Gianni Moscon sur l’Arctic Race © ASO
On l’avait quitté sur un impardonnable coup porté à Elie Gesbert (Fortuneo Samsic) sur la 15ème étape du Tour de France. Pour son retour à la compétition après cinq semaines de suspension ordonnées par l’UCI, Gianni Moscon (Team Sky) fait table rase. Samedi, il a remporté la Coppa Agostoni au nez et à la barbe de Rein Taaramäe (Direct Energie). Ce mercredi, il a refait les malheurs d’une formation française. C’est AG2R La Mondiale et Romain Bardet qui en ont fait les frais. Sur le Tour de Toscane, le polyvalent coureur italien n’a fait qu’une bouchée du grimpeur français et de Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) dans un sprint à trois. Il n’aura pas été loin de s’adjuger une nouvelle victoire sur les classiques italiennes cette semaine, battu par Juan José Lobato (Nippo Vini Fantini) et Sonny Colbrelli (Bahrain Merida) sur la Coppa Sabatini ce jeudi. Des performances notables pour un coureur qui aurait pu se retrouver sans contrat en 2017.
Moscon, un coureur sulfureux
Elie Gesbert n’est pas le seul coureur à avoir fait les frais du comportement de Gianni Moscon. En 2017, l’Italien avait déjà fait parlé de lui, en mal. Notamment sur le Tour de Romandie, reconnu coupable d’insultes racistes envers Kevin Reza (Vital Concept) et suspendu dans la foulée six semaines par son équipe. La Sky s’était alors exprimée à son sujet. « Gianni sait qu’il n’y a pas d’excuse pour son comportement et que toute répétition entraînera la résiliation de son contrat ». Pourtant, quelques mois plus tard, en fin de saison sur la semi-classique des Trois Vallées Varésines, Sébastien Reichenbach (Groupama FDJ) l’avait accusé de l’avoir volontairement fait chuter. Blanchi par l’UCI pour manque de preuves accablantes, Moscon s’en était tiré. Une aubaine pour le Team Sky qui ne souhaitait pas virer son coureur prodige, capable de faire la pluie et le beau temps.
The moment Gianni Moscon punched Elie Gesbert #TDF2018 pic.twitter.com/ELTR5rOrro
— Sadhbh O’Shea (@SadhbhOS) 22 juillet 2018
Sous contrat jusqu’en 2020 au sein de la formation de Dave Brailsford, « le mouton noir » comme il s’était surnommé après l’affaire Gesbert revient plus fort que jamais. « J’ai travaillé et je me suis entrainé très dur pendant les cinq dernières semaines. Etre capable de revenir comme cela est très satisfaisant et cela prouve que ce travail porte ses fruits » avait-il expliqué après ses récentes victoires sur les classiques italiennes. Son prochain objectif sera de faire briller Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) sur les championnats du Monde à Innsbrück. A moins que son leader ne connaisse une défaillance et qu’il joue sa carte personnelle, lui qui est capable de courir sur tous les terrains. « La forme est très bonne et j’espère la garder pour les Championnats du Monde. » Si son CV est rempli d’innombrables affaires et qu’il reste l’un des coureurs les plus détestés du peloton, il fait bon de l’avoir dans son équipe pour sa capacité à aider ses leaders, tout comme sa grinta lorsqu’il faut s’imposer. -LL