Parce que l’épreuve sillonne les Alpes trois semaines avant le départ du Tour de France, le Critérium du Dauphiné a toujours offert un terrain privilégié à ceux qui, en juillet, convoiteront le maillot jaune. Mais l’acquisition du grand événement rhônalpin par ASO il y a deux ans a renforcé le parallélisme entre les deux grandes courses par étapes de l’été. Désormais, il n’est plus seulement question de préparation mais de reconnaissance. Un an après le repérage grandeur nature orchestré sur le contre-la-montre individuel de Grenoble, qui avait permis à Cadel Evans de prendre ses repères et s’est ensuite avéré décisif pendant le Tour, la 64ème édition du Dauphiné s’en ira prendre ses marques sur d’autres terrains, à commencer par le Grand Colombier, inscrit pour la première fois au programme du Tour et de retour au Dauphiné.
Après les premiers coups de pédales donnés à Grenoble (5,7 kilomètres chronométrés) le dimanche 3 juin, le Critérium du Dauphiné prendra la direction de ses rendez-vous significatifs. Dès la deuxième étape, le tracé 100 % ardéchois entre Lamastre et Saint-Félicien permettra d’effectuer un tri parmi les animateurs les plus en jambes dans le peloton. Mais les choses sérieuses ne se préciseront que le jeudi 7 juin avec un contre-la-montre longue distance de 53 kilomètres entre Villié-Morgon et Bourg-en-Bresse. Une manière de se mettre dans l’allure à quelques semaines d’un Tour de France dont la distance chronométrée sera marquante cette fois-ci : 101,5 kilomètres annoncés. Au Dauphiné, les rouleurs auront donc l’ascendant avant trois étapes ardues à la difficulté allant crescendo.
Le vendredi, la course empruntera l’ascension du Grand Colombier, absent du programme du Dauphiné durant un quart de siècle. C’est en fait tout le final de la dixième étape du Tour de France qui sera reconnu par les coureurs du Dauphiné puisque le peloton franchira les trois difficultés également placées sur la route du Tour le mercredi 11 juillet : la côte de Corlier, le col du Grand Colombier et le col de Richemond. Mais quand il ne restera que 20 kilomètres à parcourir à cet instant sur la route du Tour de France, il en restera plus du double (45 kilomètres) sur celle du Dauphiné pour rejoindre la ligne d’arrivée tracée à Rumilly. Cette cinquième étape sera donc symbolique plus que stratégique pour ceux qui seront concentrés sur l’instant présent, à savoir une place au classement général du Critérium du Dauphiné.
Pour ceux-là, la grande explication interviendra le week-end avec les deux grandes étapes de montagne en Haute-Savoie. Sur la route de Morzine, on ne cessera de grimper et descendre toute la journée. Il faudra gravir le col de Plainpalais dès le départ, celui de la Colombière à mi-course et celui de Joux-Plane en conclusion, au sommet duquel on basculera dans une descente de 12 kilomètres jusqu’à Morzine. Mais rien ne sera encore joué avant l’étape finale, le dimanche 10 juin, qui verra là encore s’enchaîner les difficultés avec en dernière partie de course la côte de la Vernaz, le col du Corbier et la montée finale vers la station de Châtel. Un tracé rigoureux qui, sur le modèle de son aîné Tour de France, ne négligera ni les rouleurs ni les grimpeurs, avec néanmoins une certaine priorité donnée aux rouleurs passant bien la montagne.
Le parcours :
• Prologue (dimanche 3 juin) : Grenoble (5,7 km CLM)
• 1ère étape (lundi 4 juin) : Seyssins-Saint-Vallier (187 km)
• 2ème étape (mardi 5 juin) : Lamastre-Saint-Félicien (160 km)
• 3ème étape (mercredi 6 juin) : Givors-La Clayette (167 km)
• 4ème étape (jeudi 7 juin) : Villié-Morgon-Bourg-en-Bresse (53 km CLM)
• 5ème étape (vendredi 8 juin) : Saint-Trivier-sur-Moignans-Rumilly (186,5 km)
• 6ème étape (samedi 9 juin) : Saint-Alban-Leysse-Morzine (166,5 km)
• 7ème étape (dimanche 10 juin) : Morzine-Châtel (126 km)