Depuis plusieurs années à présent, le Giro s’est installé comme l’égal ou presque du Tour de France. Les plus grands champions n’hésitent plus à faire de la course rose un objectif à part entière, quitte parfois à la préférer à la Grande Boucle. Ce statut, le Tour d’Italie l’a notamment gagné en proposant des parcours spectaculaires. Et si les coureurs en souffrent, le public, lui, adore ça ! De trouvailles montagneuses aux pentes extrêmes à la découverte de chemins de terre d’un autre temps, les organisateurs du Giro s’en sont donné à cœur joie ces dernières années pour retenir l’attention des spectateurs et susciter l’intérêt des plus beaux champions. Mais le spectacle a ses limites en matière d’événement sportif et la nouvelle direction de la course, incarnée par Michele Acquarone, a choisi d’en revenir à des critères plus humains pour 2012.
Le nouveau directeur du Giro a donc présenté hier le tracé de la 95ème édition du Tour d’Italie. Avec un retour vers une forme de classicisme… de laquelle s’écarte toutefois le Grand Départ organisé au Danemark, deux ans après le succès phénoménal rencontré par le départ du Giro à Amsterdam. Cette fois, c’est donc la cité de Herning qui lancera la course avec un court chrono puis deux étapes en ligne sur le sol danois. Une originalité qui a ses inconvénients : il faudra accomplir un long transfert au quatrième jour pour rejoindre l’Italie et Vérone, à partir de laquelle l’épreuve reprendra un visage plus accessible. Comme en 2009, l’arrivée sur le sol italien sera marquée par l’exercice du contre-la-montre par équipes, sur 32,2 kilomètres autour de Vérone. Mais il faudra attendre le deuxième week-end pour aborder les premières difficultés dans les Abruzzes à Rocca di Cambio le samedi, en Campanie à Lago Laceno le dimanche.
A ces deux premières arrivées montagneuses s’ensuivra une deuxième semaine truffée d’obstacles. Le Giro, qui tournera dans le sens des aiguilles d’une montre la saison prochaine, remontera la botte italienne via des routes piégeuses, une arrivée en bosse à Assisi le mardi, une étape redoutablement accidentée vers Sestri Levante le jeudi, avant un troisième week-end à nouveau destiné aux grimpeurs dans les Alpes. Le samedi, il faudra emprunter le col de Joux avant la montée finale vers Cervinia, à 2001 mètres d’altitude. Même chose le dimanche avec trois difficultés à affronter (Valcava, Forcella di Bura et Culmine di San Pietro) avant l’ascension terminale vers Lecco. Une nouvelle journée de repos interviendra alors avant la troisième et dernière semaine, pour laquelle les organisateurs ont su regrouper comme toujours les principales difficultés.
Tout se jouera en dernière semaine dans les Dolomites, où les plus belles étapes de l’édition 2012 se succéderont. Le Passo Valparola, le Passo Duran, la Forcella Staulanza et le Passo Giau marqueront la dix-septième étape le mercredi. Mais toutes les attentions seront portées sur les deux dernières étapes de montagne le vendredi et le samedi. Le Sella di Roa, le Passo Manghen, le Passo Pampeago et le Passo Lavaze serviront d’amuse-gueules à la montée finale vers l’Alpe di Pampeago à deux jours de Milan, et surtout à la veille d’une grande étape de montagne complètement insolite qui reliera Caldes au sommet du mythique Stelvio… à 2757 mètres d’altitude. Il s’agira de la plus haute arrivée en altitude d’un Grand Tour, précédée par une partie de l’ascension du Mortirolo. Et vraisemblablement le juge de paix d’une édition 2012 qui se conclura le dimanche 27 mai à Milan avec un contre-la-montre de 31,5 kilomètres.
On reprend tout. Le Giro 2012 présentera donc un aspect plus humain avec des étapes de montagne concentrées sur les week-ends, sur le modèle de ce que font les organisateurs de la Vuelta. On comptera moins de transferts harassants, passé celui qui reliera le Danemark à l’Italie, moins d’exercices individuels également avec une première étape de 8,7 kilomètres et une dernière étape de 31,5 kilomètres pour seules étapes du genre. L’intelligente répartition entre étapes pour sprinteurs, étapes pour baroudeurs et étapes pour grimpeurs permettra de retenir l’attention de chacun jour après jour, avant un final spectaculaire dans les Dolomites en troisième semaine pour permettre aux plus grands champions de se départager, la part belle étant toujours faite aux grimpeurs dans cette course rose. On comptera six arrivées en altitude.
Les 21 étapes du Giro 2012 :
• 1ère étape (samedi 5 mai) : Herning-Herning (8,7 km CLM)
• 2ème étape (dimanche 6 mai) : Herning-Herning (206 km)
• 3ème étape (lundi 7 mai) : Horsens-Horsens (190 km)
• Repos (mardi 8 mai)
• 4ème étape (mercredi 9 mai) : Vérone-Vérone (32,2 km CLM/équipes)
• 5ème étape (jeudi 10 mai) : Modène-Fano (199 km)
• 6ème étape (vendredi 11 mai) : Urbino-Porto Sant’Elpidio (207 km)
• 7ème étape (samedi 12 mai) : Recanati-Rocca di Cambio (202 km)
• 8ème étape (dimanche 13 mai) : Sulmona-Lago Laceno (229 km)
• 9ème étape (lundi 14 mai) : San Giorgio nel Sannio-Frosinone (171 km)
• 10ème étape (mardi 15 mai) : Civitavecchia-Assisi (187 km)
• 11ème étape (mercredi 16 mai) : Assisi-Montecatini Terme (243 km)
• 12ème étape (jeudi 17 mai) : Seravezza-Sestri Levante (157 km)
• 13ème étape (vendredi 18 mai) : Savona-Cervere (121 km)
• 14ème étape (samedi 19 mai) : Cherasco-Cervinia (205 km)
• 15ème étape (dimanche 20 mai) : Busto Arsizio-Lecco (172 km)
• Repos (lundi 21 mai)
• 16ème étape (mardi 22 mai) : Limone sul Garda-Falzes (174 km)
• 17ème étape (mercredi 23 mai) : Falzes-Cortina d’Ampezzo (187 km)
• 18ème étape (jeudi 24 mai) : San Vito di Cadore-Vedelago (139 km)
• 19ème étape (vendredi 25 mai) : Trévise-Alpe di Pampeago (197 km)
• 20ème étape (samedi 26 mai) : Caldes-Passo dello Stelvio (218 km)
• 21ème étape (dimanche 27 mai) : Milan-Milan (31,5 km CLM)