Alexis, tu as remporté dimanche le Raid des Dentelles, comment c’était ?
Difficile ! J’ai fait une grosse semaine de fractionné. C’était ma première grosse semaine d’entraînement de l’année. Le contre-la-montre d’ouverture du Tour du Vaucluse a été une séance très intense. Au Raid des Dentelles j’avais vraiment les jambes qui brûlaient sur tout le circuit, mais finalement j’ai réussi à faire la différence grâce aux parties techniques en descente et en limitant la casse dans les montées. Je prendrai un jour de repos ce lundi pour aborder la deuxième manche de la Coupe du Monde à Houffalize au mieux.
Tu as donc tout donné car ton Tour du Vaucluse s’arrêtait là…
Voilà, il s’agissait de ma dernière étape en vue d’Houffalize. Il faut vraiment que je récupère après une semaine d’entraînement qui a été importante. Si je veux arriver avec de la fraîcheur et de l’énergie à Houffalize, il faut que je coupe.
Comment as-tu trouvé le parcours du Raid des Dentelles ?
Très agréable à rouler. Quand on y va à l’aveugle, qu’on ne le connaît pas, on rencontre pas mal de surprises, mais ça a fait travailler l’instinct VTT, techniquement, et c’est bien pour progresser. Le vent a séché le terrain. Il y avait beaucoup de graviers, beaucoup de cailloux, deux ou trois parties un peu glissantes mais c’était dans l’ensemble assez roulant.
Quand vas-tu partir à Houffalize ?
Jeudi, pour attaquer les premières reconnaissances vendredi.
Tu t’es classé 5ème à Saint-Raphaël le week-end précédent, comment juges-tu cette performance ?
Je pense avoir fait une bonne course. J’étais avec Stéphane Tempier pour la 2ème place jusqu’à la mi-course. Puis j’ai crevé et j’ai naturellement reculé. Je jugeais néanmoins manquer de rythme de course, c’est pourquoi je suis venu dans le Vaucluse ce week-end afin de travailler au mieux pour Houffalize.
Houffalize, ce sera la première étape de ta montée en puissance ?
Oui, à Houffalize, j’espère retrouver une bonne condition physique. Après, j’espère faire progresser ma forme jusqu’à Nove Mesto Na Morave et La Bresse. Normalement je devrais être bien le week-end prochain mais ça devrait aller encore mieux dans un mois. A Houffalize, c’est généralement très sélectif, très dur, des bosses avec de forts pourcentages. Il faudra un vélo très léger, le 26″ sera la meilleure solution.
Avec qui travailles-tu ?
Depuis 2005, je travaille avec Yvan Clolus, qui est devenu un ami. Je suis très proche de lui. Il est de très bon conseil et me permet de prendre du recul sur mon entraînement, d’aborder les compétitions avec le bon état d’esprit. C’est quelqu’un de très expérimenté, très fort techniquement. Il m’apporte beaucoup sur tous les plans.
Tu restes une grosse cote en vue des Jeux Olympiques de Londres, c’est aussi ton sentiment ?
Oui, même si j’ai eu une saison 2011 vraiment très compliquée. Je ne pars pas favori pour la sélection mais j’ai pu démontrer par le passé, avant mes pépins, que j’étais largement au niveau pour prétendre à une place aux Jeux Olympiques. J’ai envie d’y croire. Je suis assez confiant par rapport à mon niveau et à ma forme. En revanche je pars encore relativement loin sur la grille de départ. Il va me falloir aussi une part de chance. En étant optimiste, je m’imagine à Londres à 60/70 %.
Qui mettrais-tu dans la sélection à ce jour ?
Après la première manche de la Coupe du Monde, la place de Julien Absalon est incontestable. Stéphane Tempier et Maxime Marotte, y a pas photo, sont les 2ème et 3ème Français. Maintenant, ils ont axé leur préparation sur le début de saison. Or les JO, c’est en août. La sélection va davantage se jouer sur avril et mai sur les trois prochaines Coupes du Monde. C’est là qu’il faudra être en forme.
Tes soucis de 2011 sont derrière toi à présent. Qu’est-ce qui a été le plus dur : se reconstruire physiquement ou moralement ?
Honnêtement, tout n’est pas facile. Moralement, j’ai eu du mal à repartir du bon pied, à croire que j’avais encore toutes mes chances. Quand on part loin en Coupe du Monde, il faut refaire ses classes. Ce n’est pas facile mais en même temps c’est une bonne étape. C’est une motivation, quelque chose que j’ai déjà fait, que je sais faire et que je vais refaire pour prouver que j’ai vraiment ma place.
Quel a été le plus compliqué à ton retour ?
Le rythme de course m’a manqué car je n’ai pas beaucoup couru en 2011. Je me cherche encore un peu mais déjà je sens que ça commence à revenir. J’ai déjà couru trois courses nationales sur route en début de saison afin de me préparer et finir mon travail foncier et de force qui a pris une grosse part du travail cet hiver. J’ai volontairement décalé ma saison pour arriver en forme sur avril-mai puis être performant aux Jeux Olympiques, car c’est aussi ça l’esprit. Je referai un cycle de route en juin si je suis sélectionné.
Et si tu n’étais pas à Londres ?
Pour l’instant j’ai du mal à concevoir ma saison sans les Jeux Olympiques. J’ai tout misé là-dessus, tout mis en place pour que ça fonctionne. Je m’entraîne dur, j’optimise tout pour y être. C’est mon objectif numéro un, je ne pense à rien d’autre.
Propos recueillis à Beaumes-de-Venise le 8 avril 2012.