Comme sur l’épreuve contre-la-montre mercredi, les meilleurs coureurs européens ne s’étaient pas forcément déplacés pour disputer la course en ligne des Championnats d’Europe de Glasgow. La faute à un calendrier déjà très chargé au mois d’août, qui ne donne pas envie à tout le monde d’aller participer à une course encore jeune (troisième édition). Pourtant, Peter Sagan (Slovaque), brillant vainqueur il y a deux ans du maillot étoilé sur le circuit de Plumelec, avait bien choisi de se rendre en Ecosse pour une tentative de reconquête de son titre qu’il n’avait pas défendu l’an passé. Mais le champion du Monde, victime d’une crevaison en début de course, n’a jamais été dans le bon tempo, préférant abandonner alors qu’il était pris dans une cassure. Hors de forme, le Slovaque devra encore attendre quelques jours avant d’espérer lever les bras à nouveau, à Hambourg ou sur la Vuelta.
Mais de nombreux garçons avaient aujourd’hui de l’ambition et des jambes qui répondaient bien pour viser la victoire et le podium. Avant de les voir en action, six hommes moins connus, Polychronis Tzortzakis (Grèce), Robert Mac Carthy (Irlande), Roland Thalmann (Suisse), Josef Cerny (République Tchèque), Matthias Krizek (Autriche) et Krists Neilands (Lettonie) en ont profité pour mettre le nez à la fenêtre. La pluie qui est tombée en continue pendant les premières heures ne les a pas dérangés pour effectuer les premiers tours de circuit en tête. Mais à l’amorce des cent derniers kilomètres, le peloton était déjà revenu. Une nouvelle course pouvait alors débuter, avec une bataille entre grandes nations.
Et l’équipe la plus active à l’avant était sûrement la Belgique, dépourvue de sprinteurs au départ et bien obligée de dynamiter un peloton grelottant. Car le circuit urbain de Glasgow ne présentait que de très courtes montées, pas assez difficiles pour faire exploser les plus rapides. Et si Greg Van Avermaet (Belgique) a essayé, c’est à un peu moins de cinquante kilomètres que la bonne est partie, sous l’impulsion de son compatriote Xandro Meurisse. Michael Albasini (Suisse), Davide Cimolai et Matteo Trentin (Italie), Nico Denz (Allemagne), Jesus Herrada (Espagne), Maurits Lammertink et Mathieu Van der Poel (Pays-Bas), Wout Van Aert (Belgique) et Pierre-Luc Périchon (France) l’accompagnent.
Rapidement, on comprend que le titre se jouera entre ces dix hommes, la France étant la seule nation à rouler à l’arrière. Et lors du dernier tour, alors que l’on se demandait qui allait dégainer une attaque le premier, Lammertink glisse dans un virage, tombe et provoque une cassure. Exit Albasini, Périchon, Denz et donc le Néerlandais, qui ne reverront jamais la tête. Cimolai roule alors pour son compatriote, et le renfort de Meurisse dans le dernier kilomètre favorise une explication au sprint. Celle-ci sera finalement remportée par Matteo Trentin, plus rapide que les deux cyclocrossmen Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert, qui complètent le podium. – Adrien Godard
Classement :
1. Matteo Trentin (Italie) les 230,4 km en 5h50’02 » (39,5 km/h)
2. Mathieu Van der Poel (Pays-Bas) m.t.
3. Wout Van Aert (Belgique) m.t.
4. Jesus Herrada (Espagne) m.t.
5. Davide Cimolai (Italie) m.t.
6. Xandro Meurisse (Belgique) à 7 sec.
7. Michael Albasini (Suisse) m.t.
8. Pierre-Luc Périchon (France) m.t.
9. Nico Denz (Allemagne) à 25 sec.
10. Maurits Lammertink (Pays-Bas) à 2’15 »