Après une bonne nuit de sommeil passée dans divers gîtes, chambres d’hôtes, campings ou hôtels lozériens, les concurrents se sont retrouvés à Rieutort de Randon, dans le massif de la Margeride, au nord du département de la Lozère. Au départ de Chanac, le comité d’organisation LVO avait prévu un transfert en bus avec des remorques adaptées pour les VTT. Tout a été minutieusement étudié pour le confort et la logistique des participants ! Ce dimanche 17 juin au matin, les vététistes quittaient les causses, le calcaire et les cailloux pour découvrir les chemins sablonneux, tourbeux et pentus de la Margeride. Bienvenue au pays de la mythique Bête du Gévaudan, du granite et des massifs boisés entrecoupés de pâturages verdoyants… Sacré contraste !
Le temps de boire un café à la terrasse d’un bistrot, huiler la chaîne et s’échauffer et il sera temps de s’aligner pour conclure cette Lozérienne 2012. Sur la ligne on retrouve les porteurs des maillots distinctifs : Sébastien Lefèvre (leader général), Déborah Motsch (leader femme), Etienne Puech (leader Espoir), Thibault Soutade (leader Junior) et Patrick Castanier (leader Master) et tous ont à cœur de défendre leur tunique sur les trois dernières spéciales de la journée.
6ème spéciale :
9h00, place centrale du village de Rieutort de Randon. Quelques anciens se dirigent vers l’église du bourg pour aller communier à la messe. Les concurrents, eux, s’alignent dans la zone de départ pour s’affronter sur les 6 kilomètres d’ascension (300+/50-) et rejoindre la chapelle Saint-Ferréol, nichée au fond des plantations de sapins sous le signal de Fortunio (1551 mètres d’altitude), à quelques encablures du lac de Charpal. Une montée sèche en quelque sorte où un groupe de cinq pilotes va rapidement s’isoler de la masse et gravir les larges chemins sablonneux, fuyants et pentus au pays du granit. Comme sur route, des attaques viendront secouer le groupe de tête mais il faudra attendre le dernier kilomètre sur un sentier étroit et sinueux pour voir quelques écarts se faire à la faveur de quelques passages techniques et de deux bourbiers, résidus des récentes fortes pluies de la semaine précédente ! Incisif et attentif, c’est le Lozérien Robin Defever qui s’impose de quelques secondes devant Julien Saussac et Etienne Puech alors que Sébastien Lefèvre gère ses efforts et se contente de contenir ses adversaires directs.
Pas le temps de flâner devant la belle chapelle Saint-Ferréol, les concurrents rejoignent rapidement le lac de Charpal implanté 2 kilomètres en contrebas de la ligne d’arrivée. Sur le parking du barrage, l’organisation et les suiveurs attendent les pilotes pour le traditionnel ravitaillement et un peu de mécanique car la boue et le sable de la Margeride mettent les VTT à rude épreuve.
7ème spéciale :
Le lac de Charpal, une retenue artificielle de 190 hectares nichée sur le plateau du Roy. Ancien édifice militaire, c’est à présent la réserve d’eau potable de la ville de Mende. Site naturel remarquable et paisible, les abords du lac ont été aménagés par la Communauté de Communes avec des circuits pédestres et cyclistes sur les berges du lac offrant de belles balades aux touristes. Cette 7ème spéciale emprunte justement les 8 kilomètres (50+/50-) de sentiers ceinturant au plus près le lac de Charpal. Les départs, par vagues de quatre concurrents, s’enchaînent toutes les minutes. Pas de motos ouvreuses sur ce site protégé mais de nombreux spectateurs pour encourager les pilotes. Sur les premiers kilomètres, larges et roulants, on observe une évolution en relais des concurrents pour tenter de réduire les écarts entre les groupes… avant de rentrer dans des monotraces rapides où l’évolution se fait les uns derrière les autres.
Il faut être vigilant et attentif pour bien aborder les nombreuses passerelles sur pilotis qui permettent de survoler les tourbières. Certains, à l’image du malheureux Aveyronnais Thibault Soutade, y perdront de nombreuses minutes à la suite de crevaisons, et des maillots de leader… Là encore, le jeune Lozérien Robin Defever remporte sa troisième spéciale après 18’16 » d’efforts. Il devance d’une poignée de secondes Julien Saussac, toujours placé et attentif à la moindre défaillance, et le leader Sébastien Lefèvre qui, au fil des spéciales, se rapproche d’un sacre.
Sur le parking du barrage, les concurrents se désaltèrent et prennent le nécessaire pour effectuer la longue, exigeante, mais sublime liaison entre le site de Charpal et le petit hameau de Veyrac. 22 kilomètres de chemins larges implantés sur les crêtes de la Margeride qui offriront aux concurrents des vues dégagées sur les sept éoliennes de la ville de Mende mais aussi le Mont-Lozère, l’Aigoual, les grands causses, et les contreforts de l’Aubrac où l’édition 2013 devrait s’aventurer… Sous un beau soleil et une chaleur de plus en plus marquée, les participants ont roulé sagement et les yeux grands ouverts pour imprimer ces paysages de grands espaces naturels. Même les Lozériens ont été sublimés par le panorama !
8ème spéciale :
Sous une forte chaleur, les concurrents ont délaissé les bois de conifères pour rejoindre les vallées de la Colagne et du Lot, ce secteur où le calcaire, le schiste et le granite se rencontrent, où les pins laissent place aux chênes et hêtres, et les cailloux de calcaire sont de retour aux affaires ! Le très petit hameau de Veyrac aura quintuplé sa population le temps d’une paire d’heures ! Deniers départ par vagues de quatre avec pour la majorité des participants l’idée de bien gérer le physique et le matériel dans ce secteur où les cailloux et les ronces sont de terribles pièges pour les pneus ! Cette dernière spéciale reliait Veyrac à la cité de Chanac qui aura eu le privilège de recevoir à deux reprises la caravane de cette Lozérienne 2012. 14 kilomètres de spéciale (340+/900-) exposés aux chauds, très chauds même, rayons de soleil. Avec un départ très rapide sur un profil fort descendant, les concurrents doivent affronter les terribles pentes des pistes DFCI exposées plein sud où une fournaise les attendait… que ce sera dur ! Les derniers kilomètres en monotrace à travers les bois de feuillus frais sont un régal de pilotage avant d’aborder un dernier sentier ombragé sur les berges du Lot pour rejoindre la cité de Chanac et franchir la ligne finale.
Il avait remporté le prologue et porté le maillot de leader tout au long de l’épreuve et c’est en grand vainqueur que le Rémois Sébastien Lefèvre a tout donné pour remporter cette étape finale et franchir la ligne les bras levés devant Julien Saussac et Robin Defever, ses plus proches poursuivants sur cette ultime étape.
A l’ombre des peupliers dans la cité de Chanac, les concurrents ont pu enfin souffler et ranger leurs affaires. Une bonne douche salvatrice prise au camping a permis d’évacuer la poussière à défaut de la fatigue accumulée au cours de ces neuf étapes. Il ne restait plus alors qu’à déguster un bon aligot-saucisses, préparé de mains de maître par le traiteur Frézal, toujours fidèle au poste.
Devant des tablées de concurrents affamés, le comité d’organisation LVO a débuté la remise des prix, richement dotée mais malheureusement marquée par l’absence des élus retenus aux élections législatives, ou des responsables du cyclisme lozérien. Mais cela n’a rien enlevé à la bonne ambiance générale, où les chants, une ola, une danse à laqueuleuleu et une distribution très aérienne de bonbons Haribo ont clôturé cette fabuleuse première édition !
Pour cette première édition on retiendra une organisation exceptionnelle et déjà très bien rodée, des paysages et parcours fabuleux qui ont ravi l’ensemble des participants et accompagnants, et un soleil radieux qui aura baptisé de la plus belle des façons cette 1ère édition.
Côté sport on se souviendra du beau vainqueur en la personne de Sébastien Lefèvre régulier et très bon pilote, sans oublier la première féminine Déborah Motsch qui a écrasé la concurrence et promené son joli sourire sur les sentiers lozériens. On soulignera la performance collective du Team Calvisson, où la jeunesse côtoie l’expérience, qui repart avec trois vainqueurs en Junior, Master 40 et Master 50. Et côté lozérien, même si la victoire finale leur échappe sur leurs terres, les cyclistes lozériens se sont bien défendus en s’adjugeant six spéciales sur neuf.
Les coureurs présents sur les podiums ont tous ovationné l’organisation et attendent déjà l’édition 2013. On en salive d’avance !