Adrien, on est en pleine trêve hivernale. Avant de se tourner vers 2012, quel dernier regard portes-tu sur l’année écoulée ?
Le bilan est plus que positif pour mon équipe car pour une première année d’existence nous avons obtenu les trois maillots : ceux de champion de France, de champion d’Europe et de champion du monde avec Fabien Canal, mais aussi trois podiums en Coupe du Monde et quatre médailles aux Championnats de France dont un titre ! Je pense que nous pouvons être fiers de ce beau bilan.
Quelles ont été les surprises et les déceptions ?
Fabien Canal a fait une saison exceptionnelle mais Fanny Bourdon a aussi réalisé une excellente saison malgré qu’elle n’ait pas été épargnée par les pépins physiques et les chutes. Au rayon des surprises, je retiens l’extraordinaire travail qui est fait entre les partenaires et les coureurs. Tout le monde s’implique à 200 % dans l’intérêt de l’autre comme Michelin, GT ou Marzocchi, qui nous ont fait rouler sur des prototypes toute l’année et ça fait plaisir quand on voit les pièces commercialisées par la suite. Je ne note pas de réelles déceptions mais peut-être plus des frustrations comme avec Fanny qui casse la chaîne dans le dernier tour à Pietermaritzburg et loupe le maillot de leader de la Coupe du Monde alors qu’elle était seule en tête !
Comment se passe la trêve hivernale ?
Tout simplement et très tranquillement car avec peu de changement. La structure étant nouvelle, mon but est de la pérenniser à présent. Nous avons un très beau collectif, jeune et moins jeune, résolument tourné vers les Coupes du Monde et la performance en vue des prochains Jeux Olympiques. Tous les billets d’avion sont déjà en ma possession et tous les hébergements Coupes du Monde sont déjà réservés pour aborder la saison 2012 sereinement, aussi bien pour moi que pour mes coureurs. Petit clin d’œil à mon acolyte des virées nocturnes dans tous les pays du monde, Maxime Lefèvre, kiné de l’équipe et qui abat un travail énorme. C’est une personne de confiance sans qui je serais perdu.
Au rayon des transferts, on ne note que des départs pour l’année II du team, pourquoi ?
Nous avons malheureusement dû resserrer les rangs pour pouvoir travailler plus sereinement et faire un travail de qualité avec chaque coureur, c’est pourquoi je n’ai pas conservé Thibault Poussin, Cécile Delaire, malgré une bonne saison, et Vivien Legastelois, qui lui est parti à l’étranger dans le cadre de son cursus scolaire. Nous ne devrions donc pas avoir de nouvelles recrues.
Et du côté des partenaires ?
Pas de changement, tous ont été très contents du travail accompli et de la présence médiatique qui a été assez énorme cette saison, donc tous ont resigné avec plaisir avec même des prolongations de contrat. Chose assez rare avec le contexte économique !
Quelles sont vos ambitions pour la saison 2012 ?
La saison 2012 va être un tournant pour beaucoup d’athlètes français avec les Jeux Olympiques. En ce qui nous concerne, beaucoup trop de gens nous ont enterrés trop tôt pour la sélection olympique concernant Cécile et Cédric Ravanel, mais croyez-moi que nous répondrons présents lors de la première manche de Coupe du Monde. Nous avons revu beaucoup de choses tout de suite après le Roc d’Azur et mis en place des solutions pour être compétitifs pour les Jeux. Alors oui, l’objectif 2012 ce sont les Jeux Olympiques, et oui Cécile et Cédric seront dans la bataille, vous pouvez me faire confiance. Quand j’ai quelque chose en tête je ne l’ai pas ailleurs et nous serons à Londres l’été prochain !
Julien Absalon champion olympique à Londres, tu y crois ?
Julien a les capacités physiques et morales pour devenir une troisième fois champion olympique, c’est un immense champion tout comme son mécano Julien Brugeas. Petite dédicace !
Qui seront selon toi les prétendants à la sélection nationale pour les JO ?
Julien paraît incontournable et incontestable. Maxime Marotte a pris un peu d’avance, il faut bien le reconnaitre. Après, j’ai une confiance aveugle en Cédric Ravanel pour montrer qu’il peut aussi faire partie du voyage. Pour les filles, Julie Bresset paraît elle aussi incontournable mais derrière cela semble un peu plus ouvert donc Cécile Ravanel peut tout à fait tirer son épingle du jeu. Je ne me fais pas trop de souci pour elle. Je sais qu’elle peut se dépasser pour atteindre son objectif !
Propos recueillis le 8 décembre 2011.