Baptiste, Sunn revient à ses amours à travers le sponsoring des frères Dubau en cross-country, était-ce le passage obligé pour remettre la marque sur un piédestal ?
Piédestal, c’est un bien grand mot, car pour il faut réunir un ensemble de succès. Je dirais simplement que c’est le reflet de ce que doit être l’investissement de Sunn dans la compétition. Ainsi, nous sommes de retour dans les catégories phares et représentatives de Sunn dans le vélo que sont l’enduro, le BMX et le cross-country. Nous avons signé pour trois ans, jusque fin 2019, avec Joshua et Lucas Dubau.
Leur père, Ludovic, avait porté les couleurs Sunn à la fin des années 90, était-ce le bon moyen de faire le lien avec ce chapitre qui s’est brutalement refermé ?
Il me tenait réellement à cœur de revenir sur la compétition en XCO. Effectivement, je dois dire que j’ai pris une sacrée douche froide avec l’arrêt brutal du précédent dossier. J’ai dû me retourner très rapidement pour trouver une autre possibilité. Après, je tiens à préciser que l’accord trouvé avec la famille Dubau n’est pas un plan B ou une solution de dépannage. C’est un autre projet et une autre manière pour Sunn de s’investir dans le XCO. Avec la famille Dubau, ce qui m’intéresse, c’est le long terme. Et l’histoire que l’on réécrit avec Ludovic, avec qui nous sommes dans une vraie relation d’échange où chacun fait mûrir son projet. Avec du recul, ce projet correspond davantage à notre stade d’avancement et à notre retour au premier plan.
Dans le sens de cette histoire que vous réécrivez, les contacts avec Anne-Caroline Chausson, de retour chez Commençal, n’ont pas abouti. Pourquoi ?
Nous avons effectivement eu des contacts avec Anne-Caroline. C’est pour moi l’une de nos plus grandes championnes dans le milieu du vélo, voire peut-être la plus grande compte tenu de son palmarès et de ses résultats dans des disciplines aussi diverses que le BMX, la DH ou l’Enduro. Ça aurait été un immense honneur et un très grand plaisir que de pouvoir la compter parmi nous dans notre projet mais nous n’avons pas pu avancer sur un partenariat. Nous avons le projet ambitieux de revenir au premier plan avec Sunn, mais pour cela nous ne devons pas brûler les étapes. Et pour assurer la pérennité du projet, c’est marche après marche que nous devons avancer.
La présence de Joshua et Luca sur route et en cyclo-cross a-t-elle joué ?
Les qualités foncières d’un routier sont maintenant indissociables pour obtenir de bons résultats en compétition. De plus, nous avons dans les tiroirs plusieurs développements en cours où ces qualités nous seront indispensables pour les validations terrains. Donc, oui, on peut dire que ça a joué.
Les frères Dubau seront présents sur toutes les Coupes du Monde, cela signifie-t-il que la marque va s’internationaliser ?
2018 verra le retour de Sunn à l’international. Dans un premier temps, nous souhaitons distribuer la marque dans quelques pays européens limitrophes comme l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie, le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), la Suisse et aussi les DOM-TOM. Cette expansion, comme nos investissements en compétition, se doit être mesurée car plus que l’expansion du chiffre et des quantités, c’est la qualité des relations que nous recherchons, car nous voulons faire les choses le mieux possible.
Quel est votre timing pour la sortie d’un full carbone et d’une gamme route dans le droit fil de ce partenariat ?
Ce sont des projets gamme 2018, fin d’année 2017 pour une plateforme XCO 29″ tout suspendu full carbone (le Shamann), et début d’année 2018 pour notre plateforme route carbone (le Special). Mais je ne peux pas en dire plus pour le moment, si ce n’est que nous tenons les plannings de développement. Notre gamme 2018 sera en outre le reflet de notre investissement en compétition, donc elle verra l’apparition de modèles Replica.
Sous quelle forme perdure de son côté le team Enduro ?
Il n’y a pas de changements de ce côté. Nous sommes très satisfaits des performances du team tant d’un point de vue résultats (avec le titre de vice-championne du monde EWS d’Isabeau Courdurier) que d’un point de vue image avec les nombreuses vidéos disponibles sur les réseaux. Et plus que ces résultats, c’est l’état d’esprit qui m’importe le plus : j’adore les valeurs positives que véhiculent Isabeau Courdurier, Thomas Lapeyrie ou Kilian Bron.
Au plan général, quelle est la situation de Sunn aujourd’hui sur le marché français ?
Aujourd’hui, nous reconstruisons notre réseau dans le « physique ». Car pour nous une marque premium se doit d’être présente dans le réseau traditionnel des revendeurs de cycles. C’est pour cela que j’ai une équipe de commerciaux qui tourne sur nos régions françaises. Leur mission est de trouver les magasins passionnés et qualitatifs qui souhaitent partager notre projet sur le long terme. Ce n’est pas simple, car depuis la grande époque Sunn des années 90, le milieu concurrentiel a énormément évolué avec l’apparition de nombreuses marques, et avec de nouveaux canaux de distribution. Cependant, je dois dire que la marque Sunn possède encore un vrai affect au niveau des revendeurs, et notre travail sur la gamme 2017, notamment avec la réapparition de la finition polie, les a réellement séduits. Nous pouvons compter aujourd’hui sur un réseau de près de 200 magasins.
Lapierre va utiliser l’Internet pour compléter son réseau, quelle est la position de Sunn sur ce sujet ?
Notre stratégie de distribution passe par le réseau physique uniquement. Nous pensons qu’à l’heure actuelle c’est la manière la plus qualitative de représenter la marque. La France possède un réseau très large de revendeurs passionnés qui souhaitent partager leur amour du vélo avec le conseil, le service et les compétences nécessaires pour Sunn.