Cyril, quel premier bilan tires-tu de cette saison 2011 ?
En cross-country, le bilan est mitigé. Toute l’année, nous avons accumulé beaucoup de pépins physiques. Alexis Vuillermoz a été absent pratiquement toute la saison à cause d’une mononucléose puis d’un accident sur route. Ça nous a pas mal paralysés. Le bilan a été relevé par Pauline Ferrand-Prévot. Elle nous a sauvé la saison avec de très belles performances toute l’année.
Alexis a montré qu’il était là en fin de saison, ça laisse de belles perspectives pour 2012 ?
Nous sommes clairement tournés vers 2012. De nouveaux vélos vont arriver et nous nous préparons activement à cette année olympique. On va essayer d’aller chercher une qualification pour les Jeux. Même si on sait que ça va être dur, ça reste jouable.
Quels vont être le programme d’Alexis Vuillermoz et Pauline Ferrand-Prévot pour les mois à venir ?
Ils ont déjà reçu leur vélo et vont attaquer la semaine prochaine avec le cyclo-cross. Pauline a un programme un peu plus complet, avec les Coupes du Monde. Le cyclo-cross est une de ses disciplines de prédilection. Alexis fera quelques cross mais de manière plus allégée. C’est un bon petit programme pour tout l’hiver.
Y aura-t-il des changements de programme dans la perspective de 2012 ?
Globalement, ça va être la même chose. Il va falloir aller chercher des points olympiques, trouver les courses qui en procurent à droite, à gauche. On va essayer de leur concocter un programme intelligent, en collaboration avec leurs entraîneurs respectifs. Nous sommes en train de mettre un bon calendrier en place, en espérant ne pas connaître trop de pépins.
Le programme de la Coupe du Monde 2012 va tout de même vous obliger à vous adapter ?
Fatalement, le programme va changer vu qu’on attaque les Coupes du Monde plus tôt que d’ordinaire, au mois de mars. Ça fera quasiment un mois et demi plus tôt que cette année. Nous adapterons tout ça. Je fais confiance à l’entraîneur, nous allons tout mettre en place pour que nos pilotes soient bien et prêts le jour J.
A ce jour, Pauline Ferrand-Prévot se met-elle en tête une sélection sur route ou en VTT ?
(Cyril Lagneau marque un silence embarrassé) Elle vise les deux… Personnellement, nous étions plus partis pour préparer le VTT. Maintenant, la route est quelque chose qui lui tient aussi à cœur. Nous allons mener cela en parallèle. Moi ça me fait un peu peur, c’est quand même jouable, mais ce ne sera pas simple…
Pauline Ferrand-Prévot incarne trois disciplines à elle seule, avec toutes les spécificités propres à chacune d’entre elles, est-ce difficile d’harmoniser le tout ?
Oui. Le cas Pauline Ferrand-Prévot n’est pas simple ! Elle est douée dans toutes ces disciplines et possède un gros potentiel partout. J’essaie de jongler avec tout ça, de lui faire prendre conscience que de courir deux lièvres à la fois risque de la faire passer à côté de tout. Il ne faut pas l’oublier. Mais Pauline a envie d’aller aux Jeux sur route et à VTT. On va se donner à fond en espérant que ça marche.
Chez les garçons, Julien Absalon est incontournable, Maxime Marotte le devient de plus en plus, y a-t-il une troisième place pour Alexis Vuillermoz à Londres ?
La troisième place, beaucoup l’attribuent à Stéphane Tempier, mais je pense que sa place est prenable. Steph est un très bon pilote, un mec top, mais qui n’a jamais fait de podium. Faire des Tops 10 en Coupe du Monde, il sait faire, mais pour moi Alexis Vuillermoz a aujourd’hui le même niveau. A nous d’aller chercher un podium en Coupe du Monde et d’essayer de faire mieux.
Que penses-tu du nouveau vélo Lapierre ?
Nous avions un 29 pouces semi-rigide mais pas de 29 pouces suspendu. Maintenant, nous avons vraiment l’offre pour tous les types de circuit avec le 26, le 29, le 29 suspendu… Nous avons tous ces vélos à la disposition de nos pilotes, qui pourront les choisir selon le type de circuit. Nous essayons d’amener chaque année un petit plus afin qu’ils aient les bons choix. Nous ne voulons rien négliger car aujourd’hui ce n’est plus possible.
Quels seront les changements du côté des partenaires et de l’effectif ?
Nous n’avons pas de gros changements, si ce n’est que nous avons signé Michelin comme nouveau partenaire pour les pneus, à la place de Hutchinson. Côté effectif, le petit Jordan Sarrou nous rejoint. J’aurai cinq pilotes en cross la saison prochaine, une belle équipe. En descente, nous aurons toujours Sam Blenkinsop pour leader, Cameron Cole et Loïc Bruni. Ce trio-là fonctionne très bien. On restera comme ça.
Propos recueillis à Fréjus le 8 octobre 2011.