Ni le vent qui balaye la plaine anversoise sur les rives de l’Escaut ni le secteur pavé de la Broekstraat placé dans un circuit final à boucler trois fois dans les cinquante derniers kilomètres ne suffisent à faire la décision sur le GP de l’Escaut. Bien qu’elle se déroule en Belgique au cœur de la semaine favorite de tous les adeptes des classiques, l’épreuve n’a rien d’une Flandrienne. Après tout, vu du bord de l’Escaut, dans la région anversoise à la frontière néerlandaise, les Ardennes flamandes, que les coureurs ont visitées en long en large et en travers depuis deux semaines, paraissent bien loin. A dire vrai, d’ordinaire, seule la dernière ligne droite compte dans cette course où les sprinteurs sont rois. Et dans ce domaine, le GP de l’Escaut fait très fort en réunissant aujourd’hui quatre des meilleurs sprinteurs au monde, pour ne pas dire les quatre plus grands.
Mark Cavendish (Dimension Data), André Greipel (Lotto-Soudal), Marcel Kittel (Etixx-Quick Step) et Alexander Kristoff (Team Katusha) avaient jusqu’ici pris des chemins séparés. La classique belge leur offrait enfin le moyen de se mesurer les uns aux autres. Les mauvaises conditions dans lesquelles se déroule ce GP de l’Escaut, pourtant souvent marqué par les chutes, ne provoqueront aucune mauvaise surprise. Face aux principales écuries de sprinteurs qui font tout pour favoriser une arrivée groupée susceptible de sourire à leur poulain, les échappés Berden De Vries (Roompot-Oranje Peloton), Nico Denz (Ag2r La Mondiale), Sander Helven (Topsport Vlaanderen-Baloise), Tomasz Kiendys (CCC Sprandi Polkowice), Steven Tronet (Fortuneo-Vital Concept) et Lieuwe Westra (Astana) ne font pas le poids.
Les six hommes de tête rentreront très tôt dans le rang, repris à 54 kilomètres de l’arrivée, avant même que le peloton ne se présente sur la ligne pour la première fois. Une autre course commence alors et même si Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale) et Preben Van Hecke (Topsport Vlaanderen-Baloise), puis Frederik Backaert (Wanty-Groupe Gobert) et Brian Van Goethem (Roompot-Oranje Peloton) tentent leur chance, le peloton n’autorise aucun mouvement d’envergure. Regroupé au sein d’un même peloton, le quatuor magique aura bien l’occasion de défendre ses chances comme il l’espérait.
Parmi ces quatre hommes, Marcel Kittel était pourtant celui qui possédait le plus d’arguments à avancer. D’une part parce que l’Allemand restait sur trois victoires consécutives sur les bords de l’Escaut avant qu’un virus ne l’arrête l’an dernier. D’autre part, car le sprinteur d’Etixx-Quick Step a rarement trouvé plus rapide que lui cette saison. Il a fallu attendre les Trois Jours de La Panne pour qu’il perde son premier sprint de l’année. Fort logiquement, ce sont donc ses coéquipiers, également en quête de rachat au cours de cette campagne de classiques qui ne leur sourit guère, qui se chargent de mener le peloton sous la flamme rouge. Et quand le train Kittel est lancé, il est bien difficile de l’arrêter ! Même si Mark Cavendish, lui aussi triple lauréat, retrouve des sensations et s’avère être un adversaire redoutable, Marcel Kittel triomphe pour la quatrième fois en cinq ans à Schoten. André Greipel complétant un podium royal.
Classement :
1. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) les 200 km en 4h54’05 » (40,8 km/h)
2. Mark Cavendish (GBR, Dimension Data) m.t.
3. André Greipel (ALL, Lotto-Soudal) m.t.
4. Edward Theuns (BEL, Trek-Segafredo) m.t.
5. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
6. Danny Van Poppel (PBS, Team Sky) m.t.
7. Nikias Arndt (ALL, Giant-Alpecin) m.t.
8. Wouter Wippert (PBS, Cannondale) m.t.
9. Dylan Groenewegen (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
10. Daniel McLay (GBR, Fortuneo-Vital Concept) m.t.