Arnaud, les jours se ressemblent pour toi. Au lendemain de ta victoire dans le prologue de l’Oxygen Challenge, tu t’adjuges le marathon avec le sourire du vainqueur…
Le sourire du vainqueur mais surtout le sourire d’en finir ! Ca a été très dur pour moi ce matin. Je pense même que ça a été l’une de mes plus dures journées sur le vélo depuis le début de saison. Je n’avais pas de grandes jambes et c’était vraiment difficile au début. J’ai laissé faire, je me suis dit que ça allait être long, et j’ai attendu des parties un peu plus techniques. Je suis resté longtemps 5ème, 6ème, puis tout s’est resserré dans la longue montée du Plomb du Cantal. A mon grand étonnement je me suis retrouvé assez vite devant. Après, j’ai réussi à partir dans la longue descente. Il m’a alors fallu gérer comme je le pouvais les 20 derniers kilomètres. C’était très dur et je suis très content d’en finir.
La dernière partie était annoncée la plus dure, avec 1000 mètres de dénivelé positif dans les 20 derniers kilomètres, tu confirmes ?
Je n’avais pas trop fait attention au profil, mais on m’avait dit que c’était dur sur la fin. Ca l’était. Il commençait même à faire chaud et on n’en voyait pas le bout. La fin de parcours est très difficile. Il fallait gérer son effort depuis le début, ne pas s’affoler. J’ai trouvé personnellement que c’était parti assez vite. J’ai préféré monter tout à mon rythme afin de faire la différence sur la fin.
Tu as finalement géré comme un marathonien ?
C’est vrai que j’ai trouvé que ça partait vite, qu’ils relançaient à fond. 86 kilomètres, c’est au moins cinq heures de course, donc plus un effort dans la continuité qu’un effort type cross-country où on relance vite. Je me suis dit ou bien ils sont très forts et dans ce cas tant mieux pour eux, ou bien je reviendrai sur la fin et c’est ce qui s’est passé.
Y as-tu toujours cru ?
Pas du tout. Jusqu’à la mi-course, ce n’était pas un grand jour pour moi, les jambes ne répondaient pas et j’ai pensé que ça allait être une très longue journée. Dans la longue montée, nous avions du visuel pour voir les écarts. J’ai vu que je ne perdais rien, et même que je revenais. Ca m’a surpris. Mon tout suspendu m’a aussi peut-être désavantagé au début sur les parties roulantes. A l’arrivée sur la crête, j’ai pu finalement vite reprendre les deux-trois minutes qui me séparaient de la tête. Là seulement j’ai commencé à y croire. Je savais qu’il fallait que je fasse la différence dans la descente, ce que j’ai fait, mais sur la fin de parcours j’ai fait une hypoglycémie donc j’ai fini comme je pouvais. Je n’avais pas les écarts sur mes poursuivants, j’avais peur qu’ils reviennent, mais ça a tenu et c’est parfait.
Comment expliques-tu cette hypoglycémie ?
Je suis exposant et nous avons pris le petit-déjeuner à 7h30, ce qui ne sont pas des conditions idéales pour préparer cette course.
Après ces deux victoires sur l’Oxygen Challenge 2011, place à l’enduro de dimanche ?
Oui, tout à fait. C’était aujourd’hui la journée la plus difficile, maintenant on va se faire plaisir dimanche sur l’enduro. Nicolas Vouilloz sera là dimanche, donc ça va être assez difficile de jouer la gagne. Pour ma part il s’agira d’une première expérience en enduro donc on verra ce que ça donne.
Propos recueillis au Lioran le 3 juin 2011.