Tu viens d’effectuer un stage avec la fameuse équipe Sky à Majorque, comment s’est-il déroulé ? Sportivement ? Physiquement ? Humainement ?
J’ai passé 5 jours avec l’équipe, et j’ai pu participer à 3 sorties communes. Ça a été une expérience très enrichissante et j’en suis vraiment reconnaissant. Tout le monde là-bas, assistants comme coureurs, ont été très sympa.
Comment as-tu été approché pour participer à ce stage ?
Je n’ai pas fait grand chose, c’est le DS d’Étupes (Boris Zimine), qui m’a offert cette opportunité et évidement j’ai accepté, même si cela m’a surpris.
Axel Zingle en stage chez Sky | © Team Sky
Tu viens pourtant du VTT, cela te donne-t-il des perspectives quant à ton projet sportif ?
Bien sur que ça fait réfléchir, quand tu vois la logistique et les moyens déployés. Mais ma discipline reste le VTT, et même si j’avais l’ambition d’une carrière sur route, il faut être réaliste : je suis loin d’avoir le niveau pour être professionnel. Dans ma vie, j’ai du faire une vingtaine de courses sur route (grand maximum), je suis encore un débutant. Ce sont deux disciplines différentes, qui demandent des qualités différentes. Il faut beaucoup travailler.
Nous avons vu que tu avais signé au CC Étupes, club de division nationale 1, quittant ton club de toujours le VCU Schwenheim. Est-ce dans l’optique de réaliser une saison sur route ?
Je participerai à des courses sur route cette année, notamment en début de saison en guise de préparation et en fin de saison car c’est une discipline qui me plait. Mais pour le moment je suis surtout concentré sur mes objectifs en VTT.
Nous savons qu’il est dur de vivre du VTT, cela pourrait-il peser dans la balance dans le cas d’un éventuel choix à faire ?
C’est vrai que c’est difficile de trouver une équipe professionnelle en VTT, les places sont chères et il faut faire ses preuves. J’ai eu la chance d’être approché par Julien Absalon. Il est arrivé au bon moment, avec un vrai projet à long terme. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurai certainement effectué cette saison sur la route à plein temps avec Étupes. Maintenant, je suis super motivé pour ce projet et pour la saison à venir, j’ai de belles courses sur route au calendrier et de beaux objectifs en VTT. Julien m’offre les moyens de m’épanouir en VTT, je vais saisir ma chance et m’investir à fond. Pour la suite, on verra bien en fonction de l’évolution du team, de mes résultats, de mes envies et de mes opportunités.
Tu as intégré la nouvelle Team Absolute Absalon, peux-tu nous décrire cette structure ? (coureurs, assistants, organisations pour les déplacements, salaire?)
C’est la première fois que je suis membre d’une structure aussi cadrée. Julien fonctionne en tant que manager de la même façon que lorsqu’il était coureur. Il est carré, il pense à tout. Il est toujours à l’écoute et il cherche à nous mettre dans les meilleures conditions. Et pourtant on ne ressent pas de pression. C’est être sérieux sans se prendre au sérieux. J’adore son approche de la compétition et l’état d’esprit du team. Son objectif est vraiment de nous permettre de nous exprimer à fond sur le vélo. C’est très motivant. Au niveau des coureurs, nous étions initialement 3 espoirs, et nous avons été rejoints par Jordan Sarrou, qui sera le leader du team. L’entente est super bonne entre nous donc c’est un vrai plaisir de retrouver ce groupe à chaque rassemblement. Au niveau du staff, le mécano, Julien Brugeas, a accompagné Julien lorsqu’il était coureur, notamment sur les olympiades d’Athènes et de Pékin. Il est énormément expérimenté et connait bien le monde du VTT et ses exigences. Sur les courses, nous retrouveront également l’ostéopathe (Didier Colnot), le Kiné (Kasper Viargues). A coté de ça, on retrouve également dans l’effectif Philippe Jamet, qui s’occupe de la recherche de partenaires, Mathieu Durand, qui est juriste et nous aide dans la rédaction des contrats, Paul Foulonneau qui s’occupe de la communication de l’équipe, et Jacky Maillot qui est notre médecin référant.
Axel Zingle chez Absolute Absalon | © Axel Zingle
Comment c’est passé votre premier regroupement ? Julien est-il aussi fort sur les skis qu’à vélo ?
Nous nous sommes retrouvés sur une semaine dans les Vosges pour rencontrer des sponsors, faire la présentation officielle de l’équipe, essayer le matériel et passer un peu de temps ensemble avant le début de la saison. On a aussi fait plusieurs activités de plein air, comme du ski de fond. Julien nous a mis la misère. Même s’il a mis un terme à sa carrière, il continue à faire du sport régulièrement, presque autant que nous.
Peux-tu nous en dire plus sur le matériel utilisé cette saison ? Lors des premiers essais, quels étaient les sensations ?
Nous roulerons sur les Fourstroke 01 (tout suspendu) de la marque BMC, montés avec les équipements de nos partenaires : SR Suntour pour les suspensions, Duke pour les roues, Rotor pour les pédaliers avec capteur de puissance, Michelin pour les pneus, Tioga pour les selles, Lizard Skin pour les poignées, FRM pour les composants et Time pour les pédales. BMC a vraiment innové sur son nouveau cadre en intégrant la tige de selle télescopique et en modifiant la géométrie. Ça apporte un vrai plus, et j’ai été bluffé lors de mes premières sorties avec. En plus, on a la chance d’avoir les meilleurs partenaires pour tous les équipements, donc le tout additionné on a un vélo super léger et super performant, un vrai bijou ! Je suis en stage route avec l’équipe de France VTT depuis bientôt deux semaines, et je n’ai qu’une hâte en rentrant, c’est de monter sur mon VTT pour retourner l’essayer dans les chemins ! En plus de ça, avec des partenaires comme Oakley, Sidi, Squirt, Gobik, nous n’aurons pas l’excuse du matériel cette saison ! En fait, on aura même zéro excuse…
Axel Zingle avec son nouveau BMC | © Axel Zingle
Tu fais aussi parti du pôle France VTT localisé à Besançon, comment se déroule une semaine type pour toi ? Qu’apporte cette structure à ton quotidien et à ta pratique ?
Etre membre du Pôle France est un vrai plus, parce que je côtoie mon entraîneur Philippe Chanteau presque tous les jours, je peux vraiment échanger avec lui. En plus, j’ai une piste d’entraînement créé exprès en bas de chez moi, une salle de muscu, un sauna, je vois un Kiné toutes les semaines et la fac est à 2km. Tout cela donne des conditions idéales pour pratiquer son sport.
Comment s’est déroulée ta préparation hivernale ?
Bien ! Pour une fois, je ne me suis pas blessé ! Blague à part, j’ai senti à l’issue de la saison dernière que j’avais besoin de me concentrer sur ma préparation, mes études et mon projet à long terme. J’ai fait les ajustements nécessaires dans ma vie personnelle et maintenant, ça commence à bien tourner. J’ai validé mon premier semestre, et maintenant j’ai une marge de manoeuvre pour le second où j’aurai moins de temps. On verra bien si ça paie cette saison !
As tu déjà ton programme de courses ? Tes objectifs ?
Oui mon programme de course est déjà défini ! Les coupes du monde ne commencent qu’en Mai, donc ça laisse du temps pour des courses UCI VTT, mais aussi sur Route comme Liège Bastogne Liège U23. C’est un programme vraiment motivant avec plein de challenges comme j’aime. Il y a eu un vrai dialogue entre Julien, Philippe, Boris (le DS d’Etupes) et moi, et on a concocté un calendrier avec des courses qui me conviennent et que j’ai envie de faire, c’est super motivant ! Mes objectifs en vtt seront bien sûr, toutes les coupes du monde, où j’ai à coeur d’améliorer ma meilleure performance de la saison 2018, qui était une 6ème place. J’ai aussi en tête les championnats de France où, j’ai pris la deuxième place cette année et aussi les championnats d’Europe et du Monde.
Avant de commencer cette nouvelle saison 2019, flashback sur 2018, quel est ton plus beau souvenir ? Et à l’inverse, ton pire souvenir ?
Je pense que le Championnat de France à Lons le Saunier résume à lui seul ces 2 souvenirs. J’avais fait un gros stage en Juin avec le Pôle France sur le site pour me préparer, et j’avais surcompensé pile au bon moment. Je connaissais le parcours par coeur et le jour de la course, j’étais vraiment dans un bon jour. J’ai fait toute la course en tête jusqu’à 500 mètres de l’arrivée. Je suis tombé dans un virage… en montée ! J’étais tellement à bout et impatient d’en finir que je suis allé tout seul à la faute. Quand je suis reparti, j’avais la selle tournée et je ne pouvais pas pédaler correctement. Joshua Dubau, qui avait crevé, en a profité pour me dépasser et finalement je termine 2ème… j’étais vraiment dégouté. Je n’ai jamais été champion de France et en Espoir 2 j’ai laissé filé la plus belle occasion que j’ai eu de l’être jusqu’ici. Ca aurait été un truc de fou de courir avec le maillot cette année. J’ai mal dormi pendant quelques semaines et j’ai toujours mal au coeur quand j’y pense mais au fond, c’est un peu drôle aussi… je foire souvent des courses sur des histoires à la con, comme à la coupe du Monde de Mont Saint Anne cette année ou j’ai crevé en chutant dans un pierrier, parce que j’ai complètement oublié de prendre la bonne trajectoire. J’ai quand même terminé 6ème, ce qui est ma meilleure performance en Coupe du Monde mais bon, ça aurait pu être bien mieux. J’ai aussi le souvenir d’un championnat de France en Cadet 2 où j’ai abandonné parce que j’ai chuté dans un pierrier… j’étais le seul à ne pas avoir entendu au départ qu’il avait été fermé à cause de la pluie et qu’il fallait passer à côté ! C’est un peu ma marque de fabrique, mais je compte bien changer ça.
Que peut-on te souhaiter pour 2019 tant du côté sportif que professionnel ?
Du plaisir, de la motivation ! Le reste viendra naturellement.