Guillaume Vinit est un pur produit du Valloire, ce coin de Savoie où gambadent les marmottes en été et où s’éclatent les skieurs en hiver. Le Savoyard arpente ces routes et sentiers depuis plusieurs années à présent, gravissant patiemment les talus au gré de sa carrière et de résultats prometteurs. Vice-champion de France, troisième du classement général de la Coupe de France, El Seductor a obtenu d’honorables résultats sur les événements mondiaux majeurs, tel l’Europe Batave (4ème) ou le Mondial australien (6ème). Confiant après sa belle fin de saison internationale (16ème à Schladming), il intègre cette année le Team BH-Suntour avec l’ambition de taquiner le Top 20 mondial et l’objectif intime de traverser la Manche en 2012 à l’occasion des Jeux Olympiques… Rencontre avec une marmotte savoyarde qui a de la réserve !
Guillaume, tu as été convoqué pour la première fois au stage de l’équipe nationale aux Gets. Quel est ton ressenti à l’issue de ce séjour ?
Je suis vraiment ravi d’avoir été convié à ce stage, d’autant que l’effectif était rassemblé autour de l’objectif JO Londres 2012. Cela fait du bien de se retrouver en plein milieu de l’hiver dans une ambiance plutôt décontractée. Nous avons pu échanger sur la saison 2010 et profiter du domaine skiable des Portes du Soleil. Je remercie l’entraîneur national de m’avoir invité. Ce premier stage permet de lancer la saison.
On se rapproche lentement de la reprise de la saison 2010, comment gères-tu cette période hivernale ?
Au niveau de mon entraîneur, je suis reparti avec Mickael Bouget de Netprotraining.com pour la troisième année de suite. La communication est facile, il comprend très vite ce qu’il faut que je fasse pour atteindre mes objectifs. Je lui fais confiance à 100 %. Durant la période hivernale, je remplace le vélo par du ski de fond, de la course à pied et de la musculation. Cela permet de faire une bonne coupure. Je suis actuellement en Master 2 de management immobilier à l’université Joseph Fourier à Grenoble. Ayant le statut haut niveau j’ai pu bénéficier d’un aménagement sur deux ans pour faciliter mon double projet.
Tu as réalisé une grosse saison 2009 en participant à l’ensemble de la Coupe du Monde. Quels souvenirs en gardes-tu ?
2009 restera pour moi une très bonne année. Je me suis beaucoup investi en participant à l’ensemble des Coupes du Monde. Ma seizième place sur la Coupe du Monde de Schladming au coude à coude avec Burry Stander me vient tout de suite à l’esprit. La finale de la Coupe de France à Val d’Isère est un de mes regrets cette saison car plusieurs crevaisons ont fait envoler mes espoirs de remporter le classement général Espoirs.
Pour 2010, tu quittes le Team Scott pour intégrer l’effectif du Team BH-Suntour. Pourquoi ce départ et comment s’est présenté ce rapprochement ?
J’ai passé trois ans chez Scott et cela restera un très bon souvenir pour moi. L’ambiance était conviviale et le matériel au top ! Mais après une bonne saison internationale, il me fallait une équipe capable de me fournir une logistique sur le circuit mondial. J’ai eu plusieurs contacts avec des structures étrangères mais mon choix s’est porté sur BH. Je fais confiance à Michel Hutsebaut, avec qui j’ai eu un bon feeling.
Cette saison, tu seras en première année Elite, as-tu défini avec Michel Hutsebaut ton programme de courses et tes objectifs ?
Oui, cette année je suis dans la cour des grands ! Le programme reste presque inchangé car je courrai sur le circuit Coupe de France et Coupe du Monde. Les objectifs sont les Championnats de France et une sélection aux Championnats d’Europe et du Monde.
Sur les deux dernières manches de la Coupe du Monde 2009, tu as réalisé des résultats prometteurs, comment as-tu préparé ces épreuves ?
Les deux dernières manches arrivaient juste après les Championnats du Monde à Canberra. Je voulais concrétiser ma 6ème place Espoirs. C’est avec beaucoup de détermination que j’ai abordé ces deux derniers objectifs. J’ai pris pas mal de risques en prenant des départs offensifs pour accrocher les bonnes roues d’entrée. Cela a vraiment porté ses fruits car je ne m’attendais pas à de tels résultats.
En 2012, il y aura les JO de Londres. Quelle vision as-tu de cet événement sportif majeur ?
Les JO représentent un événement planétaire majeur pour tout sportif. C’est en plus l’opportunité de développer l’image du VTT en France et dans le monde. Julien Absalon a beaucoup apporté à la médiatisation de notre sport depuis ses deux sacres. Une sélection à ces Jeux de Londres constituerait l’aboutissement du travail réalisé avec Mickaël depuis le début de notre collaboration. Je me donne tous les moyens pour y parvenir. Je sais qu’il reste de nombreuses étapes à franchir avant d’atteindre ce but.
Tu participes à des courses sur route en guise de préparation. Quel regard portes-tu sur la carrière de Jean-Christophe Péraud ?
Je suis admiratif du parcours de JC. Il a réussi une belle carrière sportive dont son très beau numéro lors des JO de Pékin, prouvant ainsi que c’est un champion. En plus de cela, il a toujours concilié travail et sport de haut niveau. C’est un exemple pour moi. J’espère vraiment qu’il va gagner son nouveau pari. De mon côté, les courses sur route ne représentent qu’une petite partie de ma préparation. C’est un axe que je souhaite développer ces prochaines années car cela permet de gagner en endurance et en puissance. Le VTT reste ma passion et je ne pense pas y déroger. Il me reste beaucoup de choses à accomplir en cross-country avant de penser à une carrière sur le bitume !
Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 20 janvier 2010.