La seconde étape ne verra pas la mer. De Volta Redondo à Très Rios, sur 160 km, la route empruntée traverse l’arrière pays, tout aussi vallonné que notre arrière pays niçois. La végétation y est encore plus luxuriante, tropicale. Cocotiers, bananiers, bambous, chaque feuillu est empêtré de lianes. Il fait beau, pas trop chaud, un temps idéal. La chaussée n’est guère en meilleur état qu’hier, certains tronçons pavés sont comparables au Paris Roubaix. Le réseau routier brésilien laisse jusqu’ici à désirer. Les pluies, l’usage et l’érosion ont craquelé le bitume. Les retouches sont grossières. Autant de secousses répétées dans les guidons.
Et puis, au Brésil, il faut aussi compter sur ces sempiternels dos d’âne, sévèrement bossus, à demi cylindriques qui jalonnent tous les vingt mètres toute traversée d’agglomération. Steeple chase. L’escadrille de motards canalise toujours la circulation ambiante en contraignant les usagers à patienter dans les bas côtés. Lorsque l’usine allemande a cessé de produire la coccinelle, les chaines de montage ont été exportées ici, avec un succès commercial sans précédent sur le marché brésilien. Aujourd’hui, dans la pampa brésilienne, on voit encore partout de vieilles cox.
Et au beau milieu, le peloton file, et la caravane passe. Dès la sortie du faubourg de Volta Redondo, le Brésilien Jean Silva, et l’argentin Mauricio Frazer attaquent d’entrée et faussent la compagnie au petit monde. Le Rwandais Gazore Hategeka essaie bien de les rejoindre, mais seul, il devra vite renoncer. L’échappée impétueuse des deux hommes sera longue et vaine. Certes, ils passeront ensemble le relief difficile du jour, compteront plus de cinq minutes d’avance, y croiront. Mais à vingt kilomètres du finish, la longue portion d’autoroute est trop difficile pour lutter contre un peloton décidé à revenir.
L’équipe Padarta Real du maillot jaune et les Petroli Firenze ont fait le boulot, juste nécessaire pour ramener leur leader respectif. Le peloton arrive groupé à Très Reis, traverse le quartier industriel et se lance sur l’avenue qui mène au centre ville. Edgardo Simon maillot jaune et Rafael Andriato maillot vert s’opposent une fois encore. Deux couleurs similaires à celles du drapeau brésilien. Ordem e progresso… Hier l’Argentin avait surpris le Brésilien. Un et deux. Aujourd’hui Rafael prend sa revanche et, par le jeu des bonifications, revient au classement à quatre petites secondes de son homologue toujours en jaune. Deux et un, ordre inversé.
Un reportage de Brice de Singo
Classement 2ème étape :
1. Rafael Andriato (BRA, Petroli Firenze-Cycling Team) les 165,7 km en 4h04’02 »
2. Edgardo Simon (ARG, Padaria Real-Caloi-Ceu Azul-Alimentos) m.t.
3. Roberto Pinheiro (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) m.t.
4. Anibal Borrajo (ARG, Jamis-Sutter Home Pro Cycling) m.t.
5. Rodrigo Melo (BRA, Clube Dataro de Ciclismo/Foz do Iguaçu) m.t.
6. Andrea Dal Col (ITA, Trevigiani) m.t.
7. Raphael Serpa (BRA, São Lucas-Giant-Cic.Ravena-Americana) m.t.
8. Geovane Andriatto (BRA, Grce Memorial-Pref. de Santos-Giant) m.t.
9. Tiago Nardin (BRA, São Francisco Saúde-Ribeirão Preto) m.t.
10. Jaime Castaneda (COL, EPM-UNE) m.t.
Classement général :
1. Edgardo Simon (ARG, Padaria Real-Caloi-Ceu Azul-Alimentos) en 7h16’07 »
2. Rafael Andriato (BRA, Petroli Firenze-Cycling Team) à 4 sec.
3. Marco Coledan (ITA, Trevigiani) à 16 sec.
4. Antonio Nascimento (BRA, Funvic-Pindamonhangaba) à 19 sec.
5. Jaime Castaneda (COL, EPM-UNE) à 20 sec.
6. Robigzon Oyola (COL, EPM-UNE) m.t.
7. Juan Suarez (COL, EPM-UNE) m.t.
8. Andrei Nechita (ROU, Trevigiani) m.t.
9. Renato Seabra (BRA, Clube Dataro de Ciclismo/Foz do Iguaçu) m.t.
10. Edward Beltran (COL, EPM-UNE) m.t.