Aux alentours de neuf heures, un seul mot a envahi les espaces de communication de onze équipes professionnelles du WorldTour : Velon. Derrière ce nouvel acronyme se cache une volonté de ces groupes sportifs de s’unir, officiellement, pour un cyclisme plus excitant, plus stable et plus crédible. À dire vrai, avant même sa naissance officielle ce matin, le nouvel organisme a déjà sévi au sein du peloton professionnel. Ce sont ces équipes qui ont poussé pour le développement de caméras embarquées au sein du peloton, pour que le public puisse vivre ces courses de l’intérieur. C’est ce genre d’innovations que cherchera à développer Velon au cours des prochains mois. Révolution en vue. Les onze équipes promettent de travailler sur de nouveaux projets pour une nouvelle approche du cyclisme professionnel.
Velon cherchera donc encore à trouver de nouvelles innovations technologiques à intégrer au cœur du peloton pour une nouvelle forme de proximité, alors que les cyclistes ont de plus en plus tendance à s’isoler à l’intérieur de bus aux vitres teintées depuis plusieurs années. Mais cette nouvelle association regroupant des équipes, comme l’AIOCC regroupe les organisateurs ou l’AICC regroupe les coureurs, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. C’est un nouveau modèle économique capable de garantir l’avenir du cyclisme que les formations Belkin, BMC Racing Team, Garmin-Sharp, Giant-Shimano, Lampre-Merida, Lotto-Belisol, Omega Pharma-Quick Step, Orica-GreenEdge, Team Sky, Tinkoff-Saxo et Trek Factory Racing veulent trouver. Vous l’aurez noté, toutes les équipes anglo-saxonnes de l’élite (soit cinq sur onze) ont rejoint le projet, mais aucune équipe française ne s’est engagée.
Cet avenir passe par « l’exploitation » d’une base de fans amenée à grandir d’année en année. Le Grand Départ du Tour cette année où les routes du Yorkshire étaient noires de monde a bien montré que le cyclisme pouvait toucher de nouveaux publics. L’un des buts que s’est fixés Velon est de proposer un calendrier qui soit à la fois plus cohérent et qui offre également plus de spectacle aux passionnés. L’objectif est de rendre la saison plus compréhensible qu’elle ne l’est actuellement pour satisfaire le grand public. Le message paraît clair alors que la réforme de l’UCI est dans les cartons : les équipes de l’élite veulent être directement impliquées dans l’élaboration du nouveau calendrier de course.
Mais derrière cette intention louable, ne doit-on pas y voir une nouvelle tentative des groupes sportifs d’accroître encore un peu plus la part de business dans le sport de haut niveau ? À la tête du nouveau groupe qui veut décider de l’avenir du cyclisme professionnel, il y aura un certain Graham Bartlett. Un commercial avant d’être un cycliste puisqu’il s’est révélé comme le directeur marketing de Nike en Grande-Bretagne avant une première expérience dans le sport de haut niveau avec le club de football de Liverpool comme directeur commercial… « Le modèle existant, basé uniquement sur les sponsors, est fragile, explique celui qui prendra la tête de l’organisation. Nous devons le changer en mettant les fans au cœur du système. Il nous faut investir dans de nouvelles technologies pour générer de l’enthousiasme amener le sport au plus près du public. L’entreprise va tenter d’utiliser cet engagement des équipes pour apporter de nouveaux revenus. » Reste à savoir comment Brian Cookson et l’Union Cycliste Internationale réagiront à cette nouvelle proposition.
Les onze équipes fondatrices de Velon :
• Belkin (PBS)
• BMC Racing Team (USA)
• Garmin-Sharp (USA)
• Giant-Shimano (PBS)
• Lampre-Merida (ITA)
• Lotto-Belisol (BEL)
• Omega Pharma-Quick Step (BEL)
• Orica-GreenEdge (AUS)
• Team Sky (GBR)
• Tinkoff-Saxo (RUS)
• Trek Factory Racing (USA)