Sur deux cents kilomètres qui peuvent faire démentir tout ce qui a pu jusqu’ici être dit sur le revêtement du réseau routier brésilien, sur un billard de bitume, la quatrième étape n’a rien à envier pour son dénivelé à celle qui fut proposée la veille ou à celles que proposent les plus grandes épreuves. De la montagne de Téresopolis, la course rejoint le bord de mer à Rio das Ostras, la rivière des huitres. Une perle. Dès le départ, après une belle descente, la course file au nord, gravit un nouveau col, mille deux cents mètres de dénivelé sur quinze kilomètres puis redescend, remonte pour enfin dévaler doucement jusqu’à la plage. Les paysages sont magnifiques. Du pédalo sous les cocotiers. Des vaches cornues, bossues, telles de zébus, regardent passer le train. Marco Coleman et James Driscoll se sont envolés les premiers, ont joué crânement mais les premiers contreforts remontants ont eu raison de leur impatiente témérité. Le peloton est revenu les chatouiller.
Même si aujourd’hui le serpentin n’est pas s’écaillé, l’ascension devient pour tout le monde longue et difficile. Plusieurs s’essaient mais vite, le cœur ahanant, revoient leurs prétentions. En définitive, la locomotive est toujours made in Columbia et pour suivre le rythme imposé, on s’accroche, on ose enrouler la grande plaque, on serre les dents, on se dandine, on appuie, çà fait mal. Comme hier, un à un, par l’arrière, d’émérites candidats décrochent. L’équipe au grand complet d’Une Colombià emmène le leader vers le sommet et, au top, ils ne seront plus que six à avoir pu les suivre, deux Brésiliens, enfin deux autochtones, Magno Nazaret et Antonio Nasmiento, deux Espagnols Ibon Zugasti et Josep Constantino, et deux Américains, Tyler Wrien et James Driscoll. Malgré son départ tonitruant, son échappée matinale et les plumes laissées, James fut lâché dans l’ascension, un laps de temps, mais il sut encore revenir du diable vauvert pour finir avec les premiers.
Rafael Andriato et Edgardo Simon, les deux animateurs des deux premiers jours du Tour, comptent plus de onze minutes de retard. La descente et l’acheminement vers la mer ne changera rien. Les deux Brésiliens, dans un baroud d’honneur, remportent l’étape. Les six Colombiens, eux, s’asseyent dans les meilleures chaises du général. Au soir de l’avant dernière étape, Jean Suarez est toujours premier du général, Jaime Castaneda second, Edward Beltrain 3ème, Javier Gomez 4ème ; Robigzon Gycla 6éme et Rafael Abreu 9ème. Demain, la dernière étape ramènera la course sur les plages de Rio. Qui pourrait bien venir contester une telle domination ? Le Brésilien Antonio Nascimiento, 5ème à 57 secondes ou les deux Américains respectivement à 2’33 et 2’37, ou… Qui ?
Un reportage de Brice de Singo
Classement 4ème étape :
1. Magno Nazaret (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) les 197,6 km en 4h41’15 »
2. Antonio Nascimento (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) à 10 sec.
3. Tyler Wren (USA, Jamis-Sutter Home Pro Cycling) m.t.
4. Jaime Castaneda (COL, EPM-UNE) m.t.
5. Javier Gomez (COL, EPM-UNE) m.t.
6. Juan Suarez (COL, EPM-UNE) m.t.
7. Flávio Reblin (BRA, Grce Memorial-Pref. de Santos-Giant) m.t.
8. Ibon Zugasti (ESP, MMR-Spiuk P/B Start Cycling) m.t.
9. Josep Constantino (ESP, MMR-Spiuk P/B Start Cycling) m.t.
10. Adélio Silva (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) m.t.
Classement général :
1. Juan Suarez (COL, EPM-UNE) en 14h50’56 »
2. Jaime Castaneda (COL, EPM-UNE) à 27 sec.
3. Edward Beltran (COL, EPM-UNE) à 30 sec.
4. Javier Gomez (COL, EPM-UNE) à 43 sec.
5. Antonio Nascimento (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) à 57 sec.
6. Robigzon Oyola (COL, EPM-UNE) à 2’01 »
7. Tyler Wren (USA, Jamis-Sutter Home Pro Cycling) à 2’33 »
8. James Driscoll (USA, Jamis-Sutter Home Pro Cycling) à 2’37 »
9. Rafael Abreu (COL, EPM-UNE) à 2’49 »
10. Ibon Zugasti (ESP, MMR-Spiuk P/B Start Cycling) à 2’54 »