Arthur, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 21 ans, je viens de Rouen en Normandie et jusqu’à l’année dernière, je courais pour le Team BH-Suntour. C’est après le Championnat de France que j’ai décidé de chercher un nouveau Team. L’idée de Ricardo Sanchez (NDLR : Président du Team Look Beaumes-de-Venise) s’est présentée à moi. Cette idée d’un Team basé sur la jeunesse et animé d’un esprit familial m’a bien plu.
Quel était l’avantage pour toi d’intégrer ce Team et plutôt qu’un autre ?
Cela correspondait vraiment à ce que je recherchais étant donné que je mène en parallèle des études. Je suis étudiant à en école d’ingénieur, à l’INSA. Je suis actuellement en troisième année or c’est la première année de spécialisation donc forcément, pour s’entrainer, c’est un peu plus difficile. Sur ce point, Ricardo est assez conciliant et je devrais m’en sortir quand même.
Comment arrives-tu à poursuivre ton activité sportive tout en continuant tes études ?
C’est compliqué car cela prend beaucoup de temps. L’école, c’est 35 heures de cours par semaine. Mais j’ai la chance d’avoir un directeur de département qui est assez conciliant et qui me permet d’organiser mon emploi du temps. Aussi, si un professeur est absent, je peux partir sans devoir justifier quoi que ce soit. Quand on est bien entouré, c’est assez facile de pouvoir trouver du temps pour s’entrainer. Et puis quand je m’absente, il y a une certaine entraide. Le fait que je fasse du sport à haut niveau est apprécié et mes amis m’envoient facilement les cours.
Combien de temps par semaine arrives-tu à consacrer à l’entrainement ?
J’arrive à faire cinq fois du vélo ce qui me fait des petites semaines avec entre huit et dix heures de selle, pour l’instant. Et puis, pendant les vacances, j’arrive à faire jusqu’à seize heures d’entrainement par semaine. Mais au-delà, cela devient compliqué.
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné l’an dernier au sein du Team BH-Suntour ?
Je ne sais pas vraiment. Je pense que c’est surtout le fait de ne pas réussir à m’entrainer convenablement qui m’a posé problème. Car l’entente était bonne au sein du groupe et avec l’encadrement. Le problème venait vraiment de moi, je n’arrivais pas à percer. J’espère que cette année je vais vraiment arriver à faire mon trou.
C’est-à-dire qu’à un moment donné, quelque chose à cassé dans ta tête et les études ont pris le dessus ?
C’est un peu ça, oui. A l’école cela ne se passait pas forcément très bien, je me sentais comme le dernier de la classe et sur le vélo, j’avais l’impression d’être le dernier du Team BH-Suntour. Certes j’avais des bons résultats mais par rapport à l’ensemble du Team, c’était moins bon. Et tout ça, forcément, pour la confiance en soi ce n’est pas génial. Alors j’ai préféré repartir de zéro, en changeant de département à l’école et en changeant de Team. J’avais vraiment besoin de repartir sur de nouvelles bases.
Cette année tu vas de ce fait te retrouver parmi les leaders du Team Look Beaumes-de-Venise, comment entends-tu gérer ça ?
Je ne me vois pas forcément comme un leader, je me vois plus comme un ancien voire le plus ancien. Ca me fait d’ailleurs bizarre car auparavant, j’étais souvent le plus jeune. Alors cette année, si je peux apporter un peu d’expérience je le ferai et bien sûr, je ferai le maximum pour apporter de bons résultats et rendre à Ricardo la confiance qu’il m’a accordée.
Quel va être ton programme et quels sont tes grands objectifs de la saison ?
Je vais commencer la saison par une Coupe d’Angleterre car malheureusement je ne peux pas me déplacer sur les Coupes d’Espagne avec le Team étant donné la distance. Du coup, j’ai privilégié la Coupe d’Angleterre pour tenter d’aller chercher les six points UCI afin de pouvoir m’aligner au départ des Coupes du Monde. Dans une année olympique cela risque d’être compliqué mais l’idée serait vraiment d’obtenir ces points pour pouvoir courir les Coupes du Monde cette année. J’aimerais également réussir du mieux possible les Coupes de France afin de me faire une place au niveau national.
D’un point de vue plus général, tes études vont te demander beaucoup de temps jusqu’en juin ou y-a-t-il des moments qui te permettront de privilégier le sport ?
Pour l’instant je démarre un nouveau semestre. Autrement dit, c’est vraiment en ce moment que je peux beaucoup rouler car à partir d’avril-mai j’aurais moins de temps. Mais à cette période de l’année ce sera plus du qualitatif au niveau du vélo donc je devrais pouvoir m’en sortir.
Quel est le premier rendez-vous que tu nous donnes ?
La Coupe de France à Saint-Raphaël avec pas mal d’étranger au départ, je crois. Alors si la forme est là ce serait vraiment pas mal d’accrocher un Top 30.
Qui dit année olympique dit question olympique, qui verrais-tu sur les podiums en cross-country ?
Chez les filles, je pense que c’est assez facile de mettre Julie Bresset sur une des marches du podium. Ensuite, la lutte sera rude pour les françaises concernant la deuxième place. En ce qui concerne les hommes, j’aimerais bien voir briller Maxime Marotte. Je l’ai côtoyé pendant deux ans et c’est vraiment quelqu’un qui le mérite. C’est un super gars et il se donne vraiment les moyens de réussir. Je pense également à Julien Absalon, bien sûr. Et puis sur la troisième marche du podium il faut bien mettre un étranger alors je dirais Jaroslav Kulhavy compte tenu de sa réussite l’année dernière.
Propos recueillis à Beaumes-de-Venise le 25 février 2012.