Fidèle à sa volonté de « mondialiser » le cyclisme, l’Union Cycliste Internationale a fait du Tour de Pologne une course de plus en plus attractive pour les têtes d’affiche du cyclisme mondial. Si les Vicenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), Michele Scarponi (Lampre-ISD) et autre Danilo Di Luca (Team Katusha) sont présents dans l’optique du classement général, le plateau des sprinteurs est tout aussi savoureux puisque l’on retrouve la nouvelle génération des sprinteurs. Peter Sagan (Liquigas-Cannondale) 21 ans, John Degenkolb (HTC-Highroad) 22 ans, Marcel Kittel (Skil-Shimano) 23 ans, Michael Matthews (Rabobank) 20 ans… A côté, Cavendish et ses 26 ans passerait presque pour un préretraité ! Le Tour de Pologne est ainsi l’occasion pour ces jeunes pousses de se mettre en évidence dans les sprints d’une épreuve World Tour.
Et c’est bien de sprint dont on va parler aujourd’hui pour la deuxième étape du Tour de Pologne. Car sur les 162 kilomètres séparant Czestochowa de Dabrowa Górnicza, seules deux petites difficultés situées à respectivement 29,5 et 22 kilomètres de l’arrivée étaient à franchir. Pas de quoi décourager le moral des attaquants pour autant ! Quatre coureurs tentent en effet de jouer avec les nerfs du peloton : Paolo Bailetti (De Rosa-Ceramica Flaminia), Pierre Cazaux (Euskaltel-Euskadi), Bartlomiej Matysiak (CCC Polsat Polkowice) et Adrian Kurek (Pologne). Une tentative d’autant plus osée que ces trois derniers coureurs étaient déjà dans l’échappée hier. Repris à onze kilomètres de l’arrivée avec ses compagnons fuyards, Kurek est récompensé de ses efforts par les bonifications engrangées aux sprints intermédiaires. Il remonte ainsi à la deuxième place du classement général.
Mais l’enjeu de la journée est autre. En tête du peloton, c’est la lutte pour emmener les sprinteurs dans les meilleures dispositions possibles. Alors que le Tour de France avait habitué au solide train HTC-Highroad, le Tour de Pologne offre un contraste saisissant. Aucune équipe ne parvient à organiser son train, le peloton désorganisé est secoué par de nombreuses vagues. Jusqu’à la chute. Elle intervient à trois kilomètres de l’arrivée à l’avant du peloton et jette au sol le maillot vert Alexander Kristoff (BMC Racing Team) ainsi que son équipier Alessandro Ballan. L’Italien ne se relèvera pas et doit abandonner tout comme Bart De Clerq (Omega Pharma-Lotto). Le sprint final ne concerne alors plus qu’une cinquantaine de coureurs. Romain Feillu (Vacansoleil DCM) et Graeme Brown (Rabobank) semblent être en mesure de gagner, mais Marcel Kittel (Skil-Shimano) est surpuissant. Il déborde ses adversaires avec une facilité déconcertante pour couper son effort et lever les bras à 30 mètres de l’arrivée. Un jeu d’enfant.
Demain, le prodige allemand pourrait réaliser le hattrick sur une troisième étape longue de 135,7 kilomètres et encore promise aux sprinteurs.
Classement 2ème étape :
1. Marcel Kittel (ALL, Skil-Shimano) les 162 km en 3h38’35 »
2. Heinrich Haussler (AUS, Garmin-Cervelo) m.t.
3. Graeme Brown (AUS, Rabobank) m.t.
4. Romain Feillu (FRA, Vacansoleil-DCM) m.t.
5. John Degenkolb (ALL, HTC-Highroad) m.t.
6. Peter Sagan (SLO, Liquigas-Cannondale) m.t.
7. Juan José Haedo (ARG, Saxo Bank Sungard) m.t.
8. Leigh Howard (AUS, HTC-Highroad) m.t.
9. Adam Blythe (GBR, Omega Pharma-Lotto) m.t.
10. Francesco Chicchi (ITA, Quick Step) m.t.
Classement général :
1. Marcel Kittel (ALL, Skil-Shimano) en 5h45’41 »
2. Adrian Kurek (Pol, Pologne) à 7 sec.
3. Heinrich Haussler (AUS, Garmin-Cervelo) à 14 sec.
4. Alexander Kristoff (NOR, BMC Racing Team) m.t.
5. Bartlomiej Matysiak (POL, CCC Polsat Polkowice) 0:00:15.
6. Pierre Cazaux (FRA, Euskaltel-Euskadi) m.t.
7. Francesco Chicchi (ITA, Quick Step) à 16 sec.
8. Graeme Brown (AUS, Rabobank) m.t.
9. Fabio Piscopiello (ITA, De Rosa-Ceramica Flaminia) m.t.
10. Paolo Bailetti (ITA, De Rosa-Ceramica Flaminia) à 18 sec.