Pour cette 50ème édition, les organisateurs du Tour de Turquie ne pouvaient rêver d’un scénario plus indécis ! 48 heures avant que les coureurs ne rejoignent le continent européen pour la dernière étape, l’écart ne peut être plus minime entre le jeune Adam Yates (Orica-GreenEdge), leader depuis hier, et l’ancien porteur du maillot turquoise Rein Taaramae (Cofidis). Autant dire que le Britannique ne sera tranquille que lorsque la ligne sera franchie à Istanbul demain après-midi. En attendant, les deux dernières étapes qui devaient se réduire à une lutte entre sprinteurs se retrouvent pimentées par un affrontement britannico-estonien pour l’obtention du classement général. Tout est possible avec le jeu des bonifications, mais le champion d’Estonie signe une trêve aujourd’hui, sans doute pour mieux lancer les hostilités demain.
À défaut d’une bataille rangée entre Yates et Taaramae aujourd’hui, un nouvel épisode du mano a mano Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step)-Elia Viviani (Cannondale) est proposé ce samedi. Comme c’était prévu, les sprinteurs seront les seuls protagonistes à tenir le haut de l’affiche sur cette avant-dernière étape reliant les deux stations touristiques de Kusadasi et d’Izmir. Seuls ? Pas tout à fait. Auparavant trois hommes vont se mettre en évidence en faussant compagnie au peloton. La tentative de Piotr Gawronski (CCC Polsat Polkowice), Wesley Kreder (Wanty-Groupe Gobert) et Wesley Sulzberger (Drapac) sera aussi courageuse qu’infructueuse. Le peloton ne veut pas avoir de mauvaises surprises et ne laisse aucune marge de manœuvre au trio en ne lui accordant qu’un avantage de 3 minutes.
Dans ces conditions, malgré une belle résistance, les trois hommes seront repris à 9 kilomètres du but par le paquet déjà nerveux et perturbé par quelques chutes en cours d’étape. Et l’emballage massif tant attendu est encore marqué par quelques empilages. Le premier, en milieu de peloton, intervient dans un virage en épingle à moins de 2 kilomètres de l’arrivée, mais ne bloque aucun favori. Le second, nettement plus spectaculaire, se produit à 300 mètres de la ligne et jette au sol Danilo Napolitano (Wanty-Groupe Gobert) et bien d’autres.
Peut-être perturbé par les chutes qui marquent cette fin d’étape, le train si infaillible de Mark Cavendish en début de semaine se met à dérailler. La garde rapprochée du Britannique se met en évidence trop tôt. Son dernier homme, Alessandro Petacchi s’écarte rapidement et l’ancien champion du monde se retrouve le nez dans le vent à 200 mètres de la ligne. Calé dans le sillage de Cavendish, Elia Viviani profite de l’aspiration pour sauter son adversaire dans les 150 derniers mètres. Déjà vainqueur de la 5ème étape avant-hier, l’Italien devance son compatriote Andrea Guardini (Astana).
Les deux hommes devraient avoir une nouvelle occasion d’en découdre demain autour d’Istanbul (121 kilomètres) pour la 8ème et dernière étape.
Classement 7ème étape :
1. Elia Viviani (ITA, Cannondale) les 136 km en 3h04’25 » (44,3 km/h)
2. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
3. Mark Cavendish (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
4. Kris Boeckmans (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
5. Theo Bos (PBS, Belkin) m.t.
6. Kristian Sbaragli (ITA, MTN-Qhubeka) m.t.
7. Ahmet Orken (TUR, Torku Sekerspor) m.t.
8. Michael Van Staeyen (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) m.t.
9. Ken Hanson (USA, Unitedhealthcare) m.t.
10. Wouter Wippert (PBS, Drapac) m.t.
Classement général :
1. Adam Yates (GBR, Orica-GreenEdge) en 27h51’22 »
2. Rein Taaramae (EST, Cofidis) à 1 sec.
3. Romain Hardy (FRA, Cofidis) à 39 sec.
4. Davide Formolo (ITA, Cannondale) à 40 sec.
5. Davide Rebellin (ITA, CCC Polsat Polkowice) à 44 sec.
6. Juan José Cobo (ESP, Torku Sekerspor) à 45 sec.
7. Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida) m.t.
8. Luis-Leon Sanchez (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 47 sec.
9. Adam Hansen (AUS, Lotto-Belisol) à 54 sec.
10. Enrico Barbin (ITA, Bardiani-CSF) à 1’04 »