Et si le Giro avait enfin retrouvé sa voie après quelques années d’excentricités en même temps qu’il a retrouvé la raison ? Il est vrai que les deux derniers parcours dessinés par RCS se sont voulus plus accessibles bien que montagneux. Dès lors, l’organisation italienne devait continuer dans cette voie de course par étapes toujours dévolue aux grimpeurs, tout en offrant la possibilité à chaque coureur de s’exprimer grâce à un parcours équilibré. C’est dans cette voie initiée par Michele Acquarone que Mauro Vegni s’est engouffré pour construire la 98ème édition du Tour d’Italie dont on connaissait déjà quelques contours : sa première étape sous la forme d’un contre-la-montre par équipes à San Remo et une 15ème étape rendant une nouvelle fois hommage à Marco Pantani à Madonna di Campiglio.
Pour le reste, c’était surprise totale avant le lever de rideau tout à l’heure peu avant 16 heures. Ce qu’il cache va faire baver d’impatience les suiveurs avant d’en faire baver aux coureurs tout court du 9 au 31 mai ! Car cette édition du Giro sacrera assurément un coureur complet capable de passer sans encombre les pièges tendus au cours des trois semaines de course. Et ils seront très nombreux.
Passé les excentricités d’un Grand Départ irlandais, ce sont des pièges 100 % italiens qui attendent le peloton dans une première semaine nerveuse. Les coureurs ne tarderont pas à découvrir les premiers reliefs après le chrono par équipes inaugural et une première étape destinée aux sprinteurs. La 3ème étape leur permettra d’atteindre la côte ligurienne par un drôle de tracé, avec des routes casse-pattes pendant les 100 premiers kilomètres pour atteindre les 1115 mètres de Barbagelata avant une longue descente de plus de quarante bornes. Le reste de la première semaine ne sera pas de tout repos avec des étapes vallonnées, difficiles et piégeuses. Les deux premières arrivées au sommet à Abetone (17,3 km à 5,4 %) en Toscane sur une étape qui rendra hommage à Gino Bartali qui aurait fêté ses 100 ans cette année, et à Campitello Matese (13 km à 6,2 %) dans les Abruzzes se chargeront de faire les premières sélections. La première journée de repos ne sera donc pas de trop pour les valeureux rescapés.
Malgré l’arrivée au Monte Berico sur les hauteurs de Vicenza, la course au maillot rose commencera véritablement le samedi 23 mai lors de la 14ème étape. Amateurs de chronos, retenez déjà cette date car c’est un bel effort de 59,2 kilomètres qui sera exigé ce jour-là. Plus long que celui de Barolo cette année et encore plus difficile, l’exercice promet de créer des écarts déjà conséquents avant que la montagne ne se profile enfin. Dès le lendemain, les grimpeurs auront l’opportunité de gommer une partie de leur retard à Madonna di Campiglio (15,5 km à 5,9 %), mais c’est bien en dernière semaine, dans les Dolomites que ceux qui auront concédé du temps sur le chrono devront passer à l’action. Car mis à part l’étape qui fera un crochet en Suisse du côté de Lugano, on grimpera tous les jours un peu et souvent beaucoup.
Le lendemain de la journée de repos donnera le ton : cinq ascensions et un mythe de nouveau au programme. Absent depuis cinq ans, le Mortirolo revient avec ses pentes terribles et ses 12,8 kilomètres à 10,1 %, dans la même configuration que lors de sa dernière apparition en 2010, c’est-à-dire entre deux montées vers Aprica (13,9 km à 3,4 %). La montagne ne sera pourtant pas terminée. On ne peut même pas dire que cette étape soit la plus difficile de la semaine. Pour cela, il faudra attendre le vendredi, même si la 18ème étape le jeudi transitera par le difficile col d’Ologno (10,4 km à 9 %) dont le sommet est situé à 33 kilomètres de l’arrivée.
C’est donc à 48 heures de l’arrivée finale que les organisateurs du Giro ont décidé de placer leur étape la plus difficile. Elle le sera déjà par sa longueur. Les 236 kilomètres au bout de trois semaines déjà éprouvantes comportent la longue montée vers Saint-Barthélémy (20,1 km à 5,6 %), le col du Saint-Pantaléon (16,5 km à 7,2 %) avant la montée finale vers Cervinia (19,2 km à 5 %). Si la décision n’est pas encore faite, une ultime occasion sera présentée aux candidats à la victoire finale le lendemain entre Saint-Vincent-d’Aoste et Sestrières avec un enchaînement Colle delle Finestre (19,5 km dont la moitié non goudronnée à 9,2 %) et Sestrières (9,2 km à 5,4 %) déjà testé en 2005 et 2011. Celui qui paradera en rose le lendemain entre Turin et Milan sera assurément un énorme champion. Découvrez ici les profils des 21 étapes.
Les 21 étapes du Giro 2015 :
• 1ère étape (samedi 9 mai) : San Lorenzo al Mare-San Remo (17,6 km CLM/équipes)
• 2ème étape (dimanche 10 mai) : Albenga-Gênes (173 km)
• 3ème étape (lundi11 mai) : Rapallo-Sestri Levante (136 km)
• 4ème étape (mardi 12 mai) : Chiavari-La Spezia (150 km)
• 5ème étape (mercredi 13 mai) : La Spezia-Abetone (152 km)
• 6ème étape (jeudi 14 mai) : Montecatini Terme-Castiglione della Pescaia (181 km)
• 7ème étape (vendredi 15 mai) : Grosseto-Fiuggi (263 km)
• 8ème étape (samedi 16 mai) : Fiuggi-Campitello Matese (188 km)
• 9ème étape (dimanche 17 mai) : Benevento-San Giorgio del Sannio
• repos (lundi 18 mai)
• 10ème étape (mardi 19 mai) : Civitanova Marche-Forli (193 km)
• 11ème étape (mercredi 20 mai) : Formu-i-Imola (147 km)
• 12ème étape (jeudi 21 mai) : Imola-Monte Berico (190 km)
• 13ème étape (vendredi 22 mai) : Montecchio Maggiore-Lido di Jesolo (153 km)
• 14ème étape (samedi 23 mai) : Trévise-Valdobbiadene (59,2 km CLM)
• 15ème étape (dimanche 24 mai) : Marostica-Madonna di Campiglio (165 km)
• repos (lundi 25 mai)
• 16ème étape (mardi 26 mai) : Pinzolo-Aprica (175 km)
• 17ème étape (mercredi 27 mai) : Tirano-Lugano (136 km)
• 18ème étape (jeudi 28 mai) : Melide-Verbiana (172 km)
• 19ème étape (vendredi 29 mai) : Gravellona Toce-Cervinia (236 km)
• 20ème étape (samedi 30 mai) : Saint-Vincent d’Aoste-Sestrières (196 km)
• 21ème étape (dimanche 31 mai) : Turin-Milan (185 km)