Arnaud, tu as découvert l’enduro à travers les Enduro Series de l’Oxygen Challenge, comment cela s’est-il passé ?
Ca s’est plutôt bien passé. C’était une première, c’est vrai, si l’on écarte deux descentes marathons que j’avais pu faire sur les Mégavalanches. Le profil enduro demeurait donc une découverte pour moi. C’est une très belle discipline du VTT, ça permet de se lâcher en descente et de profiter tranquillement des beaux paysages entre les spéciales. C’est plutôt positif.
Comment as-tu négocié les phases de transition ?
Je me suis retrouvé avec un vététiste de la Réunion. On a fait toutes les liaisons ensemble, ce qui a permis de discuter, d’échanger différents points de vue. En plus, il était originaire du Cantal ce qui lui a permis de m’expliquer un peu où nous nous trouvions. C’est un aspect sympa.
Cet enduro semblait toutefois typé plus cross-country, qu’en as-tu pensé ?
Tout à fait. Dans chaque spéciale il y avait une partie physique qui nécessitait d’avoir de la caisse. Il fallait trouver le bon compromis avec 400 ou 500 participants. Mettre un enduro typé tel quel comme on en retrouve sur les Enduro Series ou autres événements aurait fermé la porte à beaucoup de monde et aurait été trop galère pour le plus grand nombre des participants. Là, ils ont réussi à trouver le compromis pour que tout le monde puisse trouver du plaisir.
Comment t’es-tu situé sur un tel exercice ?
Tout ce que je sais, c’est que j’ai réussi à être assez propre, que je n’ai pas fait vraiment de fautes, je n’ai pas chuté ni crevé. Je pense que c’est pas mal. Maintenant, les vrais spécialistes de l’enduro ont le vélo adapté et possèdent une petite marge d’avance sur moi.
Tu as partagé ton week-end de l’Oxygen Challenge entre le stand Suntour où tu étais exposant et le vélo, comment as-tu géré cela ?
Je n’ai pas eu beaucoup le loisir de récupérer. Samedi soir, j’ai participé à une soirée qui a fini assez tard… J’ai alterné entre la compétition et le boulot, mais depuis que je fais du vélo j’arrive à coupler les deux donc ça ne me posait pas de problème cette semaine. Cette semaine, ce sera une grosse récupération. Je ne reprendrai pas la compétition avant la fin du mois, peut-être pour une reprise au Raid des Terres Noires, le 26 juin, qui est vraiment une super belle épreuve. Après, ce sera reprise de la Coupe de France début juillet avec passage au Mondial du VTT et Championnats de France dans un mois et demi.
Comment expliques-tu l’absence de pilotes de notoriété sur une épreuve comme l’Oxygen Challenge ?
Il y a une question de dates avant tout. Nous sortons d’une grosse campagne de Coupe du Monde et je sais qu’au niveau du team, Julie Bresset et Maxime Marotte avaient vraiment besoin de souffler. Il y a aussi la distance des épreuves qui peut rebuter. Les pilotes ont des échéances qui arrivent en juillet avec le test olympique et les Coupes du Monde en Amérique. Je pense qu’une épreuve comme l’Oxygen Challenge attirera des pilotes avec plus de notoriété sur des années post-olympiques.
Le début de saison a été fructueux pour le team BH-SR Suntour-Peisey Vallandry, quel est ton sentiment sur la relative explosion de Julie Bresset et Maxime Marotte ?
Julie, c’est une confirmation de ce qu’elle a pu faire l’an dernier. On sait qu’elle a un énorme potentiel. Etant jeune, elle a su garder du jus, sans trop en faire. Elle faisait du vélo pour le plaisir. Elle commence à découvrir l’entraînement et possède du coup une marge de progression énorme. Maxime, ça me fait vraiment plaisir car on savait qu’il pouvait marcher et faire un gros coup sur un grand jour. Il manquait seulement de régularité. Depuis le début de saison, il enchaîne les bons résultats, j’en ai des frissons.
On a le sentiment qu’ils progressent sûrement sans avoir encore atteint leurs limites, leur vois-tu des limites toutefois ?
Quand on écoute l’entraîneur de Julie Bresset, même lui ne connaît pas ses limites. Elle a un énorme bagage technique, c’est l’un des plus gros sur le circuit mondial. Elle a maintenant une marge de progression au niveau physique qui est très importante. Maxime confirme maintenant le potentiel démontré dans ses années Juniors, avec des podiums au Mondial. Mentalement, je sais qu’il est là. Il manquait un peu de réussite mais cette année, un an avant les Jeux, c’est son année.
Propos recueillis au Lioran le 5 juin 2011.