Première course à étapes européenne du calendrier World Tour, le Paris-Nice 2018 s’annonce palpitant. Au départ de Chatou dimanche 4 mars dans les Yvelines, comme c’est désormais la tradition depuis 9 ans, ce rendez-vous tant apprécié par le peloton offrira l’occasion à tous les coureurs de s’exprimer. Car comme souvent sur la course du soleil, le parcours alternera entre montagne, plaine et étape chronométrée. Si les puncheurs pourront se jouer la victoire d’étape lors de l’arrivée à Meudon, les sprinteurs pourront se mettre en évidence sur trois jours, avant de rejoindre le sud de la France et les Alpes-Maritimes. Et c’est sur la méditerranée que tout se jouera, entre costauds dans la montagne, pour savoir qui succèdera à Sergio Henao (Team Sky).
Un final à Nice modifié
Le Paris-Nice s’est toujours plus ou moins joué pour une poignée de secondes. Lors des deux dernières éditions, Alberto Contador avait échoué à deux et quatre petites secondes de la victoire qui était alors revenu aux Sky Sergio Henao en 2017 et Geraint Thomas en 2016. Pour la 76ème édition, les secondes seront également précieuses pour chaque coureur lorsque le peloton surplombera la Méditerranée dans l’ultime étape à Nice. Avant l’explication finale, il faudra prendre un bon départ dans les Yvelines. Dès la première étape, les coureurs affronteront la côte de Meudon qui devrait déjà dégager un homme fort. Place ensuite aux étapes de plaine, dans le centre de la France avant un contre-la-montre individuel crucial pour les prétendants à la victoire finale. Il ne faudra pas perdre trop de temps sur les 18,4 kilomètres dans l’agglomération stéphanoise. Les hostilités commenceront dans les Alpes-Maritimes avec trois belles étapes vallonnées. L’étape de Vence risque de créer des écarts où la côte de La Colle-sur-Loup sera placée à seulement 6 kilomètres de l’arrivée. S’en suivra d’une arrivée au sommet à la Colmiane, dans les Alpes du Sud pour enfin finir sur la traditionnelle étape à Nice. Le col d’Eze sera cette fois-ci gravi par un autre versant, plus court. L’ultime difficulté de la course, le col des Quatre Chemins, se dressera devant les coureurs à seulement 9 kilomètres de la ligne d’arrivée finale sur la Promenade des Anglais, ce qui pourrait avantager les attaquants dans le final.
Les sprinteurs au rendez-vous
Ils seront nombreux à être en mesure d’attaquer sur ce Paris-Nice. Comparée à la première semaine du Tour de par sa « tension et son niveau » dixit Lilian Calmejane (Direct Energie), la course au soleil peut se pâmer devant le plateau présent. Les 18 équipes World Tour ainsi que les trois équipes françaises Cotinental Pro ont retenu de très bons éléments pour se jouer victoire d’étape et classement général. Côté sprinteur, le champion de France Arnaud Démare (Groupama FDJ) sera présent pour tenter de faire briller les couleurs tricolores. Mais il faudra être plus rapide que Dylan Groenewegen (LottoNL Jumbo) qui l’a dominé sur Kuurne Bruxelles Kuurne, le 26 février dernier. Les sprinteurs allemands seront également de la partie avec notamment André Greipel (Lotto Soudal) ou Marcel Kittel (Katusha Alpecin). Il y aura également la présence des hommes en forme de ce début de saison avec Elia Viviani (Quick Step Floors) ou Alexander Kristoff (UAE Team Emirates). L’Italien porte déjà son nombre de victoires à cinq cette saison avec le général du Tour de Dubai dans la musette. Le Champion d’Europe a, quant à lui, raflé deux victoires d’étapes sur les Tours du Moyen-Orient.
Qui pour succéder à Henao ?
Pour le général, il y aura également du beau monde pour tenter de lever les bras sur le podium à Nice. Le tenant du titre Sergio Henao (Team Sky) pourrait réaliser un back-to-back sur la course au soleil, à moins que le Colombien ne laisse le leadership à Wout Poels, auteur d’un très bon début de saison. Chez Astana, il y aura l’embarras du choix avec Michael Valgren, Luis Leon Sanchez et Omar Fraile (Astana) qui pourraient jouer une carte personnelle en cas de défaillance du leader proclamé Jakob Fuglsang. Esteban Chavez (Michelton Scott), Ilnur Zakarin (Katusha Alpecin), Dan Martin, Rui Costa (UAE Team Emirates), Tim Wellens (Lotto Soudal) Bauke Mollema (Trek Segafredo) ou encore Dylan Teuns (BMC) représentent également une menace pour la défense du titre de la Sky. Sur les routes du Paris-Nice, il y aura également pléthore de Français avec un bon punch lorsque la route s’élève. On pense notamment à Warren Barguil (Fortuneo Samsic), Julian Alaphilippe (Quick Step Floors), Pierre Roland (EF Drapac) ou encore Lilian Calmejane (Direct Energie). Sans oublier AG2R La Mondiale qui pourra compter sur Tony Gallopin ou Alexis Vuillermoz pour le général. En espérant que les tricolores répondent présent pour tenter de remporter ce 76ème Paris-Nice. Une épreuve qui fuit à l’hexagone depuis maintenant 20 ans et la victoire de Laurent Jalabert.