Si toutes les conversations en ce début 2012 tournent immanquablement autour de la question de la représentation française aux JO, on peut dire que si Londres est dans les têtes, les favoris français qui se détachent ont répondu avec les jambes cet après-midi sur le superbe circuit de Saint-Raphaël, qui inaugurait la Coupe de France pour la cinquième fois consécutivement. Circuit de 5,5 kilomètres, piégeur, on l’a déjà souligné, avec des ornières et des saillies bien cachées sous la poussière. C’est l’un de ces cailloux mis à nu après les multiples passages des pilotes qui va d’ailleurs empêcher Maxime Marotte (BH-SR Suntour-Peisey Vallandry) de réaliser un gros coup, on dira même un très gros coup, à savoir battre Julien Absalon (Orbea) sur ses terres ou presque car le parcours d’aujourd’hui est le jardin d’entraînement du champion olympique.
Que serait-il advenu si le pneu arrière de Maxime Marotte n’avait pas fait cette rencontre fortuite avec un caillou trop tranchant ? La question restera en suspens. Parti très fort d’entrée de jeu, le pilote BH prend tout de suite les devants sur ce circuit de poussière qui surplombe la Méditerranée et que domine encore un ciel principalement ensoleillé. Maxime Marotte est dans l’allure. Son attaque précoce n’était certainement pas le fait d’une précipitation. Il a les jambes pour tenir bon et les écarts enregistrés sur la ligne d’arrivée vont d’ailleurs dans ce sens. Pourvu de 10 secondes d’avance sur Julien Absalon au terme du premier des six tours, l’homme de tête double la sentence à l’issue de la deuxième boucle, qu’il termine avec 18 secondes d’avance sur Absalon. Mais le piège va se refermer sur lui avant la mi-course. Maxime Marotte crève de l’arrière loin du poste matériel, qu’il doit regagner à pied, et Absalon en profite pour passer devant.
Devenu trop diesel, comme il le confessera à l’arrivée, Julien Absalon retrouve alors des sensations. Après une première demi-heure très dure pour le Lorrain, ça va de mieux en mieux. Il s’approche alors du maximum de son potentiel pour signer des temps constants au fil des boucles et accroître son avantage sur son suivant. Ce suivant, c’est Stéphane Tempier (TX Active-Bianchi). Tombé d’emblée dans le premier virage, le pilote aura fait deux gros tours pour revenir mais paiera quelque peu ses efforts dans le final. Il sera néanmoins poussé à insister par le retour pressant de Maxime Marotte, le grand malchanceux du jour, et qui vient mourir à 18 secondes de Tempier dans le dernier tour, conservant une place sur le podium, la 3ème, mais certainement pas celle pour laquelle il semblait prédestiné aujourd’hui. Sans une maudite erreur de pilotage.
Absalon, Tempier, Marotte, voilà qui confirme les impressions ressenties et laisse préfigurer une possible composition de l’équipe de France à Londres. La pression des JO, on l’aura aussi vue à certains détails inhabituels ce week-end sur les étapes de Coupe de France. Présence des entraîneurs personnels des pilotes comme Olivier Maignan ou Mickaël Bouget, présence des manufacturiers comme Michelin venus pour faire le point et assister au mieux leurs teams partenaires, et bien sûr présence d’Yvon Vauchez, l’entraîneur national qui, arrivé hier en début d’après-midi, n’aura pas manqué grand-chose des courses Juniors, puis Espoirs-Elites femmes et hommes. Interviews passionnantes à découvrir sur Vélo 101 la semaine prochaine. Peu de pilotes étrangers, en tout cas moins qu’n 2011. La raison ? Simple, tous les pays limitrophes (Italie, Espagne et Suisse) avaient eux aussi leurs coupes nationales en ce début d’avril.
En conclusion de ce week-end magnifique, il faut souligner la superbe ambiance tout au long de ces trois jours, le très gros travail de l’OCR Saint-Raphaël avec son président Jean-Louis Mattéoli et toute son équipe, avec les fidèles partenaires comme Pierre et Vacances et les cycles Béraud. Le Roc d’Azur clôt la saison dans le Var, Saint-Raphaël l’ouvre de la plus belle des manières, et on ne comprendrait pas que la ville varoise ne se positionne pas pour un nouvel élan en 2013. Tout le monde s’y plaît et le vote est acquis. Ne serait-ce que pour comparer les résultats de ce week-end avec ceux qui interviendront dans quatre mois et demi sur les pistes londoniennes retenues dans le cadre des Jeux Olympiques. La deuxième manche de la Coupe de France, quant à elle, se tiendra à Saint-Pompom (Dordogne) les 26 et 27 mai.
Classement :
1. Julien Absalon (Orbea) en 1h35’27 »
2. Stéphane Tempier (TX Active-Bianchi) à 1’20 »
3. Maxime Marotte (BH-SR Suntour-Peisey Vallandry) à 1’38 »
4. Fabien Canal (GT-Skoda-Chamonix) à 2’26 »
5. Iñaki Lejarreta (Orbea) à 3’29 »
6. Alexis Vuillemoz (Lapierre International) à 3’44 »
7. Cédric Ravanel (GT-Skoda-Chamonix) à 4’32 »
8. Marc Colom (New Cycling) à 6’09 »
9. Ludovic Dubau (New Cycling) à 6’23 »
10. Marvin Gruget (Look-Beaumes-de-Venise) à 7’45 »
Classement Espoirs Messieurs :
1. Marvin Gruget (Look-Beaumes-de-Venise) en 1h43’12 »
2. Hugo Drechou (New Cycling) à 56 sec.
3. Ruben Scheire (BH-SR Suntour-Peisey Vallandry) à 1’26 »
4. Jordan Sarrou (Lapierre International) à 1’42 »
5. Thomas Lapeyrie (Lapierre International) à 3’21 »
6. Bart De Vocht (BEL, Goeman Scott Cycling) à 4’27 »
7. Joris Bagnol (Look-Beaumes-de-Venise) à 4’34 »
8. Arthur Tropardy (Look-Beaumes-de-Venise) à 5’06 »
9. Alrick Martin (Cube Giromagny) à 5’19 »
10. Paul Mathou (Creuse Oxygène) à 5’21 »