Une semaine tout juste après le déroulement de la manche de Coupe du Monde de descente à La Bresse (88), l’occasion nous est donnée de faire le débriefing de cette folle semaine internationale à la bonne saveur Vosgienne avec Gwen Fouché , responsable du comité d’organisation (Irwego- La Bresse événements).
Alors Gwen, la World Cup de La Bresse est passée, le stress est maintenant retombé. Heureux ?
En effet, il y a une semaine de ça, la pression était à son comble, et maintenant tout est retombé avec un mélange de fatigue et de grande joie, c’est presque étrange comme impression.
Le premier bilan est plus que positif, nous avons tous vécu des instants magiques et allons longtemps garder de beaux souvenirs de cette aventure, plus encore qu’en 2009.
Les retours des pilotes, de l’UCI, des médias sont tous très bons. Nous allons prendre un peu de répit, remercier l’ensemble des bénévoles lors d’une soirée, et se remettre rapidement à travailler sur l’édition 2012.
De l’extérieur on a du mal à réaliser » la machine de guerre » que représente cet événement, peux-tu nous en dire plus en chiffres ou en quantités pour bien s’en rendre compte ?
Le terme machine de guerre est quasiment bien approprié et il est vrai que de l’extérieur les gens ont du mal à se rendre compte de l’investissement matériel, humain et financier qu’une coupe du Monde doit générer.
Un tel événement représente 10 mois de travail avec un « noyau dur » d’une quinzaine de personnes et pour une vingtaine de réunions de travail.
La piste a été conçue de A à Z dans un laps de temps très court (environ 1 mois) avec tous les jours, une trentaine de personnes présentes sur le terrain pour défricher la piste, terrasser, construire les modules et réceptions etc…
Pendant les 3 jours de l’événement, 310 bénévoles ont été mobilisés entre la piste, les navettes, les buvettes et repas pour le staff, la circulation, les entrées, les sites d’arrivée et de départ, les inscriptions, le chrono et la production télé, et toutes les autres tâches indispensables. Notre force vient de toute cette équipe d’organisation ultra soudée, avec bien souvent des bénévoles qui se sentent autant voire plus impliqués que des professionnels, et avec une qualité de travail incroyable.
Côté finances, un tel événement coûte environ 230 000 € (droits UCI et FFC inclus), et donc autant de partenaires institutionnels et privés à trouver pour porter un tel budget.
Mais comment vous est-il venu un jour à l’esprit de vouloir faire une manche de coupe du monde de descente à La Bresse alors qu’il n’y a même pas de remontées mécaniques ?
Dans les Vosges quand il s’agit de sport, rien n’est impossible. La singularité de notre Coupe du Monde est d’avoir le site en plein centre-ville. Il y a bien une grosse station de ski à La Bresse, mais avec des gros projets de reconstruction qui ne permettent pas pour l’instant d’accueillir dans des conditions optimales un tel événement. Si notre dossier de candidature plaît tant à l’UCI, c’est en grande partie grâce à l’implantation en centre ville. En ce qui concerne les remontées, nous avons mis en place cette année plus d’une trentaine de véhicules pour remonter pilotes et vélos, ce qui répond largement à la capacité que peut accueillir une remontée mécanique.
Et quand tu repenses à la piste originelle de votre tout début d’aventure, elle est restée comme vous le vouliez ?
Cette année la piste a été encore améliorée, plus fluide, plus aérienne pour plus de spectacle et étudiée dans le moindre détail. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de dire là ou l’on passe, ce serait trop facile.
Il y a un très long travail de fond avant même de commencer à travailler sur la piste. A l’inverse des stations qui ont leurs propres terrains et leur piste quasi permanente, la piste de La Bresse est conçue uniquement pour l’occasion, et traverse des parcelles privées, des terres agricoles, des routes ouvertes pour les riverains etc… Nous devons donc aller à la rencontre de chacun et devons faire des sacrifices pour satisfaire tout le monde. Dans la plupart des cas, tout se passe bien, et les gens comprennent vite l’ampleur et les enjeux d’un tel événement.
Pour le prochain rendez-vous de La Bresse avec la World Cup de DH , on se revoit quand ?
A écouter par exemple Greg Minnaar (Santa Cruz Syndicate), la Coupe du Monde de descente doit revenir sans faute en France et à La Bresse dès l’an prochain.
En 2012, année Olympique, nous n’aurons pas de DH mais un Cross Country, pour Julien ABSALON . Le challenge est encore plus ambitieux puisque l’événement se déroulera de nouveau en centre ville, et avec probablement un public encore plus nombreux que pour la DH, ça sera magique. Pour ce qui est d’un prochain rendez-vous DH à La Bresse, personne ne sait pour l’instant la suite, mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il y a tout pour faire.
Propos recueillis par Emmanuel Chaillard – http://velotekiero.sportblog.fr