Alexandre, tu es pratiquant du trail lors de la coupure hivernale. Comment se passent tes épreuves à pied et que t’apporte le trail ?
J’ai commencé à pratiquer la course à pied en 2000 avec mon ami René. Je me suis pris au jeu et depuis 2008 je m’entraîne de plus en plus sérieusement pendant la coupure hivernale de la saison VTT. Depuis deux ans je suis membre de l’association Courir à Vergèze. Quand la saison de VTT se finit, j’ai hâte de sauter dans mes baskets pour retrouver mes camarades coureurs à pied. Il m’est toujours difficile de faire un choix dans le calendrier, j’ai envie de tout faire ! L’ambiance des courses est conviviale et décontractée, les coureurs s’entraident, s’encouragent, c’est vraiment sympa. La course à pied entretient mon physique, me fait office de renforcement musculaire du haut du corps. La course à pied m’oblige aussi à faire quelques étirements qui m’aident à m’assouplir.
La saison 2011 a été une de tes meilleurs depuis tes débuts en cyclisme. Vainqueur de la Coupe de France Masters, vice-champion de France, plusieurs victoires, tu te bonifies au fil des ans. Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Cette année j’ai fait une saison très régulière et cela a payé. Je suis globalement satisfait de ma saison, le bémol reste la place de vice-champion de France où il y avait plus fort que moi. Le point positif est d’avoir remporté le trophée des teams au scratch avec toute l’équipe de Véloroc et Yvon Miquel.
Tu as intégré le team Véloroc-Cavaillon où tu sembles t’épanouir et être serein auprès d’Yvon Miquel que tu as côtoyé déjà en 2002. Comment te sens-tu dans cette structure où tu as resigné pour 2012 ?
J’ai retrouvé une motivation avec Véloroc malgré la marche qu’il a fallu que je franchisse, celle de rentrer dans la catégorie des Masters, celle d’être le « pépé » de l’équipe ! L’ambiance familiale, tout en étant professionnelle, apporte à nous coureurs une sérénité qui nous permet de nous consacrer à la course. Bien sûr, je serai sous les couleurs du Véloroc pour 2012.
Tu pratiques le cyclisme depuis plus de quinze ans, tu as été pro en Espagne, Elite en France. A présent tu conjugues vie professionnelle et vie familiale tout en parvenant à être au top niveau sportif. Comment organises-tu tes journées ?
Mes journées sont toujours bien rythmées. Je travaille sur cinq jours, en général je m’entraîne sur le temps de ma pause-déjeuner, mais il m’arrive parfois de doubler le matin ou le soir à la frontale. Heureusement, à la maison, tout le monde est sportif, ça aide !
Malgré tes quinze ans de pratique, tu bénéficies d’un suivi, de conseils et de planification par un entraîneur. Qu’est-ce que cela t’apporte ?
Je n’étais plus en phase avec mon ancien entraîneur, j’ai donc tenté de m’entraîner seul, mais je ne suis pas arrivé à prendre assez de recul avec moi-même et j’ai eu tendance à en faire trop. J’ai alors tout repris avec mon entraîneur actuel Marc Colom, qui a su m’écouter, conjuguer mes contraintes professionnelles et mon entraînement pour me faire arriver au top de ma forme le jour J et me redonner confiance. Maintenant, il y a une réelle complicité entre nous.
A Super-Besse, malgré la victoire de Laurent Spiesser sur la manche finale, c’est toi qui a été déclaré vainqueur du classement général de la Coupe de France. Il y eu un litige et beaucoup de rumeurs circulent à ce sujet. Peux-tu donner la version officielle ?
C’est Dame Nature qui m’a donné un coup main pour décrocher la victoire de la manche de Super-Besse et celle de vainqueur du général Masters 1 2011, après le déclassement de Laurent Spiesser sur cette dernière manche. Sportivement, Laurent était le plus fort cette année, mais le non-respect de la nature lui a valu son titre comme le prévoit le règlement. Laurent et moi avons pu discuter avec le commissaire. Le coup est dur pour lui, mais je pense que le respect de la nature prime. C’est si simple de s’organiser pour ne pas jeter nos déchets (tubes, papiers…) sur les sentiers, que ce soit en compétition ou à l’entraînement. Trop souvent après une course, une rando ou une simple balade, je vois des déchets, une véritable pollution pour nous les Hommes mais qui a aussi un impact pour la faune et la flore. Chacun doit se prendre en charge, nous n’avons aucune excuse. La nature nous offre de beaux sentiers, nous devons les respecter pour sa sauvegarde et les générations futures. Nous, catégories Masters, devons montrer encore plus l’exemple. J’espère que la sentence envers Laurent, puisque nous en sommes arrivé là, ne restera pas veine, mais servira à une prise de conscience si cela n’est pas déjà la cas. Je tiens à saluer Eric Davaine qui ce jour-là à parfaitement géré la situation au podium.
Au sein du Team Veloroc tu assures un rôle de capitaine de route parmi un effectif très jeune composé de Cadets, Juniors, Espoirs. Que leur apportes-tu et eux que t’apportent-ils ?
Je ne suis pas tout seul à jouer ce rôle, il y a Nicolas Filippi et le reste de l’encadrement lors des déplacements sur les Coupes de France. Nous faisons les reconnaissances ensemble afin de donner nos conseils. Nous échangeons beaucoup afin de mettre chacun en confiance et ainsi partager notre expérience. Je suis présent aussi pour les conseils mécaniques. Les réglages des vélos, c’est mon travail puisque je suis mécano cycle au magasin Winbike. Le jour des courses Elites je suis sur les postes de dépannage puisque j’ai couru la veille.
Tu pratiques le trail avec succès, tu fais du VTT à haut niveau… une aventure en Xterra ne t’attire pas ?
Bien sûr que ça me tente beaucoup, mais j’ai un problème avec la natation. Il faudrait que je trouve un peu de temps pour prendre des cours et m’entraîner, il y a du travail. J’ai en 2009 participé à une manche Xterra Duathlon à Viré.
Tu résides en Languedoc-Roussillon, une région qui est caractérisée par l’exode de ses tops pilotes dans des structures hors région. Quel est ton point de vue à ce sujet ?
Ces coureurs sont toujours licenciés en Languedoc-Roussillon. A ce niveau les coureurs sont obligés d’intégrer des teams qui leur permettent de marquer des points UCI, avoir une logistique sur les Coupes du Monde, du matériel, les défraiements de déplacement et un salaire. Le rôle des comités est d’accompagner les jeunes coureurs, Cadets, Juniors, Espoirs vers le haut niveau, les accompagner sur les manches et championnats nationaux et leur donner les bases du VTT au travers de stages. A partir d’un certain niveau les coureurs sont obligés d’intégrer des teams. En Languedoc-Roussillon nous avons quelques structures qui peuvent prendre le relais sur le plan national.
Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec le 8 décembre 2011.