Chronologiquement, comment s’est passée l’étape de Petra en Jordanie ?
J’attendais beaucoup de la Jordanie. Les organisateurs nous avaient promis du beau VTT, immersion culturelle, découverte patrimoniale, des paysages magnifiques. Ils ne nous ont pas menti ! On avait un prologue de 17km et 3 étapes. Départ d’Amman, passant par la mer morte avec une ville étape au bord de l’eau, on traversait des sites magiques comme le Mont Nebo, le château croisé de Shobak pour terminer l’épreuve à Petra. On a eu une bonne bagarre avec Emeric Turcat et Daniel Gathof
© Rémi Laffont
Quels sont les différences de paysages, de parcours, de température si… ?
À la différence des autres étapes de l’Arabian Epic, en Jordanie l’accent avait été mis sur l’immersion culturelle. Le principal partenaire de l’évènement étant le département du tourisme, l’idée de l’épreuve était de faire découvrir la Jordanie. Le VTT est un parfait outil pour ça.
Les parcours étaient très intéressants. Evidemment on peut toujours attendre plus de singles, plus d’engagement technique, mais il y en avait suffisamment pour prendre vraiment du plaisir sur le vélo. Les étapes n’étaient pas évidentes, de longues ascensions, du pourcentage, de belles descentes derrière. De quoi faire la différence sur tous les terrains, physiquement ou bien techniquement. Point de vue météo, rien à voir avec les Emirats. Température entre 15 et 20 degrés, un peu de pluie sur le premier jour et en 30 km de vélo on se retrouve dans le désert à près de 400m en dessous du niveau de la mer. Pays de contraste, on en a pris plein les yeux !
Comment as-tu géré de ton côté ?
Je n’ai pas été bien chanceux. Je casse mon cadre le premier jour, je prends du temps pour le général face à E. Turcat et D. Gathof. J’ai essayé de gérer au mieux les jours de course et je remporte la dernière étape qui arrivait à Petra. J’en suis satisfait. Je venais pour gagner l’épreuve, c’est certain, mais il faut toujours sortir au mieux des difficultés. Je gagne à Petra, l’étape qui démarrait du château croisé de Shobak. Elle représentait beaucoup de choses pour moi et je la voulais donc bilan très positif.
© Rémi Laffont
Côté participation, comment c’était vis-a-vis des manches précédentes ?
Moins de monde que sur les autres manches. Ce n’est pas évident d’attirer des cyclistes sur cette partie du monde. Ce n’est pas dans les moeurs, il y a beaucoup de stéréotypes sur ces destinations et très peu de locaux font du vélo alors forcément c’est compliqué pour un organisateur. Mais ils sont motivés, croient en leur projet et si on s’y lance alors on adhère !
Quel bilan tires-tu de cette Arabian Epic 2018/2019 ?
Bilan positif à 100% à mes yeux.
C’était un défi pour la période hivernale où l’objectif était d’aller chercher de nouvelles expériences à vélo, de nouvelles pistes pour réorienter la politique de l’équipe après notre remaniement. On est plus que satisfait.
On a rencontré des gens incroyables, porteurs de vrais projets pour l’avenir lointain de notre sport. Nous prenons maintenant part à ces objectifs futurs. C’était enrichissant et maintenant motivant !
Plus personnellement, je sors vainqueur de l’Arabian Epic Series, première course de ce format disputée au Moyen-Orient. Il n’y a plus beaucoup d’espaces sur terre où l’on peut agir en pionnier. On l’a fait là-bas. Faire parti des premiers cyclistes à avoir roulé dans la cité nabatéenne de Petra résume bien l’idée.
© Rémi Laffont
Quels conseils donnerais-tu à un « néophyte » du désert quant à cette Arabian Epic?
Faire le saut sans hésiter !
Ce n’est pas évident de se lancer mais on en ressort convaincu d’avoir fait le bon choix.
Techniquement, le sable est l’élément à appréhender sans négligence. Pour le reste du terrain, un vététiste s’en sort dans toutes conditions !
L’autre critère, comme toujours dans des lieux si différents culturellement, c’est l’alimentation. Penser en amont son repas, sa digestion.
Evidement, qui dit Désert dit Eau, alors attention à l’hydratation. Un matin peut être frais à 6h au départ sur la ligne mais on se retrouve vite avec le soleil au zénith et 40 degrés…
Vaut-il mieux commencer par une manche solo ou viser une manche sur plusieurs étapes ?
Pour une expérience complète, je dirais une manche sur plusieurs étapes. Mais je n’ai pas un regard objectif !
C’est le meilleur moyen de « rentabiliser » son voyage sur tous les plans.
Tu es allé à Oman début mars ? si oui :
La course à Oman n’a pas été maintenue. Malheureusement, à la dernière minute les autorités locales n’ont pas donné les autorisations nécessaires pour rouler dans certaines zones protégées. Ce sera pour l’an prochain !
© Rémi Laffont
Qullles vont être tes prochaines étapes cette saison ?
Cette saison, je reprends un calendrier plus classique après l’Arabian Epic. Des classiques du calendrier puis je vais prendre le départ de la Transpyr, en Espagne, que j’avais remporté il y a 3 ans. L’Alps Epic aussi sur les agendas tout comme une course par étapes en Colombie, la Leyenda et une autre course par étape en Israël.
Comment sera composé ton team ?
Deux nouvelles recrues cette année, Gali Weinberg israélienne et Marion Fromberger jeune allemande très talentueuse qui vient de remporter la première manche de la coupe du monde XCE ce week-end ! Donc du joli petit monde qui arrive dans l’équipe avec de nouveaux objectifs et nouvelles idées.