Daniel et Michel, le grand public ne vous connaît pas forcément. Des présentations s’imposent !
Daniel Begouaussel. Je suis dirigeant de l’AC Beaumes-de-Venise depuis quatorze ans et du team depuis huit ans. Je suis arrivé grâce à mon fils, Mathieu, qui a commencé en Poussin et qui a continué jusqu’en Junior. C’est à ce moment qu’il a basculé sur le trial. Sur le papier, je dois m’occuper de la logistique, mais l’ambiance est très famille et on s’occupe un peu de tout. Du bon confort des coureurs, de l’organisation des déplacements, et des occupations.
Michel Igoulen. Je m’occupe de la mécanique dans le team et un peu de tout. Je suis un peu l’homme à tout faire. Je suis là depuis la naissance de l’ACB, c’est-à-dire vingt ans.
Revenons sur ton rôle Daniel. Sur une saison comme 2013, combien de week-ends es-tu mobilisé ?
Daniel Begouaussel. Ouh là ! Il y a le calendrier national auquel on participe, mais il y a aussi nos organisations, les réunions, les travaux annexes pour préparer les compétitions, les recrutements, le matériel, les déplacements, etc. Et encore, j’ai été un peu privilégié cette année. J’avais dit que je voulais lever le pied et donc je ne suis donc pas parti à l’étranger.
Si vous deviez retenir un moment de cette saison où le team Look Beaumes-de-Venise a remporté le trophée des teams, quel serait-il ?
Michel Igoulen. C’est une question piège (il rit) ! Je pense que c’est toutes les Coupes de France. Il n’y a pas un moment particulier.
Daniel Begouaussel. Personnellement je retiendrai tout de même la dernière manche. L’année dernière nous avions, comme cette année, gagné le trophée des teams. Nous avions remporté toutes les manches, sauf la dernière. Cette année, on voulait faire le grand-chelem. Avec Ricardo Sanchez, le team manager, nous avions cet objectif. Le fait de l’avoir réussi, c’est la perfection.
Et durant toues les années que tu as passées au sein du team ?
Michel Igoulen. Le moment où mon fils Benoît remporte la Coupe de France Cadets. Il y a aussi un Championnat de France chez les Juniors qu’il a disputé. À Bourg-d’Oisans, je crois. Il est tombé et a raté le maillot. C’est un autre moment qui m’a marqué.
À l’inverse, avez-vous connu un moment plus difficile ?
Daniel Begouaussel. Il y a bien sûr le fait d’avoir dû annuler la compétition que l’on organise chaque année, le Raid des Dentelles. Nous avions fait les mêmes préparatifs et au dernier moment, on a dû se résoudre à l’abandonner. Ce n’est jamais de gaieté de cœur.
Michel Igoulen. Les Coupes de France aussi peuvent être stressantes. On a peur que les jeunes connaissent des problèmes de casse. Autrement, question mécanique, il n’y a pas eu de gros dégâts ou de gros problèmes pendant la saison.
En parlant de ton travail Michel, comment se passe une journée traditionnelle pour toi en compétition ?
Michel Igoulen. Nous vérifions tous les vélos qui arrivent dans le stand, tout le matériel, chaîne, dérailleur, tout ce qui risque d’avoir des problèmes. On gère le quotidien. Ensuite, on se met en position dans les zones de dépannage.
Qu’en est-il des premières compétitions de la saison quand tu n’es pas encore tout à fait familier du matériel ?
Michel Igoulen. Pour cette année, nous n’avons pas connu ce genre de problème. Tout est bien rentré dans l’ordre. Pour l’année prochaine, on va voir. On aura peut-être des soucis entre les 26″ et les 29″ qui risquent d’arriver. Les jeunes démarreront avec le 26″ et on verra si le 29″ arrivera en cours de saison. En revanche, il n’y aura pas de 27,5″, car il n’existe qu’en tout suspendu et pas en semi-rigide.
Daniel, ces changements ont-ils des répercussions sur ton travail ?
Daniel Begouaussel. La plus grosse problématique c’est d’avoir les sponsors qui suivent. Si on change, toutes les roues que nous avions en stock ne seront plus bonnes. Look nous aide bien, mais au niveau des roues, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. L’effectif a tendance à grandir et cela veut donc dire plus de roues de rechange. C’est un exemple. Nous avons la chance d’avoir un partenaire comme Look. Nous avons commencé tout petit. Ils nous suivent, essayent d’être à l’écoute. Je pense que c’est un problème auquel est confronté l’ensemble des teams. Au départ, on pensait que le choix entre le 26″ et le 29″ allait être un phénomène de mode. Nous n’y avons pas cru. Aujourd’hui, c’est un choix. On y passera en début ou en cours d’année. Tout dépend de Look. Ça impliquera aussi des sacrifices financiers.
Toi qui gères la logistique, on imagine que tu dois avoir connu des week-ends galère ?
Daniel Begouaussel. Dans la logistique, il faut aussi mettre en avant le rôle de Cathy Igoulen. Elle en fait une grande partie, je la supplée. C’est énorme de prévoir des déplacements de 20 personnes, en sachant qu’on ne prend pas des appartements et que l’on reste à l’hôtel. Il faut aussi trouver des restaurants qui nous proposent une cuisine adaptée. Les stations n’avertissent pas souvent les restaurants de l’organisation de compétitions. On galère un peu à ce niveau-là. Mais cette année il n’y a pas eu de catastrophe. Le déplacement en Bretagne à Locminé pour la Coupe de France a été un peu compliqué, car il a fallu déplacer tout le monde et on était à 15 ou 20 kilomètres du lieu de course. Alors on organise des navettes pour déplacer les coureurs qui ont des horaires de course différents. Il ne faut pas en réveiller certains en allant en chercher d’autres. On est un peu chauffeur de bus (il rit).
La solution du gîte n’est elle pas plus adaptée ?
Daniel Begouaussel. On le faisait auparavant, mais tous les coureurs n’étaient pas sur un pied d’égalité. Quand il faut attribuer les places, ce n’est pas marrant. Grâce à la mairie, l’an dernier, nous avons eu une petite rallonge au budget qui nous a permis de passer à l’hôtel et qui a résolu pas mal de problèmes. Il faut aussi préciser qu’avant, le dernier jour, il fallait aussi faire le ménage. Cela reste compliqué pour trouver des hôtels. L’année prochaine, l’effectif sera plus gros et on risque d’arriver à 25 ! C’est compliqué, mais on y arrive.
Pour toi, Daniel, 2013 était ta dernière saison.
Daniel Begouaussel. J’avais dit depuis quelque temps que je voulais lever le pied, c’est maintenant officiel. Ça tombe pile, j’ai 55 ans, c’est un virage de la vie (il rit). Mon fils va continuer le VTT, mais il ne fera que du trial. Je me suis beaucoup occupé de cette section cette année puisque nous avons quatre trialistes. Donc oui, j’ai décidé de tourner la page. Je vais essayer de prendre un peu de recul, car on y a laissé une partie de la famille et une partie des amis.
Michel que t’a évoqué cette nouvelle ?
Michel Igoulen. C’est un peu dommage. C’est un élément important qui part. C’est un peu gênant. Il est parti pour le moment, mais on va essayer de le retenir, de le tordre un peu quelques années (il rit). On va voir si une personne peut le remplacer, mais c’est dur pour un élément comme celui-là. C’est un maillon important qui part.