Renca-Juana Koslay. 168.7 kilomètres qui auraient dû servir de transition avant l’étape-reine de samedi à Merlo, déterminante pour l’issue de ce 10ème Tour de San Luis. Une étape dont on aurait presque pu écrire le scénario à l’avance: une échappée qui part de loin, laquelle se fait éventuellement rattraper ou non et puis sprint massif pour la victoire finale ou les places d’honneur. Une étape courue sous la chaleur, rapide et sur d’interminables lignes droites, puisqu’entre Renca et Juana Koslay, c’est tout plat.
Mais voilà. C’était sans compter sur les choses imprévisibles du vélo. Nous sommes à 30 kilomètres de l’arrivée, quatre échappés sont à l’avant : Tivani (Argentine), Ibarra (SEP San Juan), Cabrera (Uruguay) et Diaz (Delko Marseille) partis à 110 kilomètres du but. Ils tiennent le coup et s’entendent parfaitement. Leur avance maximum atteindra 5 minutes. Il reste 60 kilomètres lorsque le peloton se réveille et entame la chasse. La sélection d’Italie, les Tinkoff, les Astana, les Etixx-Quick Step et les Movistar se retroussent les manches et vont au charbon.
Il reste 2’50 » à la pancarte des 30 kilomètres aux quatre fuyards, on pense que c’est bien cuit pour l’échappée. C’est à ce moment-là que se produit, sans que l’on sache bien comment, une très grosse chute qui mettra une bonne moitié du peloton à terre. Plusieurs coureurs de Movistar Team sont impliqués, dont Nairo Quintana ainsi que son coéquipier Adriano Malori, le plus durement touché. Ce dernier devra être hospitalisé et restera en observation pendant 48 heures. Parmi les autres coureurs blessés dans la chute, il y a, entre autres, Fernando Gaviria et son coéquipier chez Etixx-Quick Step, Rodrigo Contreras qui devront abandonner tous les deux.
Dans le peloton, les coureurs épargnés relèveront la poursuite laissant aux échappés, qui ne sont plus que trois, tout le loisir de se disputer la victoire d’étape. Le jeune Argentin German-Nicolas Tivani sera le plus rapide du groupe et distancera dans l’ordre Daniel Diaz et Emiliano Ibarra.
Demain sera un autre jour avec une configuration de course bien différente. L’arrivée en altitude fait figure d’épouvantail pour ceux qui ne grimpent pas ou pour ceux qui sont bien entamés par la fatigue. En effet, l’ascension finale est longue de 16 kilomètres, avec une moyenne de 7.9 %. Elle devrait donner lieu à une bonne bagarre pour décider du vainqueur final de l’épreuve puisque quatre coureurs se tiennent en moins d’une minute en tête du classement. – De notre correspondant Jean-Michel Karsenti
Classement 5ème étape :
1. German-Nicolas Tivani (ARG, Argentine) les 168,7 km en 3h37’39 » (46,5 km/h)
2. Daniel Diaz (ARG, Delko Marseille Provence KTM) m.t.
3. Emiliano Ibarra (ARG, SEP San Juan) m.t.
4. Elia Viviani (ITA, Italie) à 1’34 »
5. Lucas-Sebastian Haedo (ARG, Jamis) m.t.
6. Eduard Grosu (ROU, Nippo-Vini Fantini) m.t.
7. Davide Cimolai (ITA, Lampre-Merida) m.t.
8. Yannick Martinez (FRA, Delko Marseille Provence KTM) m.t.
9. Marco Canola (ITA, unitedhealthcare) m.t.
10. Grega Bole (SLO, Nippo-Vini Fantini) m.t.
Classement général :
1. Eduardo Sepulveda (ARG, Fortuneo-Vital Concept) en 15h39’29 »
2. Dayer Quintana (COL, Movistar Team) à 3 sec.
3. Rodrigo Contreras (COL, Etixx-Quick Step) à 38 sec.
4. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) à 42 sec.
5. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana Pro Team) à 51 sec.
6. Roman Villalobos (CRC, Costa Rica) à 1’06 »
7. Janier Acevedo (COL, Team Jamis) à 1’09 »
8. Ilia Koshevoy (BLR, Lampre-Merida) à 1’22 »
9. Rafal Majka (POL, Tinkoff) à 1’36 »
10. André Cardoso (POR, Cannondale) à 1’37 »