Fanny, l’an prochain tu retournes dans ton club de coeur, le Look-Beaumes-de-Venise…
Un petit retour aux sources, après deux belles années chez GT. J’ai pu vivre de belles choses avec eux et pour ça je les remercie. Je retourne chez Look parce qu’on s’était quittés en très bons termes. J’avais fait trois ans chez eux, le tout dans une bonne ambiance, avec du bon matériel, le staff était cool. Je pense qu’ils évoluent toujours en gamme chaque année. De plus en plus de monde s’intéresse au team, c’est que ça marche donc tant mieux !
Quel sera t-on programme l’an prochain ?
Avec GT, on a plus visé les coupes du Monde. Avec Look, on va plus cibler les manches européennes. Mais c’est déjà une bonne partie du calendrier parce qu’à part la Chine et le Canada, elles sont toutes en Europe. Vu que je fais des études de médecine et que je commence mes stages en hôpitaux, ça prend beaucoup plus de temps. J’avais dit que je ne savais pas si je pouvais m’absenter une semaine avant une Coupe du Monde pour partir. Chacun de notre côté, on a dit que c’était bien de ne faire que les manches en Europe. On est pas obligés de partir trop à l’avance et je peux rentrer assez vite.
Tu vas découvrir la S-track chez Look. Vas-tu aussi faire des tests rapidement en tout suspendu ?
Cette fin de saison j’ai augmenté les longues distances. Au final, je repars avec un titre de championne de France, c’est une grande satisfaction. C’est un type d’effort qui me plaît. L’année prochaine, pourquoi pas jongler sur le cross court et le cross long ? On m’a proposé de tester le tout suspendu pour les longues distances et de garder le semi-rigide pour les formats olympiques.
Décris nous un peu ton titre.
J’y allais pour m’amuser et pour voir un peu. Je n’avais pas d’objectif de performance. On est partis le jeudi qui précédait la course avec mon frère. Finalement, je repars avec le maillot, c’est un peu inattendu mais c’est super ! Le parcours était très bien. L’organisation était sympa. Ça change un peu de ce qu’on a l’habitude de voir. De longues montées de longues descentes. Un peu à l’image de la Bretagne. Ça change et c’est sympa aussi.
Peux-tu nous expliquer comment ton team a explosé ?
C’est une longue histoire. Je ne me suis pas trop occupée de ça. Ça ne me regardait pas personnellement. Tant que je pouvais faire du vélo, ça m’allait même si le fait qu’il n’y ait plus d’équipe était un peu lourd à gérer. On était un peu libres dans la nature, surtout en fin de saison. Ça m’a aussi permis de faire les courses que je voulais. Forcément on dit que ça ne nous atteint pas mais un peu tout de même. Malgré tout, ça ne doit pas expliquer notre saison en deçà de nos objectifs. J’espère que ça ira mieux la saison prochaine.
C’est un goût d’inachevé ?
Pour une bonne partie de la saison, oui certainement. En fin de saison, mon titre de Championne de France marathon m’a rattrapée un peu. Pour moi, la saison n’est peut-être pas à oublier totalement mais elle ne va pas rester dans ma mémoire.
Comment as tu géré la suite à Ornans et au Roc d’Azur ?
J’aurai aimé faire de bons résultats après le championnat de France. Mais ça a été difficile. Je n’étais pas très en forme. J’ai eu une bronchite pendant deux semaines et j’étais encore bien malade à Ornans. Au Roc, ça allait mieux. Je finis 7ème au sprint, je suis contente.
Comment vis-tu le succès populaire de Julie Bresset ?
Quand elle a été championne olympique et championne du monde, ça m’a fait super plaisir. On court ensemble depuis qu’on est cadettes, et chaque année je la vois évoluer de plus en plus au haut niveau et maintenant sur la plus haute marche. Je suis aussi très contente pour Julie parce qu’elle reste super simple, très sympa et humble malgré son palmarès. Donc un grand bravo ! Et ça ne peut faire que du bien au VTT français.
Vous avez presque le même profil toutes les deux, au niveau de la personnalité, de l’approche des événements…
J’espère ! Ça me ferait plaisir. Je n’ai pas son palmarès mais je fait de mon mieux. Si je peux m’en approcher, ce ne serait qu’un plus.
Dans les quatre années qui viennent, devenir la numéro deux française, dans l’ombre de Julie Bresset, c’est une situation qui te convient ?
Numéro deux française ? Ça pousse quand même derrière ! Je risque d’avoir du soucis à me faire. Je fais surtout du vélo pour me faire plaisir. Les études d’abord. Je viens de rentrer en 4ème année de médecine. Les horaires ne sont plus forcément évidents avec les stages ! Je n’aurai plus de vacances, donc ce sera plus dur pour l’entraînement. Mais le vélo ne vient pas derrière, et tant que je peux faire les deux à haut niveau, je le ferai. Je prend chaque année comme elle vient, sans me mettre la pression.
Propos recueillis à Fréjus le 14 octobre 2012