Le lundi 9 juillet, l’étape 9 du Tour de France 2012 clôturera son triptyque franc-comtois par le premier contre-la-montre individuel entre Arc-et-Senans et Besançon. En « parler local », on dit Arc-et-S’nans puis B’sançon, histoire de gagner du temps au pays de l’horlogerie ça va de soi. On peut parler d’une étape royale, tant le décorum du village départ et du départ sera royal, majestueux, puisque l’entrée de la Saline Royale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, servira de rampe de lancement à ce premier grand rendez-vous avec le chronomètre. D’ores et déjà, on le sait, ce sera grandiose avec un premier kilomètre tout droit avec en toile de fond ce site remarquable qu’on doit à Louis XV.
Au bout de l’allée, virage à gauche à angle droit, et c’est l’entrée dans le Jura, avec la Loue que les coureurs vont longer sur cette première partie toute plate ou presque. 25 comme le Doubs, puis 39 comme le Jura, départements d’accueil de cette étape. 39×25 ? Une chose est presque acquise, le grand plateau oui, mais il faudra prévoir également d’embarquer le petit, sans doute 42 ou 44, car les Côtes du Jura, ou plutôt du Doubs, seront au menu destiné davantage aux rouleurs qu’aux grimpeurs.
Le vrai juge de paix sera situé à Quingey, la ville de Calixte II, pape de son état, et dont la côte du cimetière obligera à quitter la position aérodynamique pour s’arracher notamment au moment où on est à 14 % de pente, avant de virer à gauche pour une partie plus roulante mais toujours escarpée. Tout le parcours mettra bien en valeur le côté rural de la Franche-Comté, là où on produit le Comté. Quelques descentes rapides, mais pas trop techniques. Assurément, ce parcours est plus fait pour un vrai rouleur dans le profil Bradley Wiggins ou Cadel Evans, mais en ce qui concerne les frères Schleck, le mieux sera d’engranger sur les deux étapes précédentes plutôt que de compter sur cette neuvième étape où les longues lignes droites peuvent être encore un peu plus longues si le vent s’en mêle.
La dernière difficulté, avant d’arriver dans la ville de Besançon, sera la côté de Viotte. Virage à gauche pour casser le rythme et à bloc pour enquiller la bosse, taquiner la citadelle et terminer au milieu d’un paysage redevenu urbain pour en finir sur le site tout proche de Micropolis.
Si le parcours était annoncé à 39 (!) kilomètres, il en fera plutôt 42. Assurément l’enchaînement Planche des Belles Filles le samedi 7, l’étape du Jura suisse à Porrentruy, avec ses nombreux casse-pattes, dont la côte de la Croix en final le dimanche 8, et ce contre-la-montre du lundi 9 donneront un très bon premier aperçu de ceux qui ont légitimement des ambitions pour les deux semaines à suivre et, au contraire, de ceux qui auront déjà enterré leurs illusions et qui devront compter sur les accessits avant d’entrer dans les Alpes.
Vous retrouverez très rapidement le commentaire technique de Jérôme Gannat, directeur sportif du CC Etupes, qui a eu la gentillesse de nous ouvrir la route, prêter et apprêter les mulets du club (rien moins que les Felt qui équipent les coureurs !) et dont nous profitons de l’occasion pour le remercier vivement. Assurément, il faudra compter, et même « comté », sur ces trois étapes qui clôtureront la première semaine de ce Tour 2012.