Rémi Laffont en interview | © Vélo 101
Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Rémi Laffont, j’ai débuté le vélo à l’école de vélo de Bagnières à l’âge de 10 ans et maintenant je suis professionnel dans une équipe allemande de VTT depuis 5 ans. Cet hiver je me suis engagé sur l’Arabian Epic Series en VTT marathon qui représente 9 manches, c’est un gros défi, alors pas de coupure hivernale la saison continue. Ca va être long et il fait très chaud, il y a deux semaines j’étais à Abu Dhabi et il faisait 36-37 degrés, ça change des formats européens et c’est intéressant. J’ai fini ma saison classique au Roc d’Azur avec l’épreuve du Roc Trophy, où je prend la seconde place.
Pourquoi as-tu choisi de te préparer à l’Arabia Epic Series avec le Roc Trophée et non le marathon ?
L’avantage du Roc Trophy c’est qu’on fait le marathon, mais on est pas frais. J’avais déjà ma qualification pour les championnats du monde marathon pour l’an prochain alors une Coupe du Monde en plus ou en moins ça ne change pas grand chose. En revanche, un podium sur le Roc Trophy est toujours intéressant à prendre.
Qu’est ce que ça a donné sur la première manche à Abu Dhabi ?
Je remporte cette épreuve alors je suis leader de l’Arabian Epic Series, ce qui tombe bien puisque je suis ambassadeur de l’évènement, ça lance bien la saison hivernale. J’espère ramener le maillot de leader à la fin de l’hiver.
Rémi Laffont en action | © Team Rose Vaujany
Tu fais partie du team Rose Vaujany, que peux-tu nous dire de cette structure ?
Le Team Rose Vaujany n’est pas très connu en France, il l’est bien plus à l’étranger. On en entend parler grâce à mes deux coéquipiers, Simon qui a gagné deux fois la Coupe du Monde de sprint XC Eliminator et Stéphen double vainqueur du classement général de la Coupe du Monde marathon. On a des gros palmarès dans l’équipe mais c’est une petite structure, nous sommes que quatre avec trois garçons et une fille. Peut-être que médiatiquement en France on a du mal à s’implanter, je ne sais pas trop pourquoi… C’est une bonne question.
Selon toi, qu’est ce qui explique que le VTT marathon n’arrive pas à percer, contrairement à l’Allemagne ou l’Autriche ?
Je pense que la puissance qu’à apporté Julien Absalon en VTT XCO à la France ne permet pas au VTT Marathon de percer autant qu’en Allemagne ou en Autriche, le VTT français s’est orienté vers la discipline olympique, avec les jeunes Koretsky, Sarrou, Carod… alors c’est normal que ce soit médiatisé. En VTT marathon nous n’avons de grosse tête d’affiche et dans ce monde là il est difficile de trouver des contrats professionnels.
Penses-tu que le VTT marathon tend à s’orienter sur du VAE (vélo à assistance électrique) ?
Ça se fait déjà sur certaines courses avec des compétitions VAE, avec la gestion des batteries plus que la performance en elle-même. Le VAE c’est génial pour le développement du tourisme, il permet à tout le monde de gravir des sommets et de se faire plaisir.
Petit retour sur le championnat de France 2018, que peux-tu nous dire de cette épreuve à froid ?
J’étais vice-champion de France il y a deux ans, j’étais vraiment au départ pour tenter de l’emporter et je casse mon câble de dérailleur après 5 kilomètres de course. A partir de là ça a été dur psychologiquement. La saison 2018 a été compliquée en débutant par un gros accident au Canada, mais elle s’est plutôt bien terminée avec une qualification au championnat du monde et je re signe avec mon équipe pour l’an prochain.
Serait-il pas mieux de regrouper toutes les disciplines du VTT sur un week-end lors du championnat du monde ? Car les mondiaux Elimanator en Chine ont peu ou pas de retombés médiatiques.
Médiatiquement ça pourrait donner de l’élan mais ce qui freine c’est les marques qui supportent leurs têtes d’affiches respectives dans une discipline. Ça plombe un peu les disciplines et médiatiquement pour les coureurs de l’Eliminator c’est compliqué, ils ont beaucoup moins de visibilité que les coureurs du XCO.
Rémi Laffont VTT marathon | © Team Rose Vaujany
Comment te gères-tu niveau entraînement ?
J’ai un passé sur route chez les jeunes, j’en fais encore beaucoup pour le fond afin de bâtir la base foncière. Je repousse mon corps sur les sorties longues et ça sert sur les courses à étapes en VTT marathon. Ensuite j’ai la chance d’être dans mon équipe pour faire de belles courses de VTT XCO à l’international, comme cette année à Cairn, à Albstadt ou à Mont Saint-Anne. Pour être un bon marathonien il faut l’habilité d’un coureur de VTT XCO et la caisse d’un routier, ce que j’ai choisi c’est le VTT marathon par étapes.
Quelles sont tes ambitions pour 2019 ?
J’ai appris que les championnats de France seront à Ornans, ce n’est pas forcément une course qui me correspond mais j’y vais pour gagner. J’ai également vraiment à coeur de remporter l’Arabian Epic Series cet hiver, la prochaine manche est le 16 novembre.