui doit logiquement nous faire progresser. Ça va faire un beau calendrier, car au-delà des Coupes du Monde nous allons courir davantage de courses UCI pour marquer des points, être classés au ranking et grappiller des places sur la grille de départ. Quelques courses de début de saison seront intéressantes à courir dans ce but.
Votre peu de points UCI à Lucas et toi n’a toutefois pas échaudé Michel Hutsebaut, qui n’avait encore jamais engagé d’Espoirs comptant si peu de points. Comment l’expliques-tu ?
Ce qui est compliqué dans le VTT, c’est qu’on peut marquer des points UCI autant en cross-country qu’en marathon ou en XCE. En début d’année, nous sommes allés courir une course par étapes marathon en Belgique pour marquer des points. Nous avons marqué là-bas une grosse partie de nos points UCI. Mais comme toutes les disciplines sont intégrées, il n’est pas facile de se démarquer.
Tu avais déjà goûté aux Coupes du Monde chez les Juniors avec l’équipe de France, qu’attends-tu de ton retour sur ce circuit en Espoir 2 en 2016 ?
En Espoirs, c’est la catégorie dans laquelle il faut bien savoir progresser. Il suffit de regarder au niveau national combien de Juniors se cassent la figure en Espoirs. Ou bien on devient très bon, ou bien ça devient compliqué. C’est la catégorie dans laquelle il faut faire ses preuves. Autant les catégories Cadets et Juniors rassemblent des coureurs d’un ou deux ans d’écart, autant les Espoirs englobent quatre années. Ça fait un gros passage quand on arrive Espoir 1 et qu’on tombe avec des personnes qui ont trois ans de plus que nous. Ça nous plonge directement dans un plus grand bain. Mais c’est une progression supplémentaire avant les Elites. Et c’est en courant avec les meilleurs que l’on progresse.
Que retiens-tu justement de ton année de transition entre les catégories Juniors et Espoirs ?
J’ai réalisé des places assez moyennes en début de saison, ce qui ne m’a pas satisfait car je voulais me rapprocher du Top 15 scratch pour essayer déjà de marquer des points UCI. En faisant 25-30ème, j’en étais encore assez loin. Sur la fin de saison, j’ai franchi un palier. Mes résultats ont été meilleurs. Je fais 8ème du Championnat de France Espoirs, avant de prendre la 7ème place de la Coupe de France de Montgenèvre au scratch, la 3ème en Espoirs. Pour une première année, ça a été une excellente performance.
Tu possèdes déjà de bonnes bases techniques et physiques, mais sur quel domaine te faut-il encore passer un cap ?
Rien en particulier, il faut progresser partout : physiquement, techniquement. Il va falloir bosser dans tous les domaines et grappiller un maximum de choses. Je suis entraîné par mon père (NDLR : Ludovic Dubau), qui vient quasiment tout le temps rouler avec nous. Sur une semaine, nous faisons moitié-moitié entre la route d’un côté, le VTT ou le cyclo-cross selon la saison de l’autre pour faire nos intensités.
Et pour le coup nous sommes dans la saison de cross, dominée jusqu’alors chez les Espoirs nationaux par Clément Russo. Il n’y a donc rien à faire face à lui ?
C’est sûr que pour l’heure il est au-dessus en ce début de saison. Mais nous savions déjà par rapport à l’année précédente qu’il serait l’homme fort de la saison. Il était déjà n°2 derrière Fabien Doubey l’an passé. Fabien étant parti, nous savions que Clément allait être l’homme à battre. Il est au-dessus pour le moment mais nous espérons toujours nous rapprocher de lui et être à la bagarre sur la fin de saison.
Tu seras dimanche sur la deuxième manche de la Coupe du Monde à Coxyde, qu’en attends-tu ?
C’est une manche atypique qui fait rêver un peu tout le monde. Je vais la découvrir car l’équipe de France Juniors ne s’y était pas rendue il y a deux ans. Lucas avait fait 2 du général de la Coupe du Monde… sans avoir pu courir Coxyde. Ça va être une première. C’est une manche spéciale, avec le sable, mais nous avons fait pas mal d’entraînements en ce sens. Nous n’avions jamais fait de sable auparavant. Nous nous sommes préparés avant les Championnats d’Europe, où il y avait déjà du sable. Nous y sommes retournés à Zonhoven et avons désormais un circuit d’entraînement spécifique pour le sable sur lequel nous nous sommes préparés pour Coxyde.
Jusqu’où souhaites-tu poursuivre ta saison de cyclo-cross ?
Nous souhaiterions, Lucas et moi, faire toute la saison avec l’équipe de France, soit jusqu’au Championnat du Monde. J’ai un certain niveau et j’aimerais encore qu’il augmente en janvier pour le Championnat de France Espoirs et le Championnat du Monde Espoirs. Je ne me suis pas encore préparé à 100 % pour un objectif cet hiver. Je vais donc essayer d’être à 100 % de mes moyens au Championnat de France.
Propos recueillis le 20 novembre 2015.