Didier, comment le concept d’une série d’épreuves VTT est-il né dans le Val d’Oise en 1994, débouchant sur le Val d’Oise Trophy ?
Michel Hutsebaut, aujourd’hui manager du Team BH-SR Suntour-KMC, est à l’origine de ce projet avec Dominique Roullat, organisateur de la Bouffémontoise. Il s’agissait d’une grande épreuve disputée au mois de mars qui rassemblait plus de 1500 participants. De là est née l’idée avec deux ou trois autres épreuves d’organiser un trophée. Plusieurs clubs UFOLEP sont venus s’y greffer par la suite. De cette manière, nous sommes allés jusqu’à neuf manches qui s’étalaient de février à septembre. Puis, nous sommes retournés au standard que nous connaissons actuellement. C’est-à-dire avec six manches, de mars à début juin.
En 20 ans, le Val d’Oise Trophy s’est fait une place de choix dans la région…
Quelques beaux pilotes sont passés chez nous comme Bruno Lebras. Les compétiteurs du team de Michel Hutsebaut sont également venus sur nos épreuves. Nicolas Bazin a lui aussi débuté sur le Val d’Oise Trophy quand il était minime. Quelques autres ont bien tourné comme Morgan Chedhomme ou Johan Mombaerts. Si demain nous arrêtions cette compétition, je ne sais pas ce que pourraient devenir des clubs comme le nôtre. Nous avons beaucoup de randonneurs qui pourraient se rabattre sur des randonnées, mais il n’y aura plus l’attraction de la compétition.
Vous, le président de la manche d’ouverture de Fosses du 13 mars prochain, quel intérêt avez-vous à faire partie de ce trophée ?
Il y a beaucoup de randonnées, mais les compétitions VTT sont rares, contrairement au cyclosport. Dans le Val d’Oise, depuis 1994, Michel Hutsebaut et Dominique Roullat ont apporté cet esprit de compétition et cela a perduré. En UFOLEP, nous avons un Championnat National VTT et le Val d’Oise a toujours été bien représenté. Nous avons de très bons compétiteurs dans le Val d’Oise qui viennent sur ce trophée. Bien sûr, beaucoup de participants viennent des environs, d’Île-de-France notamment. Nos épreuves sont ouvertes à tous, licenciés et non-licenciés (à condition de fournir un certificat médical).
Comment se traduit la collaboration entre les organisateurs de chaque manche ?
Nous mutualisons nos moyens, notamment au niveau des inscriptions, pour que la première épreuve ressemble à la dernière et ainsi apporter une vraie cohérence. Il y a un règlement pour tous et qui est valable pour toutes les manches. Nous avons des maillots de leader, et un trophée qui récompense le vainqueur du classement général.
Chaque organisateur reste donc responsable de sa manche.
Oui, mais en tant qu’organisateur nous avons beaucoup de contraintes. L’exemple de la première manche dont je suis l’organisateur est révélateur. Nous l’avions prévue à Bellefontaine, mais nous avons été contraints de la déplacer à Fosses. Le cultivateur ayant labouré le terrain où nous avions l’habitude de placer le parking. Dans la mesure où il n’était plus possible de garer les voitures, nous avons choisi de la déplacer.
Le Val d’Oise Trophy est-il une pure compétition ?
Encore l’an dernier, nous avions des randonnées et des compétitions. Nous nous sommes mis aux randonnées il y a une dizaine d’années. Cela a très bien fonctionné pendant quatre à cinq ans puisque nous avions entre 400 et 500 participants. Puis cela a décliné. Par exemple, à Bellefontaine, l’an dernier, nous avions environ 150 participants. Nous savons pourquoi. Les randonneurs voient clairement que nous nous occupons plus des compétiteurs que des randonneurs.
Combien de participants attendez-vous pour l’édition 2016 ?
Sur l’ensemble des six manches, nous avions 1800 participants, et environ 350 par manche l’an dernier. Nous évaluons notre bilan au niveau global, sans pouvoir dire avec précision combien de personnes participent aux six manches. Depuis cinq ans, le chiffre est plutôt stable. Mais nous avons fait beaucoup plus il y a quelques années. Lors de très bons crus, nous pouvions avoir jusqu’à 650 participants, même à la fin du mois de janvier ou au début du mois de février. Aujourd’hui, les compétiteurs rechignent à venir dès qu’il y a un peu de boue, chose qui n’existait pas il y a quelques années quand le VTT était vraiment tout terrain.
Le nombre de participants varie-t-il dans le temps ?
Nous avons toujours plus de compétiteurs sur les premières manches. Et quand arrive le mois de juin, nous avons nettement moins de monde. Pourquoi ? Nous nous posons la question. Peut-être parce que les classements sont faits. Peut-être aussi parce qu’il n’y a pas d’autres compétitions ou de belles randonnées en Île-de-France à la fin de l’hiver tandis qu’aux beaux jours les épreuves se multiplient. Cela se confirme cette année puisque nous attendons 450 participants le 13 mars prochain.
Peut-on également y voir un signe de la concurrence de la route ?
Je ne pense pas que les cyclos viennent sur nos épreuves. Nos participants sont de vrais vététistes. Mais il y a dix ou quinze ans, certains cyclo-crossman venaient finir leur saison sur les premières épreuves du Val d’Oise Trophy.
Une formule groupée permet-elle de s’inscrire à l’ensemble des manches ?
Non, le participant doit s’inscrire individuellement à chaque manche (inscriptions en ligne sur Vélo 101). Nous avons essayé ce format de pack, mais ça n’a pas fonctionné. Les gens préfèrent choisir les manches auxquelles ils participent sachant que les cinq meilleures manches sont prises en compte pour dresser le classement. Ceci afin d’accepter une absence ou une casse. Il faut aussi savoir que nos participants ont aussi leur préférence d’un circuit à un autre.
Quelles sont les spécificités du terrain dans le Val d’Oise ?
Notre épreuve s’appelle le Val d’Oise Trophy, mais nous avons cinq manches dans le Val d’Oise et une dans les Yvelines, à Bonnières, qui accueillera le Championnat de France UFOLEP en 2017. Les terrains se prêtent parfaitement à la compétition. En bordure de l’Oise, nous avons du dénivelé et donc de beaux circuits. Au départ, Michel Hutsebaut et Bruno Lebras sont allés tracer les parcours. Ils savaient de quoi ils parlaient et nous nous sommes inscrits dans cette lignée. Nos parcours sont de vrais parcours de VTT, il n’y a pas que de la plaine. Même si le Val d’Oise ce n’est pas la montagne, nous avons tout de même des bosses, un peu de pierres. Bref, de quoi faire de beaux parcours.