A vouloir voler trop près des étoiles, il est arrivé ce qui devait arriver : le Giro s’est brûlé les ailes. Les affaires de dopage et déclassements divers qui ont entaché ses dernières éditions, celles qui l’avaient hissé à un niveau d’intérêt digne de celui du Tour de France, son concurrent de toujours, ont précipité la fin d’une époque. Depuis l’arrivée à la direction du Tour d’Italie de Michele Acquarone, la course rose fait déjà nettement moins dans le sensationnalisme. Le nouveau directeur de course avait dû composer cette année avec les legs de son prédécesseur Angelo Zomegnan et un lointain départ du Danemark. Cette fois, le tracé dévoilé cet après-midi à Milan a été exclusivement pensé et conçu par les équipes d’Acquarone. La 96ème édition du Giro confirme cette tendance nouvelle qui favorise dorénavant l’équilibre sans pour autant nuire à sa valeur.
Cette future édition, elle partira de Naples le samedi 4 mai 2013 pour se conclure à Brescia trois semaines plus tard, inaugurant ainsi un nouveau site final après ceux de Rome (2009), Vérone (2010) et plus traditionnellement Milan (2011 et 2012). Entre les deux, il y en aura pour tous les genres. Si les sprinteurs seront privilégiés par l’entrée en matière de ce Giro, qui s’ouvrira sur une étape en ligne, les spécialistes de l’effort chronométré ne tarderont pas à avancer leurs pions, invités dès le dimanche à s’expliquer dans un chrono par équipes de 17,4 kilomètres entre Ischia et Forio. Les rouleurs seront d’ailleurs privilégiés par le dessin de ce Giro, tout du moins sa partie initiale, qui devra leur permettre d’emmagasiner le temps nécessaire pour s’attaquer en troisième et dernière semaine aux plus hauts sommets de cette édition qui comptera mine de rien sept arrivées en altitude pour trois épreuves chronométrées.
Le premier temps fort de ce Giro interviendra en réalité en fin de première semaine avec le contre-la-montre de Saltara. Ce samedi-là, à l’issue d’une semaine qui fera le jeu des sprinteurs voire des baroudeurs, les rouleurs pourront à nouveau s’avancer d’un cran grâce aux 55,5 kilomètres tout plats, soit le plus long exercice solitaire proposé par l’organisation italienne. Il leur faudra prendre suffisamment de temps sur les grimpeurs pour préserver une chance de l’emporter car la haute montagne ne tardera plus alors à pointer le bout de ses cimes. Après un transfert et une première journée de repos, les choses sérieuses reprendront en deuxième semaine avec l’arrivée inédite à Montasio, tout près de la Slovénie. Mais ce sont surtout les deux étapes du week-end et le crochet en France par le Galibier qui seront les points d’orgue de cette semaine.
Le 18 mai, la course grimpera jusqu’à Sestrières avant de descendre vers la vallée de Suse pour un final ardu jusqu’à Bardonecchia, qu’elle atteindra après 7 kilomètres d’ascension à 9 %. Le lendemain, dimanche 19 mai, on assistera à l’une des étapes-reines de ce Giro 2013. Sur le modèle du Tour de France 2011, les coureurs iront chercher une arrivée d’étape au sommet du Galibier, mais cette fois par sa face la plus prestigieuse, la plus sévère aussi, côté Valloire, avec les ascensions du col frontalier de Mont Cenis puis du Télégraphe. Après une courte pause, on entrera alors dans la troisième et dernière semaine, décisive, avec son contre-la-montre en côte organisé sur 19,4 kilomètres entre Mori et Polsa pour un dénivelé de 1000 mètres. Rien qu’une mise en bouche avant les deux dernières grandes étapes de montagne, les vendredi 24 et samedi 25 mai dans les Dolomites, où seront franchis les cols les plus prestigieux.
La dix-neuvième étape, courte, se disputera entre Ponte di Legno et Val Martello. Elle concentrera un grand nombre de difficultés légendaires : le Gavia d’abord, le Stelvio et ses 2758 mètres d’altitude ensuite, la longue ascension finale vers Val Martello enfin. Le lendemain, vingt-quatre heures avant le baisser de rideau sur cette édition, il restera une dernière grande étape montagneuse à négocier entre Silandro et Tre Cime di Lavaredo, dont le sommet ne sera atteint qu’après l’escalade de trois cols redoutables. Chacun aura donc largement de quoi s’exprimer au cours des 3405 kilomètres de course. Reste maintenant à savoir quel type de coureur sera séduit par ce tracé au cours d’une saison 2013 qui coïncidera avec la 100ème édition du Tour de France. Un coureur comme Bradley Wiggins pourrait-il vraiment faire le choix du Giro au détriment du Tour ?
Les 21 étapes du Giro 2013 :
• 1ère étape (samedi 4 mai) : Naples-Naples (156 km)
• 2ème étape (dimanche 5 mai) : Ischia-Forio (17,4 km CLM/équipes)
• 3ème étape (lundi 6 mai) : Sorrento-Marina di Ascea (212 km)
• 4ème étape (mardi 7 mai) : Policastro-Serra San Bruno (244 km)
• 5ème étape (mercredi 8 mai) : Cosenza-Matera (199 km)
• 6ème étape (jeudi 9 mai) : Mola di Bari-Margherita di Savoia (154 km)
• 7ème étape (vendredi 10 mai) : San Salvo-Pescara (162 km)
• 8ème étape (samedi 11 mai) : Gabicce Mare-Saltara (55,5 km CLM)
• 9ème étape (dimanche 12 mai) : Sansepolcro-Florence (181 km)
• Repos (lundi 13 mai)
• 10ème étape (mardi 14 mai) : Cordenons-Montasio (167 km)
• 11ème étape (mercredi 15 mai) : Cave del Predil-Erto (184 km)
• 12ème étape (jeudi 16 mai) : Longarone-Trévise (127 km)
• 13ème étape (vendredi 17 mai) : Busseto-Cherasco (242 km)
• 14ème étape (samedi 18 mai) : Cervere-Bardonecchia (156 km)
• 15ème étape (dimanche 19 mai) : Cesana Torinese-Col du Galibier (150 km)
• 16ème étape (lundi 20 mai) : Valloire-Ivrea (237 km)
• Repos (mardi 21 mai)
• 17ème étape (mercredi 22 mai) : Caravaggio-Vicenza (203 km)
• 18ème étape (jeudi 23 mai) : Mori-Polsa (19,4 km CLM)
• 19ème étape (vendredi 24 mai) : Ponte di Legno-Val Martello (138 km)
• 20ème étape (samedi 25 mai) : Silandro-Tre Cime di Lavaredo (202 km)
• 21ème étape (dimanche 26 mai) : Riese Pio X-Brescia (199 km)