Vive le vent d’hiver

Il y a dix ans, sur une idée commune d’Eddy Merckx et de l’émir du Qatar, Amaury Sport Organisation découvrait un Etat du Moyen-Orient pas plus grand que l’Ile de France, aride, plat et désertique, mais terriblement ambitieux. C’était bien avant que le pays n’acquiert le Mondial de handball 2015 et la Coupe du Monde de football 2022. Bien avant qu’il n’investisse dans le PSG et les droits télé de la Ligues des Champions. Bref, si l’on arrive plus aisément à situer le Qatar sur une carte aujourd’hui, ce n’était pas autant le cas il y a dix ans, lorsque débarquèrent des pionniers à vélos : les coureurs pros. A l’aube de sa 11ème édition, l’épreuve qatarie est devenue incontournable en début d’année. Elle y marque la rentrée d’un grand nombre de vedettes, qui viennent y chercher la douceur du climat, un superbe accueil et de belles routes planes.

Mais les routes planes recèlent bien des dangers. En l’absence de la moindre végétation au bord de ces longs bouts droits d’asphalte tracés à la règle dans le désert, le vent prédomine. A lui seul, il représente l’obstacle d’une course qui sillonne le Qatar du nord au sud, d’ouest en est et vice-versa. Alors, en fonction de sa vigueur et de sa provenance, le vent complique la tâche des coureurs engagés, qui doivent y mener au quotidien des courses de bordure dignes de celles que l’on rencontre dans nos contrées du nord de l’Europe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le palmarès du Tour du Qatar réunit des sprinteurs adeptes des courses du nord. Des Flahutes de sang ou de cœur. Et c’est tout logiquement vers eux que se tourneront à nouveau les regards à compter de demain et jusqu’à vendredi, dans une course qui compte cinq étapes en ligne entrecoupées, lundi, par le retour d’un contre-la-montre par équipes sur 11,3 km.

Sur les terrains ventés de la péninsule moyen-orientale, on devrait assister à quelques belles batailles entre les sprinteurs et leurs équipiers. Spécialiste du genre, Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step) s’est annoncé en forme au Tour de San Luis. Protégé par Francesco Chicchi et Gert Steegmans, il retrouvera au Qatar le champion du monde Mark Cavendish (Team Sky) et le n°1 mondial Philippe Gilbert (BMC Racing Team), mais aussi Tyler Farrar (Garmin-Barracuda), Peter Sagan (Liquigas-Cannondale), Thor Hushovd (BMC Racing Team), John Degenkolb (Project 1t4i), Mark Renshaw (Rabobank), Robbie McEwen et Allan Davis (GreenEdge), Andrea Guardini et Filippo Pozzato (Farnese Vini), Denis Galimzyanov (Team Katusha), Fabian Cancellara (RadioShack-Nissan) et Arnaud Démare (FDJ-BigMat).

Le parcours :

• 1ère étape (dimanche 5 février) : Barzan Towers-North Atlantic College (142,5 km)
• 2ème étape (lundi 6 février) : Lusail-Lusail (11,3 km CLM/équipes)
• 3ème étape (mardi 7 février) : Dukhan-Al Gharafa Stadium (146,5 km)
• 4ème étape (mercredi 8 février) : Al Thakhira-Madinat Al Shamal (144 km)
• 5ème étape (jeudi 9 février) : Camel Race Track-Al Khor Corniche (160 km)
• 6ème étape (vendredi 10 février) : Sealine Beach Resort-Doha Corniche (120 km)

Les 10 derniers vainqueurs :

2011 : Mark Renshaw (AUS, HTC-Highroad)
2010 : Wouter Mol (PBS, Vacansoleil)
2009 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2008 : Tom Boonen (BEL, Quick Step)
2007 : Wilfried Cretskens (BEL, Quick Step-Innergetic)
2006 : Tom Boonen (BEL, Quick Step-Innergetic)
2005 : Lars Michaelsen (DAN, Team CSC)
2004 : Robert Hunter (AFS, Rabobank)
2003 : Alberto Loddo (ITA, Lampre)
2002 : Torsten Wilhelms (ALL, Team Coast)

La liste des engagés :