Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step), 2ème. « Quand Yves Lampaert a démarré avec Van Avermaet, c’était une bonne situation pour nous. Mais quand j’ai vu que John Degenkolb s’en allait, j’ai pensé qu’il fallait intervenir. J’ai essayé de ne pas trop collaborer à la poursuite étant donné que mon coéquipier était devant, mais je savais qu’il me fallait rentrer au plus vite. J’ai laissé pas mal d’énergie dans ce retour, si bien que je n’ai pas pu attaquer en revenant, ce qui aurait été la tactique idéale pour battre John Degenkolb. Au sprint, je savais qu’il serait à coup sûr le plus rapide du groupe et qu’il me serait difficile de le battre. Mais au terme d’une course aussi difficile, on ne sait jamais quelles sont les forces qui restent à chacun. Je fais 2ème après avoir fait 6ème et 5ème, j’espère pouvoir revenir l’an prochain pour la victoire. »
Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), 3ème. « Je n’ai jamais eu d’excellentes sensations durant la course. Je me sentais bien mieux au Tour des Flandres une semaine plus tôt. J’ai dû me battre contre moi-même sur les pavés jusqu’à réaliser une belle attaque avec Yves Lampaert sur la fin. Mais nous n’avons pu éviter le retour de Degenkolb, Stybar et les autres. C’était quasi impossible de les battre au sprint sur le vélodrome. Je savais que ce serait compliqué face à Degenkolb. Il est fort sur ce genre de course et il était encore très costaud quand il est parvenu à boucher le trou sur nous. De mon côté j’étais un peu vidé sur la fin. Atteindre le vélodrome m’a paru interminable. J’ai senti que je perdais de l’énergie dans les 5 derniers kilomètres, il m’a fallu me sortir les tripes pour accrocher le podium. »
Martin Elmiger (IAM Cycling), 5ème. « Tout a vraiment bien fonctionné aujourd’hui. Je n’ai pas connu de crevaisons, juste un petit problème mécanique, et je suis parvenu à rentrer avant le début de la grande bagarre. Dans le final, j’ai misé sur un long sprint de Lars Boom mais je suis très heureux de cette 5ème place. Dans les derniers kilomètres je me suis accroché car j’étais cramé mais j’ai quand même pénétré sur le vélodrome dans le groupe jouant la victoire. Au vu de mes sensations et après ma 10ème place sur le Tour des Flandres et ma 5ème à Roubaix, je suis prêt à saisir ma chance encore sur l’Amstel Gold Race. J’ai toujours apprécié cette course même si elle n’est jamais venue me sourire. J’ai souvent figuré dans le groupe des favoris dans le final mais la chance n’était pas de mon côté. Alors je vais bien récupérer cette semaine et réessayer une fois de plus de jouer la gagne. »
Alexander Kristoff (Team Katusha), 10ème. « Je savais que ce serait difficile pour moi sur Paris-Roubaix au regard de la position de grand favori dans laquelle m’avaient placé les médias. Dans ma tête j’ai toujours pensé que ce serait une grosse surprise si je parvenais à gagner à Roubaix. Je n’avais jamais été dans le coup pour la victoire au cours de mes précédentes participations. Je n’aime pas les secteurs pavés autant que j’apprécie les monts pavés. Mais j’ai néanmoins senti que je n’en étais pas loin cette fois. Degenkolb est un grand coureur et il l’a montré une fois encore. Il a mérité la victoire. Je n’étais pas assez fort de mon côté pour suivre les gars qui sont partis dans le final. J’étais à la limite. Maintenant l’heure est venue de prendre un peu de repos avant de me concentrer sur le Tour de France. »
Niki Terpstra (Etixx-Quick Step), 15ème. « J’ai terminé 2ème du Het Nieuwsblad, 2ème de Gand-Wevelgem, 2ème du Tour des Flandres. Bien sûr, ce sont de bons résultats mais ne pas avoir gagné de classique me laisse un sentiment mitigé. J’ai essayé d’accélérer sur les secteurs pavés importants, mais je n’ai pas pu sortir, et nous n’avons pas reçu beaucoup de collaboration de la part des autres équipes. Yves Lampaert et Zdenek Stybar ont attaqué au bon moment. J’ai de mon côté essayé de faire ce que j’ai pu. Je ne suis pas entièrement satisfait. Collectivement nous avons mené une très belle course, mais pas individuellement. Néanmoins je savais que ce serait dur, après avoir remporté Paris-Roubaix l’an dernier, de rééditer la même performance. »
Bradley Wiggins (Team Sky), 18ème. « Dans le large groupe au sein duquel nous étions tous dans le final, je sentais que j’avais les jambes pour gagner. Je pense que tout le monde dans ce groupe se sentait comme ça également. Ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. J’ai tenté ma chance sur un court secteur à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, je n’ai pas de regrets à avoir. Le vent arrière a rendu la course difficile et ne nous a jamais permis de nous relâcher comme cela arrive normalement après les premiers secteurs. Je reste satisfait de ce que j’ai fait. Devenir coureur de classiques a été quelque chose de nouveau pour moi ces deux dernières années. J’ai essayé autant que possible de ne pas penser qu’il s’agissait de ma dernière course avec Sky. Je termine entier, dans le Top 20, c’est tout ce que je souhaitais. »
Yoann Offredo (FDJ), 32ème. « C’était une journée très difficile, tant physiquement que mentalement. Arnaud n’a vraiment pas eu de chance, c’est dommage parce qu’on était bien tous les deux. De mon côté, j’avais pour consigne de me mettre au service d’Arnaud alors j’ai tenu mon rôle jusqu’au bout, et je me suis relevé pour l’attendre. Après ma belle chute en début de course, j’ai presque eu envie de monter dans la voiture au ravitaillement. De rage, mais je me suis souvenu du discours vibrant de Marc Madiot samedi soir et je me suis dit que j’étais sur la plus belle course du monde. Je n’avais pas le droit de laisser tomber. Chez FDJ, Paris-Roubaix, on a ça dans le sang, on reviendra l’année prochaine et la roue va bien finir par tourner. »
Pierre-Luc Périchon (Bretagne-Séché Environnement), 101ème et membre de l’échappée matinale. « Je rêvais de prendre l’échappée du jour, je l’ai fait ! J’ai passé 160 kilomètres devant et pourtant je suis très, très déçu. J’avais des jambes de feu et les moyens d’aller avec mes derniers compagnons d’échappée jusqu’aux 20 derniers kilomètres. Mais après avoir crevé à Troisvilles, j’ai cassé mon capteur de dérailleur arrière et j’ai dû rouler 40 bornes sur le 11 dents après la Tranchée d’Arenberg. Et quand j’ai pu enfin changer de vélo, j’ai crevé sur le secteur Marc Madiot, et encore une fois plus loin… De mes trois Paris-Roubaix, c’était celui où je marchais le mieux, de très loin. »
3 questions à… Arnaud Démare (FDJ), 37ème
Arnaud, une nouvelle fois, la malchance ne vous a pas épargné sur Paris-Roubaix au moment où la course s’est jouée…
Ce n’est pas mon année, même si j’ai le maillot bleu-blanc-rouge. Je crève quand la course est lancée à 100 à l’heure. Je n’ai pas pu rentrer. Je me suis quand même battu. Mais sur Paris-Roubaix, quand la course est lancée et qu’il t’arrive un pépin si proche de l’arrivée… Je suis revenu sur des groupes. Je sentais que les gars que je reprenais pliaient alors que j’avais envie d’en remettre. Ça m’a fait la même chose la semaine dernière au Tour des Flandres. Je finis et j’ai envie de me battre. Je me bats parce que j’aime mon métier, j’aime le vélo, je le fais pour les supporters. J’ai été énormément soutenu aujourd’hui. On aurait dit une étape du Tour tellement les gens me supportaient avec le maillot tricolore. Mais au final, je me bats pour rien. C’est décevant.
C’est ce qui prime, la déception ?
Ce n’est pas pour autant que je n’aime plus cette course. Dès le premier secteur, j’avais des frissons. Je reviendrai tant qu’il faudra. Je sens qu’il y a quelque chose à faire sur cette course. Je n’ai eu qu’une crevaison. C’était vraiment parfait. Murilo Fischer m’a bien protégé. J’ai juste été pris dans une cassure, mais je ne me suis jamais affolé. Yoann Offredo et William Bonnet étaient là, ils étaient très forts. J’étais détendu sur mon vélo. Ça coulait tout seul. A Mons-en-Pévèle, ça a temporisé alors que l’on était nombreux, chose plutôt rare. Je me suis dit que c’était bon pour moi, pour nous. Maintenant, je vais prendre une période de repos et penser au Tour de France.
Vous faites partie des coureurs impliqués dans l’incident du passage à niveau à un peu plus de 85 kilomètres de l’arrivée. Comment avez-vous vécu cet événement ?
C’est la plus belle course du monde et on arrive quand même à se faire embêter avec un train. Ce sont des choses qu’il faudra régler. C’était limite dangereux. On ne savait pas si ça allait être neutralisé. La barrière s’est baissée, on est passés tout juste.
Propos recueillis à Roubaix le 12 avril 2015.