Mary, votre premier souvenir de vélo, c’était aux JO ?
Pas du tout. Mon premier souvenir de vélo, c’est le Tour de France avec mon grand-père, en Bretagne, en rentrant de la plage. On regardait la fin de l’étape, et c’est comme ça que j’ai pris goût à cette épreuve. Aux Jeux Olympiques, c’est surtout le cyclisme sur piste qui a retenu mon attention. Les Français ont pris l’habitude d’y briller. Je me souviens de Félicia Ballanger, d’Arnaud Tournant. Voir ces grosses cuisses sur un vélo et toute cette puissance qu’ils sont capables de dégager en aussi peu de temps m’a beaucoup marquée. Mes premiers souvenirs de vélo aux Jeux, c’est de savoir qu’on sait gagner des médailles.
En tant que Bretonne, vous êtes forcément allée voir passer le Tour de France…
Eh bien non. Mes grands-parents sont allés le voir une fois, et ils m’ont dit que ça ne valait pas le coup parce que ça passait trop vite ! Ils préféraient qu’on aille à la plage s’éclater puis qu’on rentre regarder la course à la télé pour voir la fin de l’étape. Je me souviens de Laurent Fignon qui perd le Tour pour 8 secondes sur les Champs-Elysées en 1989. C’est un souvenir marquant pour moi. Mais je n’ai malheureusement jamais eu la chance de voir le Tour de France.
Une image des Jeux que vous avez forcément vue, c’est celle de ce Mexicain qui se signe dix fois au départ d’une épreuve sur piste et qui chute dès son premier coup de pédale…
Exactement ! Mais mine de rien ce n’est pas si étonnant pour nous, qui ne connaissons pas forcément très bien le cyclisme. On ne sait pas très bien comment les pistards tiennent. On est allé faire des reportages cette année sur la piste de l’INSEP, et de voir cette piste carrément verticale dans les virages, on se demande comment ils font. Florian Rousseau, lui, nous a dit que c’était très simple, que la vitesse faisait tenir. Mais quand on ne connaît pas…
Vous couvrez les JO à travers un magazine, prêtez-vous une attention particulière au cyclisme ?
Dans notre équipe, Darren Tulett se la pète puisque Bradley Wiggins a remporté le Tour de France. Il tenait absolument à aller voir la course sur route où Mark Cavendish avait une chance. En tant qu’Anglais, il est forcément derrière son équipe. C’est surtout lui qui va aller sur les épreuves cyclistes. Les Anglais ont beaucoup de chances de médailles, or il est très fier de son pays donc il va les suivre de très près.
Pensez-vous, vous aussi, qu’on peut avoir droit à un été anglais en matière de cyclisme ?
Franchement, oui. J’ai l’impression qu’ils sont très forts en vélo, que ce soit sur route, sur la piste. Ils ont de vraies stars. Je ne suis pas sûre qu’on verra un jour Grégory Baugé sur une immense affiche dans Paris, alors que du Chris Hoy on en mange à toutes les sauces en Angleterre ! On sent qu’on est dans un pays qui vibre pour ce sport.
Combien de médailles anticipez-vous pour les Français ?
Je vais suivre ce que tout le monde espère, une bonne quarantaine. Ce serait pas mal. L’Equipe en a répertorié soixante-trois possibles. Je vais dire cinquante pour ne pas faire trop ambitieux non plus. Mais j’espère que l’équipe de France va briller. Comme l’a dit Laura Flessel vendredi, ils ont ce petit brin de folie qui peut leur permettre de créer quelques surprises. C’est ce qu’on attend de la part de l’équipe de France.
Laura Flessel, justement, qu’en pensez-vous en tant que porte-drapeau ?
Je l’adore. C’est une femme, quelqu’un qui réalise une immense carrière : 35 ans d’escrime dont 25 à haut niveau. Ce sont ses cinquièmes Jeux. Franchement, elle représente parfaitement l’olympisme et très bien le drapeau français.
A quand du cyclisme sur beIN Sport ?
Là, ce n’est pas moi qui ai la réponse. Les clés du camion, c’est Charles Biétry qui les a dans sa poche. Il faudra lui demander !
Propos recueillis à Londres le 27 juillet 2012.