Fanny, tu viens d’obtenir ton deuxième titre de championne de France Marathon, tu as décidé de prendre un abonnement ?
Un abonnement peut-être pas, mais c’est certain que ce maillot compte beaucoup pour moi, et le garder une année supplémentaire faisait partie de mes objectifs de 2013 ! C’est une grande fierté de pouvoir courir avec ce maillot, et tant que je le pourrai, je tenterai de le garder !
Comment s’est passée la course ?
Au départ, je n’étais pas très confiante, car cela faisait un certain temps que je n’avais pas couru avec les autres filles, donc je n’avais que peu d’infos sur mon état de forme. D’autant plus que ces dernières semaines d’entraînement, les sensations n’étaient pas terribles, ce n’était pas pour me rassurer ! Je n’avais pas vraiment prévu de tactique particulière : je me suis contentée de suivre Hélène Marcouyre dans la première bosse, histoire de voir un peu l’état physique dans lequel je me trouvais, et ne pas me mettre dans le rouge trop tôt. Ensuite je suis passée devant avant la descente, où j’ai pris quelques mètres, puis j’ai poursuivi mon effort selon mes sensations. J’ai essayé de gérer au mieux cette avance, même si cela est difficile quand on ne connaît pas les écarts. Je me suis donc donnée à fond jusqu’à la ligne d’arrivée !
Ce parcours de la Forestière, tu le préfères sur le sec comme dimanche ou plus boueux ?
Que ce soit sur la Forestière ou d’autres courses, je ne suis pas forcément à l’aise quand le terrain est humide, boueux. Donc sûre et certaine, je le préfère sec !
Sur 60 kilomètres, il y a forcément eu des moments difficiles, comment les as-tu surmontés ?
Sur 60 kilomètres, l’effort n’est pas forcément très long, 3h15 environ, mais par contre relativement plus intense que sur des épreuves comme le Grand Raid (qui s’approche des cinq heures pour la moyenne distance Hérémence-Grimentz). Les moments difficiles sont forcément présents, mais quand on sait ce qui nous attend au bout, on serre les dents et on espère que ça va passer rapidement ! Après, on se dit aussi que les autres doivent souffrir autant que nous, donc au final cela revient au même !
Dans l’approche de ton assistance, tes ravitos, comment fonctionnes-tu ?
J’ai la chance d’avoir mes parents qui me suivent sur chaque compétition car mon frère aussi fait ces courses, mais je suis loin d’avoir un fonctionnement « pro » pour les ravitos. Mes parents me tendent généralement un bidon avec plus ou moins une barre quand c’est possible, mais niveau assistance je prends tout avec moi ! Je suis plus sereine si je sais que je peux être autonome. Après je m’informe aussi de l’emplacement des ravitos et zones technique sur le circuit : c’est toujours bon à savoir en cas de pépins !
Te verrais-tu faire une carrière à la Thomas Dietsch, c’est-à-dire ne faire que des cross-countries marathons dans une structure étrangère ?
Ça ne serait pas pour me déplaire, mais malheureusement avec les études de médecine, cela risque d’être compliqué. Je ne peux pas m’absenter suffisamment pour partir sur les différentes compétitions… Même si l’envie est bien là, je préfère assurer pour mon avenir, car pour moi le VTT reste avant tout une passion et je n’arriverais pas à voir ça comme mon métier. Mais comme dit le dicton : « ne jamais dire jamais » !
Sur le Roc d’Azur, vas-tu viser le Roc Marathon ou le Roc Dames ?
J’aurais bien aimé faire le Roc Marathon, histoire de pouvoir montrer mon maillot, mais j’ai épuisé mon stock d’absences à l’hôpital. Donc ce sera le Roc Dames ! Mais bon, cela reste une course relativement plus longue que le XCO, donc ça devrait aller ! Ce sera ma dernière course VTT pour 2013 donc j’espère pouvoir faire un bon résultat : surtout que le niveau est constamment en augmentation, donc ça donne une motivation supplémentaire !
Quel premier bilan tires-tu de cette saison 2013 ?
Je vais dire que la première partie de saison s’est bien passée : je suis contente de mes places en Coupe de France et Coupe du Monde, notamment à Albstadt. Les sensations étaient là et les résultats aussi ! Ensuite, à partir de fin mai, j’ai été un peu plus dans le dur : j’avais mes partiels à la fac, les stages à l’hôpital, plus les entraînements. Je pense que je n’ai pas su m’écouter assez, et j’ai dû trop en faire. Si bien que je suis arrivée complètement cuite au Championnat de France à Auron ! Après, j’ai pu bien me ressourcer début août et j’ai commencé à orienter mes entraînements sur la longue distance pour cette fin de saison : et là je suis satisfaite de mes performances avec la gagne sur le Grand Raid Crystal Hérémence-Grimentz, sur la Transmaurienne et bien sûr les Championnats de France XCM. Maintenant, il me reste l’Extrem sur Loue puis le Roc d’Azur avant la coupure, avant de réattaquer l’entraînement pour 2014 !
Propos recueillis le 25 septembre 2013.