Un an. C’est le temps que Yoann Offredo (FDJ-BigMat) devra passer à ronger son frein cette saison, lui qui incarne depuis deux ans maintenant l’avenir du cyclisme français dans les classiques, et qui est à présent interdit de compétition jusqu’en 2013 pour n’avoir pas été assez pointilleux avec le système de géolocalisation. Le pouvait-il vraiment ? Au tout début de l’année, la Fédération Française de Cyclisme avait révélé l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre du coureur de 25 ans, autorisé à courir jusqu’au verdict. Ces dix-huit derniers mois, Yoann Offredo a manqué par trois fois de se localiser, ce qui équivaut à une faute et est répréhensible par le règlement antidopage. Mais dans le cas du coureur français, il n’est nulle question de dopage mais d’un léger manque de rigueur avec un système ultra contraignant.
Mis en place en 2005, le système ADAMS oblige les athlètes concernés à spécifier une heure par jour (entre 6h00 et 23h00) où ils peuvent être localisés pour un contrôle inopiné. Ces athlètes doivent préciser leur programme précis d’un trimestre sur l’autre. Or leur emploi du temps pouvant être sujet à modification, ils ont jusqu’à la veille pour modifier leur éventuel point de rendez-vous. Dans le cas précis de Yoann Offredo, deux premières erreurs ont été commises lorsque le coureur a rendu en retard, par deux fois, son programme trimestriel. Soit. Le troisième et dernier manquement, le jeune homme doit l’imputer à un changement de programme. En juillet, il avait été aligné au dernier moment sur une kermesse belge quand il pensait être chez lui ce jour-là. Il a omis d’effectuer la modification via le logiciel. Un oubli qui lui est aujourd’hui fatal puisque cette erreur, cumulée aux deux autres, lui vaut d’être mis à pied jusqu’à l’an prochain.
Aujourd’hui, Yoann Offredo crie à l’injustice. Victime collatérale d’un système mis en place pour faciliter les contrôles inopinés hors compétition, il paie cher son étourderie. Révélé par son raid audacieux dans le final de Milan-San Remo il y a deux ans, 7ème de la classicissima l’année dernière, mais aussi 3ème du GP Ouest-France et 7ème de Paris-Tours en 2010, 4ème du Circuit Het Nieuwsblad et 11ème de Gand-Wevelgem en 2011, Yoann Offredo est coupé net dans son bel élan. En pleurs à l’annonce du verdict, selon les précisions de son entourage, le coureur français se dit écœuré et abattu. Il a encore la possibilité de faire appel, bien que le verdict de la commission disciplinaire de la FFC ait été relativement clément avec lui. Car pour pareils manques de rigueur, la sanction peut s’élever jusqu’à deux ans.