Le recrutement de Julien Absalon est un signe fort de l’investissement de la marque suisse dans le VTT. Avez-vous l’ambition de créer un team, pour le cross-country olympique, les coupes du monde ou les épreuves marathons ?
On est un team de cross-country à la base et on le restera à 60, 70%. Avec le recrutement de Julien Absalon on veut passer un cap, aller plus loin. Les cross-country marathons bien sûr, mais aussi l’enduro, et les catégories féminines en plus du cyclo-cross avec l’Américain Ettinger et Julien Taramarcaz. On veut être présent toute la saison, et avec Julien ça sera à la carte, on sait qu’il aime beaucoup de disciplines dans le vtt, et il sera le bienvenu partout. Et quand on sait qu’il aime une épreuve, il est performant. C’est donc ouvert pour lui, que ce soit les marathons, l’enduro, les descentes-marathons, on a envisagé toutes les hypothèses lors de nos négociations.
Est-ce un team Franco-suisse ou d’autres nationalités vont être présentes ?
Chez les hommes, il reste encore une place s’il y a réellement une bonne opportunité, du type un jeune qui veut progresser à l’ombre d’Absalon. Il peut être français, vous en avez plein, autrichien, allemand, italien, mais un pilote confirmé avec déjà un palmarès pourra aussi retenir notre attention. Chez les filles, nous allons recruter 2 pilotes d’ici la fin du mois d’août, après avoir reçu beaucoup de candidatures. Evidemment une athlète comme Julie Bresset nous intéresse, mais est-elle libre ? A-t-elle envie de changer ? A côté, il y a des profils comme Fanny Bourdon qui sont intéressants à côté d’une jeune pilote Suisse. Pour les nouvelles recrues c’est d’abord pour construire quelque chose avec BMC donc 2 années de contrat sont un minimum.
Moritz Milatz, Alexandre Moos…feront-ils toujours partie du Team ?
La philosophie de BMC c’est la fidélité, donc la plupart des pilotes actuels seront là en 2013 et pour la suite. On pense à Moritz Milatz et bien sûr Alexandre Moos qui joue le rôle de directeur sportif pour nous, et à mes côtés.
Comment se sont déroulées les négociations pour Julien Absalon ? Ont-elles été difficiles et longues ?
J’ai d’abord pris contact avec Emilie Absalon sur une course. On a échangé nos numéros, on s’est recontacté ensuite et Julien est assez vite entré dans la négociation. Il a très vite été intéressé par l’état d’esprit, l’ambition de BMC, en plus, on a beaucoup parlé matériel, il y est très sensible. On a discuté ensemble sur tout cet été, je dirais que tout ça s’est fait naturellement, le plus naturellement du monde. Julien Absalon aura un rôle technique s’il le désire, les ingénieurs chez nous sont excités à l’idée de travailler avec lui, de valider des évolutions, de tester des produits, de travailler sur le développement.
On sait par exemple que BMC est passé au 29″ mais que Julien est pour l’instant resté au 26″. Qu’en est-il de ce côté-là ?
C’est vrai que nous ambitionnons beaucoup d’espoirs sur le 29″, le virage du 29″ est pris chez nous, sans retour. Julien est tout à fait ouvert de ce côté-là, on en a discuté très simplement, et on travaillera là-dessus.
Un contrat de 2 ans était-ce votre souhait ou celui de Julien ? Et pourquoi avez-vous révélé l’information la veille de la course Jeux Olympiques ?
Nous on signe avec Julien jusqu’en 2020 s’il le veut ! Mais il faut lui laisser le temps de se reconstruire après les Jeux, BMC c’est une famille, le long terme c’est ce qui nous intéresse. Julien intègre une famille, c’est comme ça que l’on voit les choses. Sa femme apportera aussi son concours au team comme le font les autres membres des familles de pilotes, même si ça sera de manière informelle. Pour l’annonce la veille des Jeus, il commençait à y avoir des bruits non maîtrisés, et plutôt que d’avoir une communication non assurée, nous avons pris le parti avec l’accord de Julien, de publier le communiqué la veille des jeux. Pour respecter le partenaire actuel Orbéa, l’ambiance générale, nous n’avons pas fait de conférence de presse ou autres, juste un simple communiqué.
Julien Absalon aura-t-il des présences avec BMC d’ici la fin de l’année ?
Non, il a un contrat avec Orbéa jusqu’au 31 décembre 2012.
Le fait que Julien Absalon ne soit pas champion olympique vous ouvre-t-il des perspectives pour essayer de le convaincre d’aller jusqu’en 2016?
Je l’ai contacté évidemment depuis dimanche. Je dirai qu’il a fait son travail de déception, il ne s’est pas caché de cette déception immense. Après quelques jours, son point de vue est déjà différent, il est déjà tourné vers l’avenir, il est déjà prêt pour les championnats du monde. Après Rio, c’est trop loin pour en parler aujourd’hui, nous nous sommes ouverts. Pour nous l’idéal c’est qu’il soit champion du monde cette année et qu’il porte le maillot arc-en-ciel avec le vélo BMC. Nous serons ses premiers supporters !
Propos recueillis le 17 août.