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Faisant face à l’Alpe d’Huez, mondialement connue pour les vingt-et-un virages qui hissent les champions du Tour de France dans la légende du sport, la station iséroise des 2 Alpes a bâti depuis une grosse quinzaine d’années sa propre identité en matière de cyclisme. Réception d’étapes du Tour de France en 1998 et 2002, organisation d’une cyclosportive de renom, et surtout avènement du VTT avec la mise sur pied d’événements incontournables dans un cadre dédié, l’été, à la pratique de la discipline.
C’est au milieu des années 90 qu’une première épreuve XC a fait son apparition aux 2 Alpes, ce qui était déjà une gageüre sur un terrain qui ne s’y prêtait pas tellement. Les vélos étant devenus plus techniques avec le développement de la discipline, la station a dès lors rapidement pu proposer des épreuves qui s’adaptaient davantage à son terrain. Est ainsi née en 2000 la Mountain of Hell, une descente marathon qui s’élance du glacier, les roues dans la neige, à 3200 mètres d’altitude, pour rejoindre tout schuss le village de Venosc après une bonne dose d’adrénaline.
La création, sur le modèle du Mondial du Ski et du Mondial du Snowboard, d’un événement baptisé Mondial du VTT Free Raid Classic, a ensuite posé le cadre du VTT alpin, la discipline propre à la station. « J’insiste sur le terme de VTT alpin, que l’on associe chez nous au ski alpin : on monte avec des remontées mécaniques et l’on redescend sur des pistes adaptées avec des couleurs de niveau, précise le directeur de l’Office de Tourisme des 2 Alpes Gilles Vanheule. Avec le Mondial du VTT, le but était de permettre, comme on le faisait en ski ou en snowboard, de tester du matériel. Nous avons instauré des sessions de tests autour desquelles se sont greffés les randonnées et le salon. »
L’organisation d’un événement majeur à l’ouverture de la saison estivale a permis de développer l’activité VTT l’été en supplément des activités de ski l’hiver. Aujourd’hui, VTT et 2 Alpes sont indissociables lorsque démarre la saison estivale. « Grâce à cet événement, nous avons installé un vrai état d’esprit de VTT alpin dans la station, affirme Gilles Vanheule. Des commerces professionnels se sont installés : nous sommes capables de réparer une fourche, un amortisseur, de proposer un équipement adéquat. Nous avons de vrais shops, une dizaine, avec du vrai matériel. » Les hébergements s’y sont mis aussi, se voyant attribuer un à plusieurs vélos en fonction de leurs prestations envers les cyclistes. Et dans les bars, les vidéos de mountain bike remplacent l’été celles de ski et de freestyle.
En 2012, la fréquentation VTT, estimée par rapport aux ventes de forfaits, a augmenté de 11 %. Elle a engendré 280 000 passages de VTT sur les dix remontées mécaniques adaptées. Absolument rien de comparable avec le ski l’hiver, qui entraîne 1,5 million de skieurs à la journée, ni même avec le ski d’été, qui génère 800 000 passages. Néanmoins, il ne s’agit en rien d’une activité anodine pour la station. Entre l’hébergement, le matériel, etc., un vététiste dépense un peu plus de 200 euros par jour de présence aux 2 Alpes.
Aussi, le site isérois s’est imposé avec le temps comme une vraie destination pour ceux souhaitant s’adonner à la pratique du VTT l’été, qu’ils soient Français ou étrangers puisque les Espagnols et les Italiens viennent pratiquer en Isère. Des étrangers qui représentent 35 % de la clientèle l’été contre 50 % l’hiver, ce pour quoi Les 2 Alpes se sont associées à la célèbre société Crankworx pour rassembler l’été dernier le gratin du VTT freestyle et freeride. « Nous avions besoin de sortir de nos frontières pour exporter notre image, confie Gilles Vanheule. Nous avons donc travaillé avec Crankworx pour avoir accès au nom et pouvoir organiser une édition aux 2 Alpes. Il en allait de notre crédibilité à l’étranger sur des disciplines Gravity comme le slopestyle, la descente ou l’enduro. » L’événement à lui seul a généré 1,5 million de visionnages sur Internet !
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