Il existe bien des manières de réinventer une course, et en cela ceux qui façonnent le tracé de Paris-Nice redoublent d’inventivité. L’édition 2016 dont les détails ont été présentés ce midi ne manquera pas de piment, aucune de ses huit étapes du dimanche 6 au dimanche 13 mars ne permettant à ses favoris de baisser la garde. Il faudra être attentif, costaud et complet à la fois pour venir à bout de l’exigeante semaine pensée par les organisateurs, qui ont à nouveau retenu la vallée du Rhône pour transiter de la capitale à la Côte d’Azur.
Les occasions de gagner (ou de perdre) du temps ne manqueront pas au cours de cette 74ème édition. Dès les premiers 6100 mètres et un prologue yvelinois à Conflans-Saint-Honorine qui établira une première hiérarchie. A cet unique exercice chronométré succédera une première étape en ligne vers Vendôme (Loir-et-Cher) compliquée par l’emprunt dans le final de deux chemins calcaires alors que la progression vers Commentry (Allier) sera soumise aux aléas du vent, qui pourrait se charger de disperser les prétendants au maillot jaune avant le premier test montagneux sur les hauteurs du Mont Brouilly (Rhône) le mercredi. Une difficulté de 3 kilomètres à 8,4 % déjà gravie en 2014 sur la route de Belleville et qui tiendra cette fois un rôle majeur dans l’ouverture des hostilités entre puncheurs.
Il restera aux sprinteurs une dernière occasion de s’expliquer le jeudi à Romans-sur-Isère (Drôme) avant trois étapes finales décisives. En faisant route vers Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), Paris-Nice s’offrira un passage sur les flancs du Mont Ventoux. Depuis Bedoin, la Course au Soleil s’élèvera à 1440 mètres d’altitude jusqu’au Chalet Reynard, à partir duquel la route s’engage dans la caillasse. Les coureurs ne s’y aventureront pas, plongeant vers Sault après 9,5 kilomètres d’ascension à 9,3 %. Une demi-montée du Ventoux placée à… 125 kilomètres de l’arrivée qui n’aura rien de très révélateur et favorisera surtout les desseins d’une échappée au long cours.
Pour trouver un juge de paix à cette édition 2016 de Paris-Nice, il faudra se tourner vers la Madone d’Utelle (Alpes-Maritimes), dans l’arrière-pays niçois. Si son nom ne nous dit pas encore grand-chose, cette escalade inédite s’annonce marquante avec ses 15,3 kilomètres à 5,7 % jusqu’à 1165 mètres d’altitude. Elle devrait à elle seule sceller le classement général vingt-quatre heures avant une traditionnelle ultime étape en dents de scie autour de Nice avec l’enchaînement des côtes de Duranus, de Levens et de Châteauneuf, du col de Calaison, de la côte de Peille et du col d’Eze (7,7 km à 5,7 %), ultime difficulté avant le plongeon sur Nice à 15 kilomètres de la Promenade des Anglais.
Le parcours de Paris-Nice 2016 :
• prologue (dimanche 6 mars) : Conflans-Sainte-Honorine (6,1 km CLM)
• 1ère étape (lundi 7 mars) : Condé-sur-Vesgre-Vendôme (195 km)
• 2ème étape (mardi 8 mars) : Contres-Commentry (214 km)
• 3ème étape (mercredi 9 mars) : Cusset-Mont Brouilly (165,5 km)
• 4ème étape (jeudi 10 mars) : Juliénas-Romans-sur-Isère (193,5 km)
• 5ème étape (vendredi 11 mars) : Saint-Paul-Trois-Châteaux-Salon-de-Provence (198 km)
• 6ème étape (samedi 12 mars) : Nice-La Madone d’Utelle (177 km)
• 7ème étape (dimanche 13 mars) : Nice-Nice (141 km)